Résumés
Abstract
Fermentation, when embedded in queer politics, offers a conceptual and material challenge to the ideology of purism that structures dominant understandings of health in the North American context. Through a close reading of Sandor Katz’s book Wild Fermentation and the author’s experiences at a 2014 summer residency at Katz’s Foundation for Fermentation Fervor, this article contributes to food studies scholarship exploring the transformative potential of fermentation. In his teaching and writing, Katz challenges the ideology of purism through a queer fermentive praxis that advocates for improvisation, microbial inspiration, and interdependent nourishment. This praxis demonstrates an imperfect, do-it-yourself (DIY) ethos of fermentation that empowers folks to experiment with found and foraged materials. Katz’s theorization of fermentation as social change heralds the queer shape-shifting of microorganisms as inspiration for human action. And, in the context of the queer rural community where he makes his home, Katz’s fermentive praxis cultivates interdependent, inter-species nourishment. This queer fermentive praxis activates the political potential of fermentation by refusing the dominant view of human beings as individuals engaged in purity projects of control and subordination. Instead, it imagines humans as co-constituted, deeply dependent subjects who are responsible to, and in service of creating conditions for flourishing of all kinds of life.
Résumé
La fermentation, lorsque partie intégrante des activités d’une communauté non-hétéronormative, présente un défi d’ordre conceptuel et matériel face à l’idéologie puriste qui sous-tend la perception généralisée de la santé en Amérique du Nord. Grâce à une lecture attentive du livre de Sandor Katz, Wild Fermentation, qu’a effectuée l’auteure, ainsi qu’à ses expériences vécues lors de son séjour estival à la Katz’s Foundation for Fermentation Fervor (Fondation des adeptes de la fermentation, notre traduction) en 2014, cet article apporte une contribution intéressante aux travaux académiques sur les aliments qui explorent le potentiel transformateur de la fermentation. Autant dans la formation qu’il donne que dans ses écrits, Katz met au défi les idées puristes en préconisant des pratiques de fermentation qui encouragent l’improvisation, l’inspiration microbienne, et une alimentation basée sur des ingrédients interdépendants. Cette pratique démontre une philosophie en matière de fermentation qui fait appel à l’improvisation et à la créativité, en permettant aux gens d’expérimenter avec des ingrédients cueillis dans la nature. La théorisation de la fermentation comme agent de changement social avancée par Katz est annonciatrice de l’inspiration qu’offre la métamorphose des microorganismes en matière d’intervention sociale. Qui plus est, dans le contexte de la communauté altersexuelle où il s’est établi, les pratiques de Katz en matière de fermentation nourrissent le concept d’une alimentation basée sur des ingrédients interdépendants et interspécifiques. Ces pratiques qui sortent des sentiers battus encouragent le pouvoir politique potentiel de la fermentation en refusant les idéologies populaires qui considèrent les êtres humains comme des personnes impliquées dans des projets de contrôle et de subordination purificatoires. Au lieu de cela, sa vision privilégie les êtres humains comme étant des individus qui cohabitent et dépendent fortement les uns des autres, et qui s’efforcent, et se rendent responsables, de créer des conditions propices à l’épanouissement de toutes les espèces vivantes.