Résumés
Abstract
Culinary tourism is often a process of negotiation. This article explores the links between food production, place, and identity in the operation of bed and breakfasts (B&Bs) on Newfoundland’s west coast and the Labrador Straits. This area encompasses one of Newfoundland and Labrador’s major attractions, the Viking Trail. Due to the large number of tourists coming through and the relatively few restaurants in this area, some B&Bs offer evening meals as well as breakfast. Many offer local specialties, and almost all emphasize “home cooking.” Conversations around the dining table often concern the province and its culture, and provide B&B owners with an opportunity to perform local identities for their guests. Such presentations of self and place range from assertive refutations of the “Newfie” stereotype to semi-formal instruction. Proprietors may further frame the social aspects of the meal, and thus the performance as a whole, by assigning seating or moving guests through different spaces as the meal progresses. Through participant-observation and interviews with proprietors, this article concludes that these relatively informal social situations may facilitate significant intra- and intercultural exchanges. They enable communication that supports, personalizes, disrupts, and deconstructs both esoteric and exoteric grand narratives by utilizing a variety of strategies. These competing identities are shaped and maintained through formal and informal metaculinary discourse.
Résumé
Le tourisme culinaire constitue bien souvent un processus de négociation. L’article analyse le lien entre « production alimentaire », « lieu » et « identité » dans le contexte de l’hébergement de type « couette et café » sur la côte ouest de Terre-Neuve et le long du détroit du Labrador, là où se trouve un site présentant un grand intérêt pour les touristes : la route des Vikings. En raison de l’achalandage touristique et du manque relatif de restaurants dans la région, quelques « couettes et cafés » servent le souper et le petit déjeuner. Une majorité de ceux-ci offre des spécialités locales, et presque la totalité met l’accent sur une cuisine « maison ». Les conversations qui ont lieu autour de la table portent sur la province et sa culture. Ce contexte permet aux propriétaires d’« incarner » les identités locales pour leurs invités. Par exemple, les propriétaires peuvent profiter de l’occasion pour dénoncer l’emploi du stéréotype « Newfie ». De plus, puisqu’ils peuvent s’assurer de l’attribution des places, mais aussi du déroulement et du lieu du repas, les propriétaires peuvent agir en tant que « médiateurs » culturels. Suivant ces observations, l’auteure conclut que le contexte informel de ce genre d’échanges pourrait faciliter les rapports intra- et interculturels, notamment en permettant de personnaliser, de fragmenter et de déconstruire les grands récits ésotériques et exotériques. Les identités opposées sont ainsi créées et renchéries par le biais de discours métaculinaires formels et informels.