Résumés
Résumé
Une méthodologie éprouvée pour l’étude de l’usage des langues dans l’espace public est nécessaire pour évaluer la place du français au Québec. Les données de recensement sur la langue de travail ne peuvent que partiellement combler ce besoin d’information, car le travail n’est qu’une des situations de la communication publique, certes très importante, et les données le concernant ne touchent que la proportion active de la population. Les méthodes élaborées jusqu’à maintenant pour étudier l’usage des langues dans la communication interactive en public au travail et hors du travail font l’objet d’une discussion critique dans cet article. Il en découle que la méthodologie doit encore être améliorée. L’amélioration pourrait venir d’une conceptualisation plus élaborée de ce qu’est la communication publique hors du travail et au travail. Cet article propose, en ce sens, qu’une conceptualisation basée sur les buts de la communication interactive pourrait servir de fondement à l’élaboration d’un indicateur. Une typologie de faits de communication courants en situation publique de communication interactive est proposée.
Mots-clés :
- Politique linguistique,
- usage public des langues,
- buts conversationnels,
- paramètres situationnels,
- catégories d’interactions verbales
Abstract
In efforts to measure the use of language in respect to the goals of Quebec’s linguistic policy, an indicator that provides information on the use of language in public interactions is needed. Census data on the language used in the workplace provides critical data but answers only partially the need for information on language use in the population, since it limits data to those active in the workplace, which furthermore represents only one type of situation within what is understood as “public interaction/communication.” In this article, we offer a critical overview of different efforts previously undertaken to measure language in public interactions beyond the workplace. We conclude that the methodology and tools used to collect data on public use of language need to be sharpened. These could be improved by a more refined conceptualization of language use outside of the home. We propose that a conceptualization which considers the goals of language use within public interactions could serve as the basis for a better indicator on language use. A typology of communicative facts in situated public interactions is proposed in conclusion.
Keywords:
- Language policy,
- use of language in public space,
- conversational goals,
- situational parameters,
- categories of verbal interactions
Parties annexes
Bibliographie
- Argyle, M., A. Furnham et J. A. Graham, 1981. Social situations. Cambridge, Cambridge University Press.
- Béland, P., 2014. L’usage des langues au travail dans le secteur public au Québec en 2011. Un portrait statistique. Québec, Conseil supérieur de la langue française.
- Béland, P., 1999. Le français, langue d’usage public au Québec en 1997. Rapport de recherche. Québec, Conseil de la langue française.
- Carpentier, A., 2004. Tout est-il joué avant l’arrivée ? Étude de facteurs associés à un usage prédominant du français ou de l’anglais chez les immigrants allophones arrivés au Québec adultes. Québec, Conseil supérieur de la langue française.
- Charaudeau, P., 2002. « A Communicative Conception of Discourse », Discourse Studies, vol. 4, no 3, p 301-318.
- Charte de la langue française au Québec, 1977. Québec, gouvernement du Québec.
- Commission des États généraux sur la situation et l’avenir de la langue française au Québec, 2001. Le français, une langue pour tout le monde. Une nouvelle approche stratégique et citoyenne. Québec, gouvernement du Québec.
- Corbeil, J.-P. et R. Houle, 2013. Trajectoires linguistiques et langue d’usage public chez les allophones de la région métropolitaine de Montréal : rapport de l’étude. Québec, Office québécois de la langue française.
- Fishman, J., 1972. Language in Sociocultural Change, A. S. Dil (dir.). Californie, Stanford University Press.
- Ghiglione, R. 2008 (dir.). L’homme communicant. Paris, Armand Colin.
- Girard-Lamoureux, C., 2004. La langue d’usage public des allophones scolarisés au Québec. Québec, Conseil supérieur de la langue française.
- Gouvernement du Québec, 1996. Le français langue commune. Québec, direction des communications, ministère de la Culture et des Communications.
- Hymes, D., 1972. « Models of the Interaction of Language and Social Life », in J. J. Gumperz et D. Hymes (dir.), Directions in Sociolinguistics : The Ethnography of Communication. New York, Holt, Rinehart & Winston, p. 35-71.
- Lamarre, P. et S. Lamarre, 2009. « Pratiques langagières et discours sur les langues et l’identité dans une entreprise montréalaise : contradictions et ajustements », Francophonies d’Amérique, no 27 (printemps), p. 131-155.
- Moffet, V., N. Béland et R. Delisle, 2008. Langue de travail dans les grandes entreprises du Québec. Quelle place pour le français ? Suivi de la situation linguistique, étude 10. Gouvernement du Québec, Office québécois de la langue française.
- Monnier, D. ,1999. « Indice des langues d’usage : gros battage, petit bagage », Le Devoir, 1er novembre 1999.
- Mucchielli, A., 1985. Psychologie de la communication. Paris, Presses universitaires de France.
- Office québécois de la langue française, 2019. Rapport sur l’évolution de la situation linguistique au Québec 2019. Montréal, Office québécois de la langue française.
- Pagé, M. et P. E. Olivier, 2012. Importance et priorité du français dans la population québécoise : étude exploratoire. Québec, Conseil supérieur de la langue française.
- Pagé, M. et al., 2014. L’usage du français et de l’anglais par les Québécois dans les interactions publiques : portrait de 2010. Québec, Conseil supérieur de la langue française.
- Presnukhina, Y., 2012. Les pratiques linguistiques au travail au Québec en 2010. Québec, Office québécois de la langue française.
- Watzlawick, P. et al., 1974. Une logique de la communication. Paris, Le Seuil.