Résumés
Résumé
Nous considérons ici les visées didactiques et certains aspects structurels de la théorie de Heinrich Schenker dans la perspective de l’apprentissage de l’analyse musicale en milieu universitaire de tradition musicologique française. Dans un premier temps, nous posons la question de la pertinence de l’enseignement de l’analyse schenkérienne. Nous mettons en évidence les aspects de la théorie qui la distinguent des théories tonales antérieures et qui représentent des acquis substantiels pour l’étude de la tonalité. Puis, nous évaluons les difficultés inhérentes à la diffusion des idées de Schenker dans les milieux pédagogiques, soit la complexité de son œuvre, l’absence d’un traité d’harmonie à teneur schenkérienne en langue française et l’exploration des niveaux de structure intermédiaire (Mittelgrund). Par la suite, nous définissons les étapes préalables à l’apprentissage des techniques schenkériennes, notamment l’étude des espèces fuxiennes et de l’harmonie, cette dernière enseignée dans une perspective linéaire. Enfin, nous analysons l’Invention 12 en la majeur, BWV 783, de Johann Sebastian Bach. L’analyse met en évidence la relation entre les principes contrapuntiques présentés dans les étapes préalables et les différents niveaux de structure de l’œuvre. Un graphe schenkérien illustre l’interdépendance des niveaux de structure.