Résumés
Résumé
Un certain nombre d'erreurs importantes dans notre lecture du Testament de François Villon ont eu pour conséquence de transformer ce grand poème en document autobiographique. Le résultat a été – pendant deux siècles – de dévoyer notre étude de ce poète vers la constitution d'une biographie largement fictive de l'auteur. Ainsi que de fausser, dans le long terme et grâce à l'influence de Sainte-Beuve, toute notre lecture de la poésie moderne en France. Ces erreurs dénoncées, dès 1967, n'ont pas changé grand- chose pour les éditeurs et exégètes de cette poésie, qui continuent de méconnaître, dans leurs travaux, les spécificités de l'art poétique.
Abstract
A certain number of serious errors in our reading of the Testament of Francois Villon have led critics, over two centuries, to transform this remarkable poem into an autobiographical document, and hence to constitute a largely fictional biography of the author. Villon studies have thus been shifted away from the poetry, following a tendency in modern criticism due partly to the pervasive influence of Sainte-Beuve who, as Proust remarked, reads all poetry as if it were anecdotal prose. Even with the errors revealed since 1967, editors of Villon have persisted in clinging to this tendency, with dire results for the reading of all our poetry.