Résumés
Résumé
Intitulé Mes Tablettes, le journal intime de Romuald Trudeau s’étend sur plus d’un millier de pages et s’avère une source fort riche pour l’étude des sensibilités. Dans cette optique, cet article aborde la perception du diariste vis-à-vis de l’Eglise catholique. Éduqué chez les sulpiciens, Trudeau est un catholique fervent, intéressé par les débats ecclésiastiques, mais passionné aussi par la politique. Dans les années 1830, il éprouve quelques difficultés à harmoniser cette double allégeance. Cependant, après l’échec des Patriotes, il conjugue aisément la religion et la politique et ses propres intérêts d’homme d’affaires. Son nationalisme fait alors une place centrale à l’Église catholique. Trudeau notait ce qu’il lisait, voyait ou entendait dans sa boutique d’apothicaire à Montréal et son témoignage éclaire la société de son époque.
Abstract
Mes tablettes, Romuald Trudeau’s personal diary extends over more than thousand pages and turns out a very rich source for the study of the sensibilities. In this optics, this article approaches the perception of the diariste towards the Roman Catholic Church. Trudeau is a devout Catholic, interested in the ecclesiastical debates, but fascinated also by the politics. In the 1830s, he feels some difficulties harmonizing this double allegiance. However, after the defeat of the Patriots, he conjugates easily the religion and the politics and his businessman’s own interests. His nationalism makes then a central place to the Roman Catholic Church. Trudeau noted what he read, saw or listened in his apothecary’s shop in Montreal and his testimony enlightens the society of his time.
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Parties annexes
Note biographique
Fernande Roy est professeur au Département d'histoire de l'Université du Québec à Montréal. Elle s'intéresse à l'histoire culturelle du Québec aux XIXe et XXe siècles. Elle a publié, notamment, Histoire de la librairie au Québec, chez Leméac, et Histoire des idéologies au Québec au XIXe et XXe siècles, chez Boréal. Elle prépare une édition de Mes Tablettes de Romuald Trudeau.
Notes
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[1]
Fernande Roy est professeur au Département d'histoire de l'Université du Québec à Montréal. Elle s'intéresse à l'histoire culturelle du Québec aux XIXe et XXe siècles. Elle a publié, notamment, Histoire de la librairie au Québec, chez Leméac, et Histoire des idéologies au Québec au XIXe et XXe siècles, chez Boréal. Elle prépare une édition de Mes Tablettes de Romuald Trudeau.
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[2]
Voir l'ouvrage classique de Béatrice Didier, Le journal intime, Paris, Presses universitaires de France, 1976, 205 p. Je ne partage pas l'avis de Françoise Van Roey-Roux qui range les Tablettes dans la sous-catégorie «livre de raison», un journal intime où le diariste rapporte les «menus faits de sa vie quotidienne, de sa famille, de son petit milieu», dans La littérature intime du Québec, Montréal, Boréal express, 1983, p. 29-30. Voir aussi Pierre Hébert, Le journal intime au Québec, structure, évolution, réception, Montréal, Fides, 1988, 212 p. et Yvan Lamonde, Je me souviens. La littérature personnelle au Québec, 1860-1980, Québec, Institut québécois de recherche sur la culture, 1983, 275 p.
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[3]
Romuald Trudeau, Mes Tablettes (à l'avenir : MT), septembre 1820, no 1, p. 6 et 7.
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[4]
Sur le voyage de Plessis en Europe, voir Lucien Lemieux, L'établissement de la première province ecclésiastique au Canada, 1783-1844, Montréal, Fides, 1968, p. 105-120.
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[5]
Lucia Ferretti résume cette histoire en quelques paragraphes dans Brève histoire de l'église catholique au Québec, Montréal, Boréal, 1999, p. 44-46. Lucien Lemieux, L'établissement..., y consacre des centaines de pages impressionnantes d'érudition.
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[6]
MT, 1825, no 3, p. 35-44. Trudeau n'indique pas toujours la date précise de ses entrées dans son journal.
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[7]
Voir Léo-Paul Desrosiers, «Mes Tablettes», Les Cahiers des Dix, 12, 1947, p. 84 et ss.
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[8]
Voir la notice signée par Richard Chabot, dans le Dictionnaire biographique du Canada, Sainte-Foy, Presses de l'Université Laval, 1990, vol. XI, p. 985-987.
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[9]
MT, 22 mai 1823, no 1, p. 18.
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[10]
MT, 19 juin 1823, no 1, p. 27 et p. 29.
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[11]
MT, 16 juillet 1823, no 1, p. 35-38.
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[12]
MT, 1er septembre 1824, no 2, p. 10-13.
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[13]
MT, 1823, no 1, p. 48.
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[14]
MT, 15 novembre 1823, no 1, p. 55.
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[15]
MT, 1825, no 3, p. 49-50.
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[16]
MT, 1825, no 3, p. 51.
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[17]
MT, 7 décembre 1825, no 3, p. 26-29.
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[18]
MT, 8 février 1826, no 4, p. 15.
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[19]
MT, 8 juin 1826, no 4, p. 44. Voir aussi MT, 16 juin 1826, no 5, p. 1-2 et MT, 1826, no 5, p. 9-12.
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[20]
MT, février 1827, no 6, p. 55.
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[21]
Lucien Lemieux, L'établissement..., p. 273.
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[22]
MT, 1er août 1828, no 8, p. 53-55.
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[23]
MT, 8 septembre 1836, [12e cahier], p. 14-15, paragr. XXXI. Beaucoup plus volumineux que les autres, le 12e cahier n'est pas numéroté et il s'intitule Tablettes chronologiques, etc. etc. Les paragraphes sont numérotés, d'abord en chiffres romains, puis en chiffres arabes.
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[24]
MT, 1832, no 11, p. 6-16. La citation est à la page 13.
-
[25]
Sur les interventions de Lartigue à l'endroit des Patriotes, voir Lucien Lemieux, Histoire du catholicisme québécois, tome 1 : Les années difficiles (1760-1839), Montréal, Boréal, 1989, p. 384 et ss.
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[26]
Trudeau a appris ces directives de Lartigue par l'intermédiaire de L'Ami du peuple, un journal qu'il exècre. Lui-même est plutôt un partisan de La Minerve, où il insère des annonces; malgré son amitié pour Ludger Duvernay, ses propres commentaires s'éloignent en général de la vivacité de ton du journal patriote.
-
[27]
MT, août 1837, [12e cahier], p. 29, paragr. XLIX.
-
[28]
MT, octobre 1837, [12e cahier], p. 55-56, paragr. LXXIX.
-
[29]
MT, novembre 1837, [12e cahier], p. 61, paragr. LXXXII.
-
[30]
Cité par Lucien Lemieux, Histoire du catholicisme..., p. 390.
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[31]
Selon Richard Chabot, DBC.
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[32]
MT, décembre 1837, [12e cahier], p. 92-93, paragr. CXIII.
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[33]
MT, janvier 1838, [12e cahier], p. 103, paragr. CXXVII.
-
[34]
Philippe Artières, Arlette Farge et Pierre Laborie, «Témoignage et récit historique», table ronde, Histoire et archives de soi, Sociétés et représentations, no 13, 2002, p. 201.
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[35]
MT, décembre 1840 et janvier 1841, [12e cahier], p. 193-200, paragr. CCXV. La première citation est à la page 197 et la deuxième à la page 200.
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[36]
MT, octobre 1841, [12e cahier], p. 215, paragr. CXXIX.
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[37]
Selon certaines annonces publicitaires, il vendait aussi des pièces d'artisanat amérindien pour les touristes. Voir Richard Chabot, DBC.
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[38]
MT, août 1845, [13e cahier], p. 56, paragr. LXIV. Ce dernier cahier, qui reprend le titre de Mes Tablettes, n'est pas numéroté, mais les paragraphes le sont, en chiffres romains.
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[39]
MT, décembre 1844, [12e cahier], p. 293-294, paragr. 60.
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[40]
MT, août 1844, [12e cahier], p. 259-260, paragr. CCLXVIII.
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[41]
MT, 1847, [13e cahier], p. 139-141, paragr. CLXII.