Résumés
Résumé
Au printemps 1999, la participation de la RFA aux bombardements de VOTAN sur la RFY a constitué une étape clef de la « normalisation » de la politique étrangère et de sécurité allemande. Le premier objectif de cet article consiste à analyser les réactions de l'Allemagne durant toute la crise. Cet examen permet de voir que non seulement le gouvernement a participé aux « frappes aériennes » mais qu'il a largement contribué aux mesures d'aide humanitaire et à la solution diplomatique ayant mis un terme au conflit. En second lieu, nous analysons ces actions en relation avec la rhétorique du gouvernement pendant la crise. Notre but consiste ici à identifier la part des intérêts nationaux et celle de la morale dans les motivations allemandes. Pour ce faire, la théorie de la guerre juste est utilisée. Nous concluons que si le gouvernement allemand et I'OTAN pouvaient moralement recourir à la coercition dans le cas du Kosovo, la conduite de cette guerre ne correspondait pas aux critères de l'éthique de la guerre juste. Bien que la raison d'État n'exclût pas les considérations morales, la première primait probablement sur les secondes dans l'esprit des décideurs allemand
Abstract
In the spring ofl999, the participation ofthe FRG in NATO'S bombing of the FRY constituted a crucial step in the « normalization » of the Germon foreigri and security policy. The first objective of this paper is to examine Germany's reactions during the crisis. It shows that the government did not only participated to the « air strïkes » but that he also largely contributed to the humanitarian aid measures and helped finding a diplomatie solution to the conflict. Secondly, we analyse thèse actions in relations with the rhetoric ofthe government during the crisis. Ourgoal is to identify the extent to which the national interests and morality played a rôle in the motivations of Germany. To do so, we use the just war theory. We conclude that if the German government and NATO could morally use coercion in the Kosovo case, the conduct of this war did not correspond to the ethic of the just war. Even if reason of State did not exclude moral considerations, the first was probably stronger than the second in the head of the German decision-makers.