Résumés
Abstract
In Canada’s Maritime Provinces, lobster is the food of tourism. Featured in countless guidebooks, cookbooks and restaurant ads, lobster beckons visitors to the region. Later, represented in as many forms as souvenirs, it signifies their trip, offering tangible proof that they have experienced–and tasted–the “real” place. However, as George Lewis (1989) argues is the case in Maine, residents of Prince Edward Island, Nova Scotia and New Brunswick have their own understandings. Here I explore two generalized narratives widespread in Maritime oral tradition: that lobster was used by farmers as fertilizer on fields and that its consumption once was associated with shame, signaling as it did that a family had nothing else to eat. In considering the contested meanings surrounding lobster’s recontextualization from a food of poverty to a regional delicacy, I suggest that Maritimers’ knowledge of lobster’s earlier working class associations, as well as of the “right” way to cook and eat lobster, acts not only as a marker of socio-economic difference but as an indicator of Pierre Bourdieu’s notion of distinction (1984) that is intricately linked to constructions of regional identity.
Résumé
Dans les Provinces maritimes, le homard est synonyme de tourisme culinaire. Figurant dans nombre de guides de voyage, de livres de recettes et de publicités de restaurants, le homard constitue un réel attrait pour les visiteurs dans la région. Plus tard, sous la forme de souvenirs de voyage, le homard offre une preuve tangible des lieux visités et des expériences vécues. Cependant, comme le soutient George Lewis (1989) en ce qui concerne le Maine, le homard signifie quelque chose de tout à fait spécifique pour les habitants de l’Île-du-Prince-Édouard, de la Nouvelle-Écosse et du Nouveau-Brunswick. Cet article analyse deux récits largement répandus dans la tradition orale des Maritimes : le premier prétend que le homard était initialement utilisé comme engrais déversé sur les terres agricoles par les fermiers, le second clame que sa consommation était source de honte pour bien des familles, car on ne mangeait du homard que lorsqu’on n’avait rien d’autre à se mettre sous la dent. À travers l’examen des différentes significations associées au homard – perçu au départ comme aliment réservé aux pauvres avant de devenir une spécialité régionale prisée –, l’article suggère que la connaissance des habitants des Maritimes des anciennes connotations négatives du homard et de la « bonne » manière de le faire cuire et de le manger, sert non seulement de marqueur socioéconomique mais aussi d’indicateur de la notion de « distinction » chez Pierre Bourdieu (1984), qui est intrinsèquement liée ici à la construction d’une identité proprement régionale.