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Réflexion sur les 50 ans de la RCSS/CSWR : réflexion sur le travail social au Canada

  • Comité éditorial

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Couverture de Volume 41, numéro 2, 2024, p. 5-142, Canadian Social Work Review / Revue canadienne de service social

En 2024, la Revue canadienne de service social/Canadian Social Work Review célèbre son 50e anniversaire, ce qui représente un accomplissement remarquable. Publiée pour la première fois en 1974 sous le titre de Revue canadienne d’éducation en service social/Canadian Journal of Social Work Education, elle a adopté le nom qu’on lui connaît aujourd’hui en 1984. Pour souligner ce cinquantenaire, au lieu de mettre l’accent sur les changements qui ont marqué la revue au fil du temps, nous jetons un regard sur la position qu’elle occupe maintenant et sur la direction qu’elle doit emprunter, car cet éditorial est résolument tourné vers l’avenir. Il est manifeste que la revue a suivi la même trajectoire que le travail social au Canada, illustrant ainsi le sens que la pratique, la formation et la recherche en travail social ont revêtu au cours des ans. Cette évolution se veut aussi probablement le reflet de changements sociopolitiques de plus grande ampleur. Depuis 50 ans, les intentions qui guident le travail social dans le monde occidental anglophone ont connu des transitions majeures. Par exemple, les chercheur.e.s se sont interrogé.e.s sur ce qui constitue la théorie et la pratique du travail social. Par conséquent, l’attention qui est accordée à l’individu et à son adaptation à son environnement se trouve de plus en plus en porte-à-faux avec la reconnaissance de l’incidence structurelle de la discrimination, de la répression et de l’oppression systémiques. Le travail social axé sur l’individu, qui met l’accent sur la psychologie, est toujours enseigné. Les approches individualisées continuent d’être privilégiées. Les méthodologies reposant sur le travail de groupe et le travail communautaire reçoivent davantage d’attention, tout comme les démarches qui englobent le méso et le macro en plus du micro. Les méthodes de recherche qualitatives, y compris les approches participatives, sont désormais acceptables et considérées comme un complément aux études quantitatives. La compréhension de la relation entre le travail social et les collectivités autochtones a aussi connu des changements, qui découlent notamment du féminisme et des actions en justice rendues possible grâce à la Loi constitutionnelle de 1982. De plus, des enquêtes comme la Commission royale et le processus de Vérité et réconciliation ont facilité le dévoilement de la vérité. Les avenues par lesquelles le travail social s’est montré complice du colonialisme et de la perpétuation de la colonialité sont aujourd’hui évidentes, tout comme les occasions qui peuvent être saisies pour favoriser la réconciliation et la transformation. L’articulation du travail social critique, de la pratique anti-oppressive, du travail social autochtone et des théories critiques de la race, de l’intersectionnalité, du genre et de la (dé)capacité transparaît régulièrement dans le narratif dominant. Ces changements en profondeur ont permis au travail social d’accroître sa capacité à servir l’équité et la justice. En simultané, toutefois, il est clair que l’environnement néolibéral de plus en plus établi transforme une pratique fondée sur les réponses relationnelles, efficaces et centrées sur les utilisateurs.trices en des interventions technocratiques, bureaucratiques et axées sur le risque et le rendement. La remise en question des objectifs politiques du travail social et du recours à ce dernier pour contrôler et gouverner les utilisateurs.trices de services a également révélé des tensions récurrentes dans le domaine du travail social. La complicité du travail social au Canada a effectivement été soulignée au cours des dernières années, particulièrement en ce qui a trait aux actions qui soutenaient les initiatives gouvernementales liées aux pensionnats autochtones. Le travail social a perpétué de tels préjudices par l’entremise de la protection de la jeunesse en disciplinant le corps des personnes autochtones, mais aussi par le truchement des services correctionnels et des soins …

Parties annexes