Résumés
Abstract
In this article, I explore three Northwest Territories (NWT) cookbooks from the 1960s. The first cookbook, a fundraiser for the Anglican Church in Inuvik, demonstrates the significance of traditional Indigenous food preparations, as well as the integration of imported recipes, adapted to draw resourcefully on northern store provisions of that time. Most, if not all, of the recipes are provided by Indigenous women. The second, published by the Daughters of the Midnight Sun in Yellowknife, is a hospital fundraiser that offers a different perspective - that of an emerging population of newcomers from elsewhere in Canada and the world. While the recipes attest to the diverse roots of settlers in a growing community, they also tell a story of exclusion: one cannot help but wonder at the lack of Indigenous representation among the recipe writers, in a community built within the traditional homelands of the Yellowknives Dene First Nation. The third, published by the Department of Indian Affairs and Northern Development, offers tips to northern “wilderness wives” on nutrition along with recipes that are often out of touch with the availability of certain ingredients in northern communities. Drawing on feminist and postcolonial theory, I critique these cookbooks: analyzing both the recipes and the positionalities of their writers, to explore how the north was imagined by three different, often opposing, perspectives; and offering insight into (persistent) colonial geographies of food and community in the NWT.
Résumé
J'explore dans cet article trois livres de cuisine des Territoires du Nord-Ouest (TNO) publiés dans les années 60. Le premier de ces ouvrages a servi à lever des fonds pour l'Église Anglicane d'Inuvik. On y découvre un nombre important de préparations traditionnelles autochtones aux côtés de recettes importées, judicieusement adaptées aux produits disponibles à cette époque. Le second recueil de recettes considéré dans ce travail a été publié par les Daughters of the Midnight Sun de Yellowknife, lui aussi dans le contexte d'une campagne de levée de fonds (pour un hôpital cette fois). Ce livre reflète l'influx important de personnes venant de partout au Canada, et dans le monde, vers les TNO. Tout en révélant la diversité des origines des nouveaux membres d'une communauté en pleine essor, le choix des recettes incluses dans cette collection nous raconte aussi l'histoire d'une exclusion: celle des auteurs autochtones, étrangement absents de la liste des contributeurs malgré les liens solides qui les relient à cet endroit. Enfin, le troisième ouvrage que j'examine, publié par le Département des Affaires indiennes et du Nord Canadien, fournit aux "wilderness wives" des informations nutritionnelles et des recettes qui ne prennent souvent pas du tout en compte la disponibilité de certains ingrédients dans les communautés du nord du Canada. En m'appuyant sur les théories féministe et post-coloniale j'analyse les recettes de ces recueils ainsi que le positionnement de leurs auteurs pour livrer une critique de ces trois livres. Ce travail permet en outre d'explorer les manières dont les TNO ont été imaginés par trois groupes aux perspectives souvent opposées. Enfin, je soutiens que l'étude effectuée dans cette communication permet de mieux appréhender les géographies coloniales de la nourriture et des communautés des TNO et de révéler leurs effets actuels.