Résumés
Résumé
L'une des caractéristiques les plus étonnantes du vingtième siècle réside dans l'émergence d'une nouvelle orthodoxie morale et juridique ayant trait à la permissivité des conflits armés. Ceci a évidemment provoqué l'émergence d'une attitude plus positive à l'égard du règlement pacifique des conflits, y compris le recours d'instruments juridiques. Cet article s'attarde essentiellement à la contribution du sénateur Dandurand à ce processus de l'entre-guerres et à ses succès. En effet, ce que Dandurand et ses collaborateurs ont accompli a été utile. Ils ont cependant été trop optimistes, en ce sens qu'ils n'ont pas reconnu à quel point les facteurs politiques pouvaient limiter la portée de la loi. Le contexte politique positif des années 1920 a favorisé la contribution substantielle du droit international au règlement pacifique des conflits. Mais alors que le monde était entraîné une fois de plus dans la guerre, puis la Guerre froide, les instruments juridiques ont été relégués au second plan. Ce n'est qu'en 1990, à la fin de la Guerre froide, que la Cour internationale de justice a pu prendre son essor, et où le rôle de l'adjudication a été considéré de façon plus réaliste que dans les années 1920. Ainsi, nous pouvons faire preuve d'un optimisme prudent à l'égard de la contribution du droit international à la paix dans le monde. Dans cette optique, l'ère Dandurand est peut-être arrivée.
Abstract
One of the most striking features of the twentieth century was the emergence of a new legal and moral orthodoxy regarding the permissibility of armed conflict. Alongside this there naturally emerged a more positive attitude to the pacific settlement of disputes, including the employment for this purpose of legal mechanisms. The article mainly focuses on Senator Dandurand's contribution to this inter-war process, and on its successes. He and his fellow campaigners indeed achieved much that was useful. They were, however, too optimistic in that they did not recognize the extent to which political factors circum scribe the role of law. In the 1920s, the positive political context enabled international law to make a significant contribution to pacific settlement. But as the world slid again towards war and then into cold war, legal mechanisms took a back seat. Only in the 1990s, with the cold war at an end, was the International Court of Justice able to flourish. By then, the role that adjudication can play was also viewed more realistically than in the 1920s. Thus, we may be cautiously optimistic about international law's contribution to a peaceful world. In this sense, Dandurand's time has perhaps come.