Résumés
Abstract
The mistreatment of children has become a major social concern. The suffering of children occurs in a variety of forms: sexual, physical or emotional abuse, and negligence. Studies that examine the incidence of child mistreatment have become an indispensable tool in documenting its extent, as well as its diverse forms, the characteristics of its victims and their abusers, and their environments. Such knowledge is essential to forming social policies, organizing services, and developing interventions and clinical practices adapted to the needs of families affected by this problem.
The purpose of this article is to update current knowledge with regard to the incidence of child mistreatment. Specifically, it intends to determine rates of specific forms of mistreatment, to examine the evolution of such rates in recent years, and to identify important methodological shortcomings of studies in this area in order to identify challenges that must be met to obtain a reliable measurement of the extent of child mistreatment.
Four methods of data collection were used to locate publications presenting rates of incidence: a bibliographical search among major data banks, a review of current literature, research among the web-sites of relevant organizations, and personal contacts with researchers working in this field. Literature was selected according to specific criteria for inclusion; 24 relevant publications were identified, a number of which present incidence rates based on a number of data banks and covering several years.
The results demonstrate a significant variation in incidence rates, not only the rates of reported mistreatment (prior to investigation by child protection services) but also the rates of confirmed mistreatment following assessment. Reporting rates varied from 5 to 72 children per 1000 in the community; the child victim rates varied from 2 to 110 children per 1000. More than half of the situations of mistreatment consisted of negligence, followed by physical abuse (about 20 %), sexual abuse (about 10 %) and emotional abuse (about 6 %).
An examination of regional rates also demonstrated significant differences. In general, the rates of reported as well as confirmed incidents in the United States were two to three times higher than those in Australia or Quebec, but only minimally higher than rates in Ontario. Rates of negligence and sexual or physical abuse followed the same pattern, while rates of emotional abuse were divergent. Differences among rates may to some extent be explained by regional differences, but methodological differences among studies are also important. Studies based on data from child protection agencies report much lower rates than studies based on data collected from professionals working with abused children in the community.
Finally, rates of reported incidents of child mistreatment and rates of confirmed reports have increased significantly during the last twenty years. According to child protection services' data, rates seem to have stabilized since the beginning of the 1990s. According to data provided by community professionals however, the rate of child mistreatment has increased consistently during this period, whatever the form of abuse considered.
The discussion of results examines three aspects: first, factors that may explain significant rate variations; second, the stability of rates reported by child protection services compared with the consistent rate increase reported by community professionals; and finally, current methodological shortcomings and means of improving future research.
Résumé
Les mauvais traitements envers les enfants représentent une préoccupation importante dans notre société. Les sévices que subissent les enfants peuvent prendre différentes formes dont celles de l'abus sexuel, l'abus physique, l'abus émotionnel et la négligence. Les études portant sur l'incidence des mauvais traitements envers les enfants s'avèrent un moyen indispensable pour documenter non seulement l'ampleur du phénomène, mais aussi la nature des diverses formes de mauvais traitements, les caractéristiques des victimes, des personnes qui maltraitent et de leur milieu de vie. Ces connaissances sont essentielles au développement des politiques sociales, à l'organisation des services et au développement d'interventions et de pratiques cliniques adaptées aux besoins des familles touchées par ce problème.
Cet article a pour but de faire le point sur les connaissances actuelles concernant l'incidence des mauvais traitements envers les enfants. Plus spécifiquement, il vise : 1) à déterminer les taux d'incidence des diverses formes de mauvais traitements envers les enfants; 2) à examiner l'évolution des taux de mauvais traitements au cours des dernières années; et 3) à cerner les principales limites méthodologiques de ce champ d'études de manière à identifier les défis à relever pour parvenir à une mesure fiable de l'incidence des mauvais traitements envers les enfants.
Quatre méthodes de repérage ont été utilisées pour localiser les publications présentant des taux d'incidence, soit : une recherche bibliographique auprès des principales banques de données informatisées, l'utilisation de recensions d'écrits existantes, une recherche sur le site Web de certains organismes pertinents et finalement, des contacts personnels auprès de chercheurs impliqués dans ce champ d'études. Des critères d'inclusion ont été utilisés afin de sélectionner les publications, ce qui a conduit à l'identification de 24 publications dont un certain nombre présentait des taux d'incidence provenant de banques de données couvrant plusieurs années.
Les résultats montrent une variation importante des taux d'incidence, et ce, tant pour les taux de mauvais traitements signalés (avant évaluation par les services de protection de l'enfance) que pour les taux de mauvais traitements jugés fondés après évaluation. Les taux d'enfants signalés varient de 5 à 72 pour 1000 enfants de la communauté alors que les taux d'enfants victimes varient de 0,2 à 110 pour 1000. La négligence représente plus de la moitié des cas de mauvais traitements, suivie des abus physiques (environ 20 % des situations), des abus sexuels (environ 10 %) et des abus émotionnels (environ 6 %).
L'examen des taux par région montre des différences importantes. De façon générale, les taux d'incidence d'enfants signalés et les taux de signalements fondés aux États-Unis sont de deux à trois fois plus élevés qu'en Australie ou au Québec, mais seulement légèrement plus élevés qu'en Ontario. Les taux de négligence, d'abus sexuel et d'abus physique suivent la même tendance, mais non les taux d'abus émotionnel. Ces variations s'expliquent d'une part par des différences régionales, mais d'autre part par les caractéristiques méthodologiques des études. Les études réalisées à partir des données des agences de protection rapportent des taux beaucoup moins élevés que les études réalisées à partir de données colligées auprès des professionnels de la communauté.
Finalement, les taux d'incidence d'enfants signalés pour mauvais traitements et de signalements jugés fondés ont augmenté de façon importante dans les vingt dernières années. Depuis le début des années 1990, les taux semblent se stabiliser lorsqu'on examine les données provenant des services de protection. Par contre, les taux de mauvais traitements provenant des professionnels de la communauté augmentent durant cette période, et ce, quelle que soit la forme de mauvais traitements considérée.
La discussion des résultats porte sur trois aspects : 1) les facteurs susceptibles d'expliquer la variation importante des taux ; 2) la stabilité des taux d'incidence provenant des études réalisées à partir des données des services de protection comparée à l'augmentation constante des taux d'incidence d'enfants maltraités établis à partir des données recueillies auprès des professionnels de la communauté ; et 3) les limites méthodologiques actuelles et les améliorations à apporter dans les recherches futures.
Resumen
El maltrato infantil constituye una preocupación de primer orden en nuestra sociedad. Las sevicias sufridas por los menores pueden presentar diversas formas, entre ellas el abuso sexual, el abuso físico, el abuso emocional y la negligencia. Los estudios sobre la incidencia de este problema en los niños pasa a ser un recurso indispensable para documentar no sólo la amplitud del fenómeno, sino también la naturaleza de sus diversas modalidades, las características de las víctimas, las de las personas que maltratan y el entorno de sus vidas. Estos conocimientos resultan esenciales cuando se piensa en el desarrollo de las políticas sociales, en la organización de los servicios y en el desarrollo de las intervenciones y las prácticas clínicas acordes con las necesidades de las familias afectadas por el problema.
El presente artículo tiene por finalidad precisar el estado actual de los conocimientos en lo que respecta a la incidencia del maltrato infantil. Más claramente, el intenta : 1) determinar las tasas de incidencia de las diversas formas de maltrato infantil; 2) examinar la evolución de las tasas de este tipo de maltrato en el curso de los últimos años; 3) identificar las principales limitaciones metodológicas presentes en este campo, para hacer frente a los desafíos futuros, de manera que pueda lograrse una medición confiable de la incidencia de este tipo de maltrato en la sociedad.
El autor utiliza cuatro métodos de búsqueda para localizar las publicaciones que contienen datos sobre tasas de incidencia, es decir: una investigación bibliográfica entre los principales bancos de datos informatizados, el uso de recensiones de escritos existentes, la búsqueda en los sitios web de algunos organismos pertinentes, y, finalmente, el contacto personal con diversos investigadores que trabajan este tema. Algunos criterios de inclusión han sido aplicados a fin de seleccionar las publicaciones, lo que le ha permitido identificar 24 publicaciones, algunas de las cuales contienen tasas de incidencia provenientes de bancos de datos a lo largo de varios años.
Los resultados muestran una variación importante de las tasas de incidencia, y ello, tanto en lo que se refiere a las tasas de maltratos denunciados (con anterioridad a la evaluación hecha por los servicios de protección de la infancia) como a las tasas de maltratos considerados como fundados, luego de esta evaluación. Las tasas del primer tipo oscilan entre 5 y 72 por 1000 niños en la comunidad, mientras que las tasas del segundo tipo varían entre .2 y 110 por 1000. La negligencia en particular representa más de la mitad de las situaciones de maltrato, seguida por los abusos físicos (cerca del 20% de las situaciones), de los abusos sexuales (alrededor del 10 %) y de los abusos de orden emocional (aproximadamente 6 %).
El examen de las tasas por región muestra asimismo diferencias importantes. De manera general, las tasas de incidencia por denuncia y las tasas de denuncias fundadas son en Estados Unidos de dos a tres veces más altas que en Australia o en Québec, pero ligeramente superiores a las de Ontario. Las tasas de negligencia, de abuso sexual y de abuso físico parecen seguir la misma tendencia, mientras que las tasas en cuanto al abuso emocional constituyen una excepción. Tales variaciones se explicarían, por una parte, en razón de las diferencias regionales, y por otra, debido a las características metodológicas de los distintos estudios. Los estudios llevados a cabo a partir de datos suministrados por las agencias de protección de la infancia reportan generalmente tasas mucho más bajas que los estudios realizados a partir de los datos obtenidos por profesionales en la comunidad.
Por último, las tasas de incidencia de casos denunciados por razón de maltrato y las que corresponden a denuncias de este tipo consideradas con fundamento, han regis- trado un importante aumento en el curso de los últimos 20 años. Desde comienzos de la década de los '90', las tasas parecen estabilizarse cuando se analizan los datos provenientes de las agencias de protección. En cambio, las tasas de maltrato suministradas por los profesionales que trabajan en la comunidad han aumentado durante el mismo periodo, independientemente de la forma o del tipo de maltrato.
La discusión de los resultados engloba tres aspectos : 1) los factores susceptibles de explicar las variaciones de las diversas tasas; 2) la estabilidad de las tasas de incidencia en estudios hechos a partir de datos suministrados por los servicios de protección infantil, comparada al aumento constante de las tasas de incidencia del maltrato, tal como se observa a partir de los datos recolectados por los profesionales de la comunidad; 3) las limitaciones metodológicas actuales y los perfeccionamientos posibles en este orden, con vistas a futuras investigaciones en el campo.