Résumés
Résumé
L’immigration renvoie comme en miroir à l’identité collective et au sentiment d’altérité. D’où l’intérêt d’une plongée dans le passé pour dénaturaliser les catégories actuelles, mesurer l’écart dans la façon dont se constituent les perceptions interethniques, tout en soulignant des processus similaires ou tout au moins comparables pour délimiter les frontières entre « eux » et « nous », autochtone et étranger, immigrés « assimilables » ou « indésirables ». Dans la France méridionale des années vingt, à un moment où l’immigration connaît une forte poussée et se trouve en débat, quelles représentations construisent le rapport à l’étrangeté, à l’étranger et finalement à l’immigré? Il ne s’agit pas d’opposer terme à terme le « Français » à « l’étranger », mais de décrire la gamme de nuances et d’ambivalences qui composent les multiples visages de celui-ci.
Mots clés:
- Étranger,
- immigré,
- altérité,
- représentations interethniques,
- France
Abstract
The analysis is aimed at examining the invisible borders that defined “otherness” in southern France in the 1920s. This involves looking at the boundaries and the collective representations that defined relations with “the other”; i.e., with foreigners and with migrants. Thie paper will also consider how “otherness” was understood and judged in this period when immigration was so important and so widely debated. My analysis of attitudes toward migrants and foreigners shows the deep complexity of these invisible borders as well as their shifting contours. Such borders did not so much oppose “the French” to “the foreign”, but functioned in such a way as to suggest a range of nuances and ambivalence.
Keywords:
- Foreigner,
- immigrant,
- otherness,
- interethnic representations,
- France