Résumés
Résumé
Dans une première partie, un relevé systématique des déclarations de la CE/ue et de ses États membres a été effectué afin de dégager les lignes directrices du positionnement européen en matière de recours à la force depuis les débuts de la coopération politique européenne. D’une part, on peut constater que, conformément à une tradition d’inspiration kantienne, l’usage de la contrainte est parfois considéré par les Européens comme une condition d’effectivité du droit, en particulier des normes relatives aux droits des personnes. D’autre part, un certain nombre de prises de position apparaissent nettement plus en phase avec des présupposés réalistes d’inspiration hobbesienne qui établissent un lien entre l’existence d’intérêts particuliers et le recours à la force. En conclusion, on ne peut que relever le caractère très ambigu du discours européen, une situation qui peut s’expliquer par la difficulté de définir un projet politique commun.
Abstract
The first part of the paper is mostly dedicated to an empirical investigation. It shows the evolution of the European position on the use of force, from the early days of the epc through the post-Cold War developments. It consists in an overall review of the ec declarations related to the use of force. In the second part of the paper, we have focused on two different kinds of justification for the use of force. The first is provided by the liberal paradigm inspired by the Kantian doctrine and the second is grounded in the realist paradigm influenced by Hobbes. At first glance, Europeans appear to endorse a traditional liberal argumentation by legitimizing the use of force for the sake of Humanity. On the other hand, modes of action and reasons for action are still justified in realistic terms, mainly by reference to specific interests of the Union. This testifies to the enduring difficulty to define a common political project based on common foundations, in particular when values and interests are at stake.