Résumés
Résumé
De nombreux groupes ont des théories sur les maladies qui ne sont pas toujours des théories médicales. Cet article traite des théories que les Orokaiva, un peuple de Nouvelle Guinée, développent à propos d’une maladie dénommée par eux tiambu peambu, dont le blocage de tous les orifices du corps constitue le symptôme central. Ce texte discute de cas de cette maladie, de traitements et de mythes s’y rapportant, et analyse différentes théories des Orokaiva à leur propos. Celles-ci peuvent être naturalistes, spiritualistes, ritualistes ou encore culturo-historiques et idéologiques et portent à une conclusion : les signes du corps constituent des signifiants polysémiques interprétés différemment suivant les situations faisant problème et ce, particulièrement dans les cultures considérant la maladie comme un fait de groupe et ne disposant pas d’une panoplie réelle de médicaments courants. Le fait que peu de lecteurs occidentaux connaissent la maladie étudiée ou même en reconnaîtront l’existence, nous a semblé un point de départ propice à la présentation de quelques réflexions sur l’épistémologie de l’anthropologie médicale.
Abstract
Many people have theories about sicknesses; they are not always medical theories. This paper is about theories that the Orokaiva, a people of Papua New Guinea, have about a sickness they call tiambu peambu; its symptom is that all body apertures have become blocked. It discusses cases of the disease, treatments, myths and analyses various Orokaiva theories about it, naturalistic, spiritualistic, ritualistic and even culture-historical and ideological. Conclusion: signs of the body are polysemic signifiers that become occasions for discourse in many domains, especially in cultures where sickness is a community thing, and when no fully effective stock remedy for the sickness exists. The fact that few Western readers will probably know this sickness or “believe” in it makes it a suitable starting point for some reflections about the epistemology of medical anthropology.