Résumés
Résumé
À partir du paradigme ternaire des catégories sociales de sexe élaboré par Bernard Saladin d’Anglure (1985, 1986), je m’intéresse à savoir si, dans la société inuit contemporaine, les pratiques de socialisation des enfants dans un sexe social différent de leur sexe biologique exercent une influence sur la place des femmes sur le marché de l’emploi salarié formel. À partir d’un corpus de 38 entrevues, je présente cinq études de cas qui décrivent l’histoire de vie des « femmes changées » – socialisées comme des garçons – et des « femmes-femmes » socialisées comme des filles. J’établis des comparaisons entre ces deux catégories, notamment leur capacité à verbaliser leurs différentes expériences de vie. Mon hypothèse est que le franchissement de la frontière des sexes sociaux, et plus particulièrement la douloureuse expérience du retour à un sexe social conforme au sexe biologique de l’enfant à la puberté, facilite le franchissement de la frontière des cultures, soit ici l’insertion dans un milieu de travail étranger à la culture inuit.
Abstract
The ternary paradigm of social categories of the sexes was developed by the Inuit specialist Bernard Saladin d’Anglure (1985, 1986) and using this as a basis, I will attempt to discover if, in today’s Inuit society, socialization of children in a different social gender from their biological sex influences women’s role in the labour market. With a body of 38 interviews, I will present 5 case studies telling the story of "changed women" – socialized as boys – and “women-women” socialized as girls. I will compare these two categories and examine the way the subjects express their different life experiences. The hypothesis I submit is that crossing the barrier between the social genders, in particular, the agonizing return to a normal social gender at puberty, helps bridge cultural gaps and therefore the integration to a work milieu, foreign to Inuit culture.
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