Comptes rendus : Régionalisme et régions - Asie

Wei, Shang-Jin, Guanzhong James Wen et Huizhong Zhou (dir.), The Globalisation of the Chinese Economy, Northampton, ma, Edward Elgar Publishing, 2002, 269 p.[Notice]

  • Peter Calkins et
  • Shunying An

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  • Peter Calkins
    Centre de recherche en économie agroalimentaire,
    Université Laval, Québec

  • Shunying An
    Beijing Biotech and Pharmaceutical Centre,
    Beijing, China

Ce livre est issu d’une série de communications présentées à Shanghai en 2000. La partie i dépeint la transition à l’économie marchande de la technologie, des politiques industrielles, de la prise de décision et des patrons de propriété. Elle prend comme exemples trois secteurs : agriculture, télécommunications et automobiles. Sur cette base, la partie ii, explore les implications sociales de cette transformation économique interne, mais aussi de l’entrée de la Chine dans l’omc. Les auteurs sont particulièrement soucieux des impacts de la transition et de la mondialisation sur le chômage, l’inégalité des revenus, la pauvreté entre les régions et le taux d’urbanisation de l’économie. La partie iii analyse l’accession de la Chine à l’omc : implications pour l’économie américaine et autres, croissance et spécialisation économiques à Taiwan, déterminants micro et macroéconomiques de l’investissement étranger direct en Chine et l’accroissement quasi inévitable des disputes commerciales. Quoique l’on puisse défendre cette structure, nous pensons qu’il aurait été souhaitable d’inverser l’ordre des parties ii et iii. De cette manière, le lecteur aurait compris plus clairement les coûts et les bénéfices de l’accession à l’omc et les autres dimensions de la mondialisation avant d’étudier leurs impacts sur les emplois, la pauvreté, le développement régional et l’urbanisation. Les auteurs sont tous Chinois ; ils possèdent donc une compréhension profonde de l’histoire, la culture, des valeurs et de l’économie chinoises. La grande majorité a également fait ses études de doctorat dans des universités américaines. Ceci lui prête un cadre conceptuel et des outils économiques communs en sciences sociales. Par exemple, plusieurs chapitres se servent de modèles calculables d’équilibre général et d’analyses de régression afin d’expliquer la mondialisation à date et de prédire ses tendances futures. Non seulement l’exposition des idées est-elle claire, mais presque tous les auteurs appuient leurs dires avec des tableaux et des graphiques. Pris ensemble, ces tableaux numériques recèlent une richesse statistique qui englobe tout, depuis le nombre de lignes téléphoniques par 100 habitants en Chine jusqu’au nombre de querelles commerciales par année dans le monde. Illustrons ces forces avec le chapitre sur la reconfiguration du marché pour le travail par Li et Yang. Les auteurs réussissent à chiffrer les impacts de l’accession à l’omc sur le chômage grâce à un modèle calculable d’équilibre général sous deux scénarios : accession ou non à l’omc. Malgré le fait que les importations par la Chine augmenteront plus que ses exportations, ces dernières sont beaucoup plus intensives en main-d’oeuvre. Alors l’effet net sera d’accroître les emplois, en plus bien sûr d’augmenter le pnb par habitant en Chine et dans l’économie mondiale en général. De même, le chapitre sur les automobiles et l’essence emploie un modèle de régression multiple afin de prédire le nombre de véhicules et par extension le volume de carburant requis d’ici l’an 2010. Il explique également les contraintes à la croissance de l’industrie automobile : petite échelle, la fragmentation, le traitement spécial de certaines régions et le danger de la pollution. Les décideurs nationaux portent trop d’attention sur des industries individuelles, et pas assez sur le développement des infrastructures de routes et des transformateurs de pétrole, qui doivent forcément accompagner la croissance du nombre d’automobiles. Sur le plan purement technique, l’expression écrite de ces auteurs non occidentaux de naissance est parfois boiteuse, quoique parfaitement compréhensible. De plus, les légendes en bas de certains tableaux et graphiques manquent de clarté. En termes de contenu, les auteurs ont omis d’intégrer un traitement systématique des dangers majeurs de la mondialisation, qui ne se limitent pas à la pollution, mais incluent aussi une organisation excessive, le crime, la …