Résumés
Abstract
Fermentation is the product of microbial relations that mediate, or foment, relationships between bodies and food products. Using cases of food fermentation made with microbes from ruminants’ stomachs and women’s vaginas, we denaturalize the idea of bodies’ mammalian capacity as linked to particular food relations and explore the traction of gendered ideologies that order exchanges between microbial life to result in such food. This essay first outlines our core argument by situating fermentation within the emergent science on bodily microbial relations, or microbiomes. Incorporating science and technology studies literature together with the feminist literature, we note that the association with lactating, first, aligns one gender more closely with nature and, thus, the other with culture while also leading to the conflation of the feminine with the mammalian. Additionally, this structural alignment with species’ nature ignores that making food from bodies requires culture—both in the sense of culturing microbes and in being reliant on technoscientific processes. We then present two seemingly binary case studies, which are together analyzed through their ability to enroll gender and/or disavow gender in order to produce legitimate food products. We conclude by showing how attention to the ordering and disordering work of microbial relations in the fermentation process both opens up new possibilities for recognizing the way that sex and gender materialize in the capacity of mammalian bodies to ferment and emphasizes that fermentation is always entangled with multiple layers of reproductive labor. Ultimately, such analysis extends food studies scholarship about fermentation into the microbial materiality of gender and food.
Keywords:
- microbial relations,
- gendered materialities,
- fermentation
Résumé
La fermentation est issue d’interconnexions microbiennes qui agissent comme médiateurs des relations entre les organismes et la nourriture, ou qui les alimentent. En analysant des cas de fermentation alimentaire réalisée avec des microbes provenant de l’estomac de ruminants et de vagins de femmes, on dénaturalise le concept de la capacité mammalienne pour explorer l’intérêt des idéologies genrées sexospécifiques qui ordonnent les échanges entre les organismes microbiens pour produire une telle nourriture. Cet essai présente d’abord l’argument de base, soit de positionner la fermentation au coeur même des travaux scientifiques émergeants portant sur les relations entre les organismes microbiens, ou microbiomes. En intégrant des études scientifiques et technologiques aux études féministes, on note que le lien avec la lactation rapproche tout d’abord l’un des sexes de la nature, et par conséquent, l’autre de la culture, tout en amalgamant également le féminin avec le mammalien. Par ailleurs, ce rapprochement de l’espèce avec la nature ne tient pas compte du fait que pour produire de la nourriture en se servant d’organes, on a besoin de culture – non seulement au sens de cultures microbiennes, mais aussi dans le sens où l’on dépend de processus technoscientifiques. Notre essai présente ensuite deux études de cas apparemment binaires, que nous analysons en fonction de leur capacité à faire appel au genre, ou à le renier, afin de créer des produits alimentaires légitimes. En conclusion, nous attirons l’attention sur le fait que le fonctionnement ordonné et désordonné des relations microbiennes dans le processus de fermentation ouvre à la fois de nouvelles possibilités de reconnaître la façon dont le genre et le sexe se matérialisent dans la capacité des organismes mammaliens à pouvoir fermenter, et également met en exergue le fait que la fermentation est toujours imbriquée dans les nombreuses étapes du travail de reproduction.
Mots-clés :
- relations microbiennes,
- matérialités genrées,
- fermentation