Volume 9, numéro 2, décembre 2010 Sous la direction de Pierre Lauzon et Michel Landry
Sommaire (9 articles)
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Hommage à Marie-Andrée Bertrand (1925-2011)
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Mot de présentation
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Représentations sociales et consommation d’alcool pendant la grossesse
Nicole April, Chantale Audet, Louise Guyon et Hélène Gagnon
p. 17–48
RésuméFR :
La consommation d’alcool chez les femmes est en augmentation et certaines continuent de prendre de l’alcool pendant leur grossesse, même s’il est connu que cette substance est tératogène. Ce comportement est plus prévalent au Québec que dans le reste du Canada et il est plus fréquent chez les femmes de milieux plus favorisés. Une meilleure compréhension des façons de voir la consommation d’alcool pendant la grossesse pourrait contribuer à ajuster les interventions de prévention en tenant compte du point de vue des femmes enceintes. Cette étude visait à explorer les représentations des femmes enceintes au regard de la consommation d’alcool pendant la grossesse, et plus spécifiquement en tenant compte de différents contextes socioéconomiques. Une démarche qualitative a permis de mettre en perspective le discours de 31 femmes provenant de différents contextes socioéconomiques. Ces femmes ont été recrutées dans les cours prénatals et dans un programme d’aide pour les femmes enceintes qui vivent avec un faible revenu. Les représentations de la consommation d’alcool pendant la grossesse diffèrent selon le contexte socioéconomique, hormis le fait que toutes les répondantes considèrent que prendre beaucoup d’alcool pendant la grossesse n’est pas acceptable. Quant à l’acceptabilité d’une consommation modérée, les représentations des femmes moins favorisées sont plus strictes et semblent basées sur leur bon sens. Chez les femmes plus favorisées, les représentations sont plus nuancées et sont appuyées sur des connaissances acquises notamment au moyen de la documentation écrite. Ces femmes déplorent l’incertitude quant à l’existence possible d’une quantité minimale d’alcool sans risque pendant la grossesse ainsi que certaines incohérences dans les messages qu’elles reçoivent. Les femmes qui ont participé à cette étude souhaitent recevoir une information juste et complète relativement à la consommation d’alcool. Elles veulent également recevoir des recommandations claires et précises sur ce sujet afin d’être en mesure de prendre des décisions éclairées.
EN :
Women are drinking more alcohol than ever, and some persist during pregnancy despite common knowledge that alcohol in pregnancy is teratogenic. Alcohol consumption during pregnancy is more prevalent in Quebec than in the other Canada provinces, and more affluent pregnant women drink alcohol during pregnancy than do less affluent women. A better understanding of women perceptions of alcohol drinking during pregnancy could help to adjust interventions of prevention taking their point of view into account. The present study aimed to explore the social representations of pregnant women regarding the use of alcohol in pregnancy, and more specifically to determine whether their representations are influenced by social class. A qualitative investigation allowed the authors to document the ideas expressed by 31 women belonging to different socio-economic strata. Subjects were recruited via public prenatal courses, and also via an enriched prenatal programme designed to help disadvantaged pregnant patients. Women of different socio-economic classes formulate different social representations regarding alcohol consumption in pregnancy, although they shared a common ground in which all subjects expressed disapproval of heavy alcohol use in pregnancy. Disadvantaged patients were more critical of moderate alcohol use in pregnancy, and seemed to base their opinions on common sense. More affluent women were less categorical, and based their opinions mostly on knowledge, coming in particular from written documentation. These women deplore the confusion regarding the possible existence of an acceptable lower limit of alcohol consumption in pregnancy as well as certain inconsistencies in the prevention messages given to them. The women who participated to this study wish to receive accurate and complete information about alcohol drinking. They want to receive clear and precise recommendations on this topic in order to make informed choices.
ES :
El consumo de alcohol entre las mujeres está en aumento y algunas de ellas continúan bebiendo alcohol durante el embarazo, aun si se sabe que esta sustancia es teratógena. Este comportamiento es más preponderante en Quebec que en el resto de Canadá y es más frecuente entre las mujeres de medios más favorecidos. Una mejor comprensión de las maneras de ver el consumo de alcohol durante el embarazo podría contribuir a ajustar las intervenciones de prevención, teniendo en cuenta el punto de vista de las mujeres embarazadas. Este estudio tiene como objetivo explorar las representaciones de las mujeres embarazadas con respecto al consumo de alcohol durante el embarazo y, más específicamente, teniendo en cuenta los diferentes contextos socioeconómicos. Un proceso cualitativo ha permitido poner en evidencia la opinión de 31 mujeres provenientes de diferentes contextos socioeconómicos. Estas mujeres fueron reclutadas en los cursos prenatales y en un programa de ayuda para las mujeres embarazadas que viven con escasos ingresos. Las representaciones del consumo de alcohol durante el embarazo difieren según el contexto socioeconómico, excepto en el hecho de que todas las participantes en el estudio consideran que no es aceptable beber mucho alcohol durante el embarazo. En cuanto a la aceptación de un consumo moderado, las representaciones de las mujeres menos favorecidas son más estrictas y parecen basarse en el sentido común. Entre las mujeres más favorecidas, las representaciones están más matizadas y se apoyan en conocimientos adquiridos principalmente a través de documentación escrita. Estas mujeres lamentan que no se sepa con certeza cuál es la cantidad mínima de alcohol que se puede consumir sin riesgo durante el embarazo, así como ciertas incoherencias en el mensaje que reciben. Las mujeres que participaron en este estudio desearían recibir una información justa y completa sobre el consumo de alcohol. Al mismo tiempo, desean recibir recomendaciones claras y precisas sobre este tema para poder tomar decisiones esclarecidas.
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La consommation excessive d’alcool chez la personne âgée
Pierluigi Graziani
p. 49–74
RésuméFR :
Les problèmes d’une consommation excessive chez les sujets âgés (+ de 65 ans) sont sous-estimés, sous-identifiés, sous-diagnostiqués et sous-traités. Une des raisons est probablement la confusion sur ce qui peut être attribué à l’âge ou aux effets de l’alcool. De plus, ces derniers imitent certains symptômes d’autres maladies et troubles, par exemple les troubles anxieux, la dépression ou la démence. La plupart des outils de dépistage sont insuffisamment adaptés aux personnes âgées et l’estimation de l’abus d’alcool chez celles-ci varie largement selon les méthodes utilisées. La vieillesse devient également un facteur de fragilisation face à la consommation d’alcool surtout si la personne âgée présente des problèmes de santé. Les alcoolisations sont souvent une réponse à la solitude, à l’isolement ou à la perte de soutien social et à l’anxiété, à la dépression et au stress. L’efficacité des interventions brèves dans le cas d’abus d’alcool chez les adultes âgés a été soulignée par ses résultats. L’approche clinique cognitive sur les addictions met l’accent sur l’importance des croyances concernant le produit d’alcoolisation. Certaines trouvent leur source dans l’âge de la personne.
EN :
The excessive alcohol consumption in elderly (65 years +) is underestimated, sub-identified, sub-diagnosed and sub-treated. One of the reasons is probably the confusion between symptoms that could be attributed to age or to the effects of alcohol. Furthermore, those related to alcohol imitate certain symptoms of other diseases and disorders, such as, for example, anxiety disorders, depressive disorders or dementia. Most screening tools are insufficiently adapted for the elderly and the estimation of alcohol abuse by the elderly varies widely depending on the methods used. Old age also becomes a protective factor in regard to alcohol consumption, especially if the senior has health problems. Alcohol use is often a response to solitude, isolation or the loss of social support, as well as anxiety, depression or stress. The results of interventions in cases of alcohol abuse by seniors demonstrate the efficiency of a brief intervention. The cognitive approach to addictions emphasizes the importance of beliefs concerning the beverage. Some find their source in the person’s age.
ES :
Los problemas que crea un consumo excesivo de alcohol entre los sujetos de edad (+ de 65 años) están subestimados, subidentificados, subdiagnosticados y subtratados. Una de las razones reside, probablemente, en la confusión que existe entre lo que puede atribuirse a la edad o a los efectos del alcohol. Además, estos últimos imitan ciertos síntomas de otras enfermedades y trastornos, por ejemplo, los trastornos de ansiedad, la depresión o la demencia. La mayor parte de las herramientas de reconocimiento no están suficientemente adaptadas a las personas de edad y la estimación del abuso que éstas hacen del alcohol varía mucho según los métodos utilizados. La vejez es asimismo un factor de fragilización ante el consumo de alcohol, sobre todo si la persona de edad tiene problemas de salud. Las alcoholizaciones constituyen a menudo una respuesta ante la soledad, el aislamiento o la pérdida de sostén social y ante la ansiedad, la depresión y el estrés. La eficacia de las intervenciones breves en el caso de abuso de alcohol entre los adultos de edad sobresale por sus resultados. El enfoque clínico cognitivo sobre las adicciones pone el énfasis en la importancia de las creencias concernientes al producto de alcoholización. Algunas creencias se originan en la edad de la persona.
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Évaluation d’implantation du programme Alcochoix+
Louis-Georges Cournoyer, Hélène Simoneau, Michel Landry, Joël Tremblay et Catherine Patenaude
p. 75–114
RésuméFR :
Le programme Alcochoix+ est un programme de gestion de la consommation d’alcool qui se destine plus particulièrement aux consommateurs à risque de développer une dépendance. Les risques pour la santé associés à la consommation excessive d’alcool appuient la nécessité de mettre en place des programmes de prévention secondaire de l’alcoolisme. Le programme Alcochoix+ a été conçu à cette fin et adapté aux besoins de la population québécoise. Le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) a, dans son plan d’action de 2005, prévu d’implanter de tels programmes dans tous les CSSS du Québec d’ici 2012. L’évaluation de l’implantation du programme Alcochoix+ a été réalisée afin de mieux cerner les éléments qui peuvent faciliter ou nuire à sa mise en place. Les principaux acteurs associés à ce programme dans huit régions administratives du Québec ont participé à la recherche (N = 54). De même, les caractéristiques de 349 usagers du programme ont été étudiées. Utilisant une approche méthodologique mixte (quantitative et qualitative), cette étude traite autant de la fidélité de l’implantation du programme que des aspects organisationnels qui y sont reliés. Au niveau de la fidélité de l’implantation, il apparaît que, dans la majorité des cas, la clientèle ciblée est rejointe, que la formation reçue par les intervenants leur permet d’appliquer Alcochoix+ et que ces derniers respectent les éléments principaux du programme. Quant aux déterminants organisationnels, une bonne collaboration entre les différents niveaux de services est observée et un modèle présentant les interrelations de causalité entre les différents obstacles est exposé. Ces obstacles semblent être liés à la réorganisation du réseau de la santé et des services sociaux, au roulement de personnel à tous les paliers ainsi qu’au manque de ressources financières.
EN :
Alcochoix+ is a program for managing alcohol consumption that is mainly intended for consumers at risk of developing a dependency. The health risks associated with excessive alcohol consumption support the need to put in place secondary prevention programs for alcoholism. The program Alcochoix+ has been designed for this purpose and is adapted to the needs of Quebec’s population. In its action plan for 2005, the Ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) planned to implement this program in all of Quebec’s health and social services centers by 2012. Using a quantitative and a qualitative approach, this study was designed to identify factors that are facilitators or obstacles to the implementation of Alcochoix+ as well as examining the program integrity elements. The main players from the eight administrative regions of Quebec involved in this program participated in the research (N = 54). In addition, the characteristics of 349 users in the program were studied. In terms of the integrity of the implementation, in most cases it appeared that the targeted clientele were reached and that the educators had received training allowing them to apply Alcochoix+ and to comply with the main elements of the program. In regard to organizational aspects, in most cases, cooperation between the various levels of services appeared to be positive. A model stipulating the interrelations of causal relationships between the various obstacles has been derived from the participants’ responses. The obstacles to implementation were mostly initiated by the reorganization of health and social services, staff turnover at all levels as well as the lack of financial resources.
ES :
El programa Alcochoix+ es un programa de de gestión de consumo de alcohol, destinado particularmente a los consumidores a riesgo de desarrollar una dependencia. Los peligros para la salud relacionados con el consumo excesivo de alcohol indican la necesidad de instaurar programas de prevención secundaria del alcoholismo. El programa Alcochoix+ fue concebido con este fin y está adaptado a las necesidades de la población quebequense. El Ministerio de Salud y Servicios Sociales (MSSS), en su plan de acción para 2005, previó implantar dichos programas en todos los Centros de Salud y Servicios Sociales (CSSS) de Quebec, desde aquel momento hasta el año 2012. Se llevó a cabo la evaluación de la implantación del programa Alcochoix+ para determinar con más precisión los elementos que pueden facilitar o dificultar su aplicación. Participaron en esta investigación (N = 54) los principales actores asociados a este programa en las ocho regiones administrativas de Quebec. Se estudiaron asimismo las características de 349 usuarios del programa. Utilizando un enfoque metodológico mixto (cuantitativo y cualitativo), este estudio se refiere tanto a la fidelidad de la implantación del programa como a los aspectos organizativos vinculados con el mismo. En lo que respecta la fidelidad de la implantación, en la mayoría de los casos parecería que se logró llegar a la clientela destinataria del programa, que la formación que recibieron los interventores les permite aplicar Alcochoix+ y que estos últimos respetan los elementos principales del programa. En cuanto a los determinantes organizativos, se observó una buena colaboración entre los diferentes niveles de servicios y se expone un modelo que presenta las interrelaciones de causalidad entre los diversos obstáculos, que parecen estar relacionados con la reorganización de la red de salud y de servicios sociales, la rotación de personal en todos los niveles y la falta de recursos financieros.
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Consommation de crack et comportements à risque : les jeunes de la rue n’y échappent pas
Camille Paquette, Élise Roy, Geneviève Petit et Jean-François Boivin
p. 115–148
RésuméFR :
Problématique : Le crack est de plus en plus utilisé chez les jeunes de la rue de Montréal. Ce projet visait à estimer la prévalence d’usage de crack chez ces jeunes et à évaluer l’association entre l’usage de crack et certaines conduites à risque d’infections transmissibles sexuellement et par le sang (ITSS).
Méthode : Des analyses ont été réalisées sur des données provenant d’une étude cohorte faite auprès de jeunes de la rue de Montréal. Des jeunes âgés de 14 à 23 ans (n=858) ont répondu à un questionnaire par entrevue. On a estimé la prévalence à vie et des six mois précédant l’entrée dans l’étude. On a évalué l’association entre l’usage de crack et certaines conduites concomitantes de consommation de substances psychoactives et sexuelles par régression logistique multiple.
Résultats : La prévalence à vie était de 66,6 % intervalle de confiance à 95 % [63,4-69,8] ; celle d’usage récent était de 38,0 % [34,7-41,3]. Après ajustement, les jeunes de la rue consommant du crack étaient plus à risque de se prostituer (rapport de cotes (RC) 3,6 [2,4-5,5]), d’avoir eu plus de deux partenaires sexuels (RC 2,3 [1,7-3,1]), d’avoir eu un partenaire sexuel ayant le VIH (RC 8,4 [1,6-43,5]), étant un homme qui se prostitue (RC 6,4 [3,1-13,1]), étant une femme qui se prostitue (RC 3,1 [2,0-4,9]) ou étant un homme ayant des relations homosexuelles (RC 3,3 [1,9-4,8]). Les jeunes consommant du crack étaient plus à risque d’avoir bu de l’alcool dans le dernier mois (RC 2,0 [1,2-3,1]), de s’être injecté des drogues (RC 3,0 [2,1-4,1]) et d’avoir consommé plus d’une drogue (RC 10,3 [5,3-20,0]).
Conclusion : L’usage de crack est répandu chez les jeunes de la rue de Montréal. Ceux en consommant ont davantage de conduites à risque d’ITSS. La recherche doit s’intéresser aux facteurs de risque du premier usage afin d’identifier des pistes de prévention appropriées.
EN :
Background: Crack cocaine use is increasing among Montréal street youth. This project aimed to estimate prevalence of crack cocaine use among these youths and to evaluate the association between crack cocaine use and risky behaviours that lead to sexually transmitted and blood-borne infections (STI).
Methods: Analyses were realised on data collected during a cohort study conducted among Montréal street youth. Youths aged 14 to 23 years old (n=858) completed an interviewer-administered questionnaire. We estimated lifetime and recent (last six months before the study) proportions of use. We used multiple logistic regression to evaluate the association between crack cocaine use and concomitant sexual and psychoactive substances use behaviours.
Results: Lifetime use prevalence was 66.6%, 95% confidence interval [63.4-69.8]; recent use prevalence was 38.0% [34.7-41.3]. Controlling for potential confounders, street youth using crack cocaine were more at risk of prostituting themselves (odds ratio (OR) 3.6 [2.4-5.5]), of having more than two sexual partners (OR 2.3 [1.7-3.1]), of having a sexual partner who had HIV (OR 8.4 [1.6-43.5]), who was a man prostituting himself (OR 6.4 [3.1-13.1]), who was a woman prostituting herself (OR 3.1 [2.0-4.9]) or who was a man having homosexual relations (OR 3.3 [1.9-4.8]). Youth using crack cocaine were also more at risk of having consumed alcohol during the last month (OR 2.0 [1.2-3.1]), of having injected drugs (OR 3.0 [2.1-4.1]) and of having used more than one drug (OR 10.3 [5.3-20.0]).
Conclusions: Crack cocaine use is widespread among Montreal street youth. Those who use it have more STI risk behaviours. Future studies should investigate risk factors of initial use in order to ultimately identify appropriate prevention measures.
ES :
Problemática: el crack es cada vez más utilizado por los jóvenes de la calle de Montreal. Este proyecto estuvo destinado a estimar la prevalencia del uso de crack entre los jóvenes y a evaluar la asociación entre el uso de crack y ciertos comportamientos a riesgo de infecciones de transmisión sexual y por la sangre (ETSS).
Método: se realizaron análisis con los datos provenientes de un estudio de cohortes realizado con los jóvenes de la calle de Montreal. Jóvenes de 14 a 23 años (n=858) respondieron a un cuestionario en una entrevista. Se estimó la prevalencia de vida y de los seis meses precedentes a la entrada en el estudio. Se evaluó la relación entre el uso de crack y ciertos comportamientos concomitantes de consumo de sustancias psicoactivas y sexuales por regresión logística múltiple.
Resultados: la prevalencia de vida fue de 66,6% y el intervalo de confianza de 95% [63,4-69,8]; la prevalencia de uso reciente fue de 38,0% [34,7-41,3]. Una vez hecho el ajuste, los jóvenes de la calle que consumían crack corrían más riesgo de prostituirse (razón de posibilidades (RP) 3,6 [2,4-5,5]), de tener más de dos compañeros sexuales (RP 2,3 [1,7-3,1]), de haber tenido un compañero sexual con VIH (RP 8,4 [1,6-43,5]), de ser un hombre que se prostituye (RP 6,4 [3,1-13,1]), de ser una mujer que se prostituye (RP 3,1 [2,0-4,9]) o de ser un hombre con relaciones homosexuales (RP 3,3 [1,9-4,8]). Los jóvenes que consumen crack corrían más riesgos de haber bebido alcohol en el último mes (RP 2,0 [1,2-3,1]), de haberse inyectado drogas (RP 3,0 [2,1-4,1]) y de haber consumido más de una droga (RP 10,3 [5,3-20,0]).
Conclusión: el uso de crack es común entre los jóvenes de la calle de Montreal. Los que lo consumen presentan más comportamientos a riesgo de ETTS. La investigación debe interesarse en los factores de riesgo del primer uso, con el fin de identificar los caminos de prevención adecuados.
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Quand drogues et violence se rencontrent chez les jeunes : un cocktail explosif ?
Serge Brochu, Marie-Marthe Cousineau, Chloé Provost, Patricia Erickson et Sun Fu
p. 149–178
RésuméFR :
Les jeunes qui se retrouvent en centre de réadaptation pour jeunes contrevenants constituent un groupe qui mérite une attention particulière lorsqu’il s’agit de faire le point sur les relations qui se nouent entre alcool/drogues et violence. Cet article a pour but de décrire les liens qui se tissent entre substances psychoactives (entendre alcool et drogues illégales) et violence chez les jeunes contrevenants. Plus spécifiquement, il s’agit d’exposer le rôle : a) des intoxications; b) du besoin d’argent pour se procurer des drogues ; et c) du système de distribution illicite des drogues dans la manifestation de comportements violents chez les jeunes contrevenants canadiens. Les données traitées dans cet article sont issues d’un questionnaire adressé aux jeunes contrevenants de sexe masculin admis dans les centres de réadaptation du Québec (n = 239) et de l’Ontario (n = 162) quel que soit le délit à l’origine de leur prise en charge institutionnelle. Parmi les trois types de relation étudiés, c’est l’intoxication qui se révèle le facteur le plus important menant à la violence. Notons par ailleurs qu’une bonne partie des crimes associés aux substances psychoactives le sont à plus d’un titre. Des pistes d’interprétation sont suggérées.
EN :
Young offenders held in youth rehabilitation centres constitute an at risk population for substance abuse and violence. This study will describe the relation between a psychoactive substance (alcohol and illicit drugs) and violence among this population. More specifically, we will look at: a) intoxication periods; b) the need for money to buy drugs; and c) the illicit drug distribution system in the manifestation of violent behaviour among young Canadian offenders. The data referred to in this article is based on a questionnaire administered to 239 young male offenders in rehabilitation centres in Quebec and 162 young male offenders in similar facilities in Ontario, irrespective of the offence for which they were being held. Of the three types of relations studied, intoxication seems to be the most important factor leading to violence. It should be noted that a significant portion of crimes associated to psychoactive substances are related to more than one substance. Possible interpretations are suggested.
ES :
Los jóvenes que se hallan en los centros de readaptación para jóvenes contraventores constituyen un grupo que merece una atención particular cuando se trata de determinar las relaciones que se crean entre drogas y alcohol por un lado y violencia por el otro. Este artículo tiene como objetivo describir los vínculos que se tejen entre las sustancias psicoactivas (es decir, alcohol y drogas ilegales) y la violencia en los jóvenes contraventores. En particular, se trata de exponer el rol que cumplen los siguientes factores: a) las intoxicaciones; b) la necesidad de dinero para procurarse drogas; y c) el sistema de distribución ilícita de drogas en la manifestación de conductas violentas en los jóvenes contraventores canadienses. Los datos que se estudian en este artículo surgen de un cuestionario destinado a jóvenes contraventores de sexo masculino admitidos en los centros de readaptación de Quebec (n = 239) y de Ontario (n = 162), independientemente del delito que haya causado su institucionalización. Entre los tres tipos de relaciones analizados, la intoxicación es la que demuestra ser el factor más importante conducente a la violencia. Se observa, por otra parte, que una buena parte de los crímenes relacionados con las sustancias psicoactivas lo son por más de una razón. Se sugieren en el artículo pistas para la interpretación del estudio.
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Les impacts sociaux de la culture de cannabis dans les champs d’une région rurale du Québec : entre la banalisation du phénomène et la dégradation du tissu social
Marc Alain, Martin Bouchard, Holly Nguyen et Karen Desbiens
p. 179–218
RésuméFR :
Cet article dresse un portrait empirique des impacts sociaux vécus par les résidents de deux municipalités régionales de comté (MRC) du Québec aux prises avec le problème de la culture illicite de cannabis dans les champs environnants. L’enquête de terrain, réalisée en 2006, comportait deux volets. Le premier consistait en une démarche qualitative visant à établir les impacts de la présence de cette activité auprès d’un échantillon de la population locale. Le second volet, quantitatif celui-là, consistait en une enquête de délinquance autorévélée réalisée auprès de la quasi-totalité des jeunes de 3e, 4e et 5e secondaire dans cinq écoles de cette région. Si le premier volet de la recherche visait à qualifier les craintes exprimées par la population, le second, lui, visait à clarifier la question des niveaux de participation des adolescents aux activités entourant la culture de cannabis. On retiendra, dans le premier volet, qu’un niveau de crainte de représailles élevé de même qu’une nette dégradation du tissu social sont deux conséquences directes de la présence de cette culture illégale. Dans le second, en ce qui concerne la participation des adolescents, nos résultats montrent qu’une minorité d’entre eux (15 %) sont bel et bien impliqués dans cette activité. Ces derniers, toutefois, font montre d’un profil de délinquance marqué et polymorphe très susceptible de se développer là ou ailleurs, qu’il y ait ou non présence de l’activité de culture de cannabis.
EN :
This paper proposes an empirical assessment of the impact of cannabis cultivation in two Regional County Municipalities (RCM) where the industry is pervasive. The study is divided in two main components one qualitative, and one quantitative. For the qualitative component, a sample of local residents was interviewed in order to assess their perceptions of the impact of the cannabis cultivation industry in their lives. For the second (quantitative) component, a self-report delinquency survey was conducted in the quasi population of high school students of the two regions (N = 1262) in order to assess the prevalence of youth participation in cannabis cultivation. Two main findings emerged from the first component: a) a general sentiment of fear among residents interviewed, and b) a clear reduction in social cohesion were perceived as direct consequences of the cannabis cultivation industry. As for the prevalence of adolescents involved in the industry, a non significant number of them were involved (15%) although not to the extent portrayed in the media. Among them we found a heterogeneous group of adolescents which included both otherwise law-abiding adolescents and a sub-sample of serious juvenile offenders found in every regions whether or not cannabis cultivation is present.
ES :
Este artículo presenta una descripción empírica de los impactos sociales vividos por los residentes de dos municipalidades regionales de condado (MRC) de Quebec, que se enfrentan con el problema del cultivo ilegal de cannabis en los campos de los alrededores. La encuesta sobre el terreno, realizada en 2006, tenía dos partes. La primera consistía en un enfoque cualitativo destinado a establecer los impactos de la presencia de esta actividad según una muestra de la población local. La segunda parte, de naturaleza cuantitativa, consistía en una encuesta sobre la delincuencia auto-declarada, realizada en la casi totalidad de los jóvenes de 3º, 4º y 5º año secundario en cinco escuelas de la región. Si la primera parte de la investigación se orientaba a calificar los temores expresados por la población, la segunda tenía como objetivo aclarar la cuestión del nivel de participación de los adolescentes en las actividades que rodean el cultivo del cannabis. Observamos, en la primera parte, que el temor elevado a las represalias y una clara degradación del tejido social son dos consecuencias directas de la presencia de este cultivo ilegal. En la segunda parte, en lo que concierne a la participación de los adolescentes, los resultados muestran que una minoría entre ellos (15%) está realmente implicada en esta actividad. Estos jóvenes, sin embargo, presentan un perfil de delincuencia marcado y polimorfo, muy susceptible a desarrollarse allí o en otra parte, haya o no presencia de la actividad de cultivo de cannabis.
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Liste des réviseurs pour la période 2008-2009