Résumés
Résumé
Dans nos démocraties libérales, les droits fondamentaux ont, entre autres, acquis le statut de droits inviolables, indispensables sur le plan national et international. Par son article, Niklas Luhmann pose le problème de leur inviolabilité. Il démontre par l’exemple de la lutte antiterroriste en quoi le discours de l’inviolabilité des droits fondamentaux est une illusion face aux responsabilités politiques de la protection de l’ordre public. Par l’exemple extrême du combat antiterroriste, le sociologue nous révèle l’inadéquation des limites de l’État de droit aux discours politiques. Pour autant, Niklas Luhmann ne cède pas à la tentation du rejet de la notion de droits fondamentaux comme la critique du « droits-de-l’hommisme », mais veut montrer que, sous les auspices de la modernité, le discours des normes absolues n’a pas de sens et que leur inviolabilité doit se comprendre autrement. Elle désigne plus modestement les difficultés juridiques et constitutionnelles entourant leur exemption. La nécessité des droits fondamentaux s’épuise dans, et fait place à, leur contingence dans la réalité politique.
Abstract
In liberal democracies, fundamental rights have, among other things, acquired the status of inviolable rights, which are indispensable at national and international level. In his article, Niklas Luhmann raises the problem of their inviolability. Using the example of the fight against terrorism, he demonstrates how the discourse of the inviolability of fundamental rights is an illusion in the face of the political responsibilities of protecting public order. Through the extreme example of the fight against terrorism, the sociologist reveals the inadequacy of the limits of the rule of law to political discourse. However, Niklas Luhmann does not give in to the temptation of rejecting the notion of fundamental rights as a critique of “human rights” but wants to show that, under the auspices of modernity, the discourse of absolute norms is meaningless and that their inviolability must be understood in a different way. It refers more modestly to the legal and constitutional difficulties surrounding their exemption. The necessity of fundamental rights is exhausted in, and gives way to, their contingency in political reality.