Résumés
Résumé
Plusieurs périodiques ont voulu répondre à de vraies questions d’actualité. Relations, dès 1941, se présente comme un « groupe d’hommes chrétiennement libres », se centre sur l’événement et l’actualité dans ses orientations éditoriales et définit son lectorat comme formé de citoyens libres. Cité libre, revue explicitement chrétienne créée en 1950, veut animer le débat en société et en Église. Maintenant, en 1962, veut susciter l’engagement social et ecclésial et se définit comme un périodique « fidèle à l’Église et loyal au monde ». L’Oratoire (années 1950-1960), dirigée par le père Émile Legault, crée l’événement dans les arts religieux (musique, peinture, littérature, théâtre) et innove en suscitant pendant un an une discussion de fond avec ses lecteurs. Ces revues ont une base commune : l’information comme condition de participation dans l’Église (Rapport Dumont, 1971) sur le fondement d’un « droit » à l’information (Jean XXIII 1963, Concile 1963, Paul VI 1964). Un objectif commun : animer une opinion publique dans l’Église.
Abstract
Several periodicals wanted to answer the real topical questions. Relations, from 1941, appears as a “groupe d’hommes chrétiennement libres”, the current event in its editorial orientations centres on the event and defines its readership as formed by free citizens. Cité Libre created in 1950, wants to lead the debate in society and in Church. Maintenant, in 1962, wants to arouse the social and ecclesial commitment and defines itself as a periodical “fidèle à l’Église et loyal au monde”. L’Oratoire managed by father Émile Legault, create the event in the religious arts (music, painting, literature, theater) and innovate by arousing during one year a thorough discussion with its readers. These magazines have a common base: the information as the condition of participation in the Church on the foundation of a "right" for the information (Jean XXIII 1963, Council 1963, Paul VI 1964).
Veuillez télécharger l’article en PDF pour le lire.
Télécharger
Parties annexes
Note biographique
Professeur associé à l’Université du Québec à Montréal, Pierre Pagé est chercheur en histoire des médias. Il est l’auteur de plusieurs volumes et articles et récemment d’une Histoire de la radio au Québec, Information, éducation, culture, publiée chez Fides. Réalisateur et animateur, il a été président de Radio Ville-Marie pendant cinq ans. Il a été membre pendant six ans du Comité des communications de l’AECQ.
Notes
-
[1]
Professeur associé à l’Université du Québec à Montréal, Pierre Pagé est chercheur en histoire des médias. Il est l’auteur de plusieurs volumes et articles et récemment d’une Histoire de la radio au Québec, Information, éducation, culture, publiée chez Fides. Réalisateur et animateur, il a été président de Radio Ville-Marie pendant cinq ans. Il a été membre pendant six ans du Comité des communications de l’AECQ.
-
[2]
Il faut mentionner le cas spécial du quotidien au rayonnement régional que fut L’Action catholique (1915-1962) qui continuait L’Action sociale (1907-1915). Une suite sous le titre de L’Action (1962-1971) n’eut pas de succès. Il est paradoxal de constater cette évolution au moment où se tenait un débat international très étoffé sur le journalisme catholique.
-
[3]
Au plus dur de la grève, les évêques décidèrent, avec l’accord du délégué apostolique, de publier une lettre intitulée «Secourons les travailleurs de l’amiante» et demandant à toutes les paroisses de tenir une collecte générale pour venir en aide aux grévistes. Tous les grands journaux publièrent la déclaration dès le 30 avril et la lecture en fut faite dans les postes de radio. Les médias apportaient ainsi leur appui à une action de l’Église en faveur de la justice sociale. Jacques COUSINEAU, s.j., L’Église d’ici et le social 1940-1960, Montréal, Bellarmin, 1982.
-
[4]
Rapport dactylographié, conservé au service des archives de l’Oratoire Saint-Joseph. Le questionnaire de l’enquête a été publié dans plusieurs numéros de la revue en 1969.
-
[5]
Selon l’interprétation courante de l’époque, on estimait à plus de 400 000 lecteurs le nombre des personnes qui étaient rejointes par la circulation des numéros des abonnés dont le nombre total (versions anglaise et française) dépassait les 120 000. La revue touchait un public féminin à 73%.
-
[6]
Voir Relations, no.1, janv. 1941, texte de présentation par le père Jean-d’Auteuil Richard.
-
[7]
www.revuerelations.qc.ca, extraits des statuts de la revue.
-
[8]
Dans le livre de Suzanne Clavette, L’Affaire silicose (PUL, 2006), on trouve un dossier complet sur cet épisode majeur de l’histoire sociale tel que rapporté par deux fondateurs de Relations, les pères D’Auteuil Richard et Jacques Cousineau.
-
[9]
La revue publiait en juillet 1948 une «rectification» signée par le Père A. Dugré, supérieur de la Maison Bellarmin, éditeur.
-
[10]
Relations, mai 1949, p. 118-120.
-
[11]
La déclaration d’Antoine Rivard confondait dans un même énoncé politique l’ordre du droit pénal géré par un gouvernement et l’ordre moral relevant de la conscience des citoyens éclairée par leur Église. La position gouvernementale fut appuyée par la très conservatrice revue Nos Cours, publiée par l’Institut Pie XI, dans des articles qui se voulaient académiques: «La grève est-elle légitime?» (19 février 1949) et «L’obligation morale de la loi civile» (26 février 1949).
-
[12]
Relations, décembre 1949, p. 244.
-
[13]
Pierre PAGÉ, Histoire de la radio au Québec, Information, Éducation, Culture, Fides, 2007, p. 258-259.
-
[14]
Relations, septembre 1956.
-
[15]
La revue Ad Usum Sacerdotum, dirigée par Gérard Dion et publiée par la Faculté des sciences sociales de l’Université Laval (1947-1959), avait comme premier public lecteur l’ensemble des prêtres et religieux qui animaient la réflexion des syndicalistes chrétiens. Dion déclarait le 11 août au Devoir: «Nous sommes étonnés de la commotion causée dans l’opinion par ce texte... En somme, qu’y avons-nous dit de plus que ce que tout le monde savait déjà? N’est-il pas troublant de constater que dans notre province, la vérité pure et simple ne puisse apparaître au grand jour sans provoquer ce qu’on pourrait appeler le scandale des faibles?»
-
[16]
Archives conservées au Centre canadien d’oecuménisme. Nous avons dépouillé et analysé toute la couverture publiée par les quatre journaux mentionnés. Les résultats ont été présentés à un colloque de la faculté de théologie de l’Université Laval en février 2009.
-
[17]
L’envergure de l’événement fut marquée par un numéro spécial de La Documentation catholique (Paris, 15 sept. 1963, no. 1408) qui présentait en couverture une photo éloquente montrant le cardinal Léger entouré de l’archevêque anglican de Montréal, du métropolite grec orthodoxe, du pasteur Visser’T Hooft, secrétaire général du COE et du Rev. Johnston, de McGill.
-
[18]
Les attaques furent étonnamment virulentes et Pelletier cite une «lettre ouverte» publiée dans un journal où on l’accuse «d’apostasie, de trahison, de blasphème» en soulignant que cette lettre n’était pas signée. Voir la réponse de G. P. dans Cité Libre, juin-juillet 1961, p. 1-2: «Ce métier n’est pas un paillasson. (Prière de s’essuyer les pieds ailleurs.)»
-
[19]
Gérard PELLETIER, «Cité libre et ses lecteurs», mai 1961, p.3.
-
[20]
G. PELLETIER, «Souvenirs d’un dîner avec le cardinal Léger», Le Devoir, 24 nov. 1967, p. 5.
-
[21]
Ibid.
-
[22]
L’absence de liberté fut dénoncée avec un certain humour dans Les Insolencesdu Frère Untel, en 1960, où il évoque «Notre-Dame-de-la-Trouille» et «l’orthodoxie par le silence». Cité dans un article de Informations catholiques internationales”, (Paris), 15 oct. 1960, p.29.
-
[23]
G. PELLETIER, «Crise d’autorité ou crise de liberté?», in Cité libre, juin-juil.1952, p 5.
-
[24]
Ibid., p.2.
-
[25]
Au même moment, l’abbé Gérard Dion publiait à Québec «Le danger de l’intégrisme», dans Perspectives sociales (mai 1961). La même année s’est tenu le colloque annuel de l’Institut canadien des affaires publiques (ICAP) sur L’Église et le Québec, publié aux éditions du Jour (1961). Auparavant, l’ICAP avait tenu un colloque sur «La liberté», en 1959. Signalons que ces débats de trois jours étaient diffusés en direct par Radio-Canada.
-
[26]
Ibid., oct. 1960, p. 8-11.
-
[27]
La revue L’Oratoire a commencé à paraître en 1911 sous le nom des Annales de Saint-Joseph. En 1944, sous la direction du père Elphège Brassard, la revue prend le nom usuel du sanctuaire, L’Oratoire.
-
[28]
L’Oratoire diffusait depuis le 1er décembre 1940 à CKAC une émission quotidienne, «Le Quart d’heure de l’Oratoire». La même station transmettait, un fois par mois, une célébration spéciale pour les personnes malades. Pendant plusieurs années, l’animateur de l’émission radio était le directeur de la revue. L’Oratoire publia plusieurs reportages sur le père Patrick Peyton et sur Mgr Sheen, qui, aux États-Unis, avaient développé un modèle de collaboration avec la radio et la télévision.
-
[29]
Voir L’Oratoire, septembre 1953, p. 28-29. Les lettres publiées dans ce numéro provenaient de divers pays: Belgique, Costa Rica, Venezuela, Haïti, Canada, France, États-Unis.
-
[30]
Le père Émile Legault a été directeur-rédacteur de la revue de 1953 à 1957, puis simplement rédacteur jusqu’en 1965. Il était connu comme homme de théâtre, fondateur des Compagnons de Saint-Laurent (1937-1952). Il s’imposa comme communicateur dans les médias, puis journaliste durant le Concile Vatican II. Il fut élu membre de la Société royale du Canada en 1957.
-
[31]
Une première image renouvelée fut publiée à la une du numéro de février 1954. C’était une fresque lumineuse de l’artiste Perfecky représentant Joseph à l’époque de son mariage. Il avait dit à l’Oratoire: «Je vois saint Joseph jeune et sans barbe. (p.3)
-
[32]
Cette capacité de dialogue marquera plus tard l’esprit postconciliaire au Québec lorsque le père Legault, de 1966 à 1971, anima à Radio-Canada, «Le père Legault écoute», la première tribune téléphonique sur l’actualité religieuse. Une page explicative fut publiée dans Maintenant en août-sept, 1968, sous le titre de «La radio invite au dialogue».
-
[33]
Durant les années 1950, le tirage de l’édition française dépassait 180 000 exemplaires et celui de l’édition anglaise atteignait 30 000 exemplaires.
-
[34]
Maintenant, vol. 1, janv. 1962, p. 2.
-
[35]
Maintenant,Protocole à l’intention des collaborateurs éventuels, oct. 1962, p. 346.
-
[36]
Ibid., section II. «Lecteurs».
-
[37]
Joseph FOLLIET, «Le pluralisme de la presse catholique», Chronique sociale de France, mai 1960, p. 148.
-
[38]
Maintenant, octobre 1962, p. 4.
-
[39]
Maintenant, mars 1962, p. 90-92.
-
[40]
Maintenant, octobre 1962.
-
[41]
Maintenant, septembre 1963, p. 256-261.
-
[42]
Ibid., p. 256-257.
-
[43]
Claude RYAN, Le Devoir, 19 juillet 1965.
-
[44]
Dans La Presse (16 juillet) à la une, on titrait: «Le père Bradet est limogé». Dans Le Devoir (17 juillet), on lisait: «C’est l’affrontement de la droite et de la gauche et c’est la droite qui a gagné» (Jules Leblanc). Sur ce dossier Claude Ryan publia trois éditoriaux, les 19 et 28 juillet, ainsi que le 10 septembre.
-
[45]
Le Devoir, lundi 19 juillet 1965, «Le renvoi du directeur de Maintenant», Bloc Notes.
-
[46]
Maintenant / Spécial, automne 1965, nos 45-48, p. 1.
-
[47]
Nous avons étudié cette question dans «L’image médiatique de l’Église et l’opinion publique au Québec, deux décennies paradoxales de mutations, (1968-1984)» paru dans EHR, 2009, p. 89-108.
-
[48]
La revue Information Catholique Internationale avait tenu un colloque européen en mai 1960 sur «l’information religieuse» et sur «le problème de l’opinion publique dans l’Église.»
-
[49]
Voir les conférences du père Émile Gabel, ancien directeur de La Croix et secrétaire général de l’UIPC.
-
[50]
M.-D. CHENU, o.p., «Le rôle fondamental de la communication dans l’Église», article paru en France dans Opinion publique et publié au Québec dans L’OCS-Inter, 27 octobre 1969.
-
[51]
Ce congrès a fait l’objet d’un article intitulé «Journalistes catholiques?» par Hélène Pelletier-Baillargeon, paru dans Maintenant (juillet-août 1965, p. 256). L’article met en valeur les exigences du journalisme professionnel pour le service de l’opinion publique dans l’Église.
-
[52]
D’autres thèmes majeurs furent l’objet d’échanges substantiels dans des rencontres internationales: «S’informer pour construire» (1971), «L’opinion publique, possible et légitime dans l’Église?» (1971). Ces publications étaient reconnues au Québec comme des points de référence, notamment par l’Office des Communications Sociales (OCS).
-
[53]
Paul SAURIOL, «Les Américains dans l’UIPC», Le Devoir, 26 mai, p. 4.
-
[54]
L’événement fut annoncé par un article du Devoir intitulé «Séjour de 72 journalistes et éditeurs catholiques au Canada» (25 mai, p. 9). Quelques jours avant, on signalait que «Le directeur de Témoignage chrétien vient à Montréal.» (22 mai, p. 8) On annonçait aussi une rencontre publique chez les dominicains de Saint-Albert-le-Grand, éditeurs de Maintenant.
-
[55]
Le voyage comprenait aussi des rencontres à Toronto, Ottawa, Saint-Jérôme, et Trois-Rivières.
-
[56]
Jean FRANCOEUR, Le Devoir, 29 mai, p. 8.
-
[57]
Cette vision du journalisme a été encore marquée par un débat en 2009 lors des malaises ressentis dans le monde entier à propos de la levée de l’excommunication des trois évêques lefebvristes.
-
[58]
Commission Dumont, L’Église du Québec: un héritage, un projet, Montréal, Fides, 1972, «L’information condition de participation», p.88-89. Voir OCS, Mémoire de l’Office des communications sociales à la Commission d’étude sur la participation des laïcs à la mission de l’Église et sur l’avenir de l’Action catholique, Montréal, 16 mai 1970, 15 p., publié dans L’Église canadienne, septembre 1970.