Résumés
Résumé
Au Canada, les comportements et les caractéristiques linguistiques des individus sont documentés au moyen d’une grande diversité de questions d’enquête et de recensement. Paradoxalement, cette abondance unique au monde soulève des questionnements méthodologiques importants. En effet, quel indicateur privilégier pour effectuer un suivi de la situation linguistique ? Est-il légitime de s’intéresser à l’évolution de la langue parlée à la maison, qui relève de sphère privée ? Comment comparer entre eux les divers indicateurs linguistiques ? Dans cette note de recherche, les auteurs tentent de montrer que chacun des indicateurs linguistiques dépeint une facette particulière de la question linguistique. La langue étant un phénomène social complexe et multifactoriel, aucun indicateur unique ne saurait décrire à lui seul l’évolution de la situation linguistique. Une méthode permettant de comparer les indicateurs de langue maternelle, de langue d’usage privé (langue parlée à la maison) et de langue d’usage public (langue de travail) est également proposée. Les résultats montrent que l’immigration a un impact négatif sur le poids du français et que, contrairement à ce qui a été affirmé de nombreuses fois par le passé, c’est la langue d’usage public, et non la langue d’usage privé, qui est la plus affectée.
Abstract
Linguistic behaviours and characteristics of individuals in Canada are recorded by the means of a wide range of questions in surveys and censuses. The fullness of this coverage, which is unique in the world, paradoxically raises important methodological questions. In particular, which indicator should be preferred in monitoring the linguistic situation ? Is it legitimate to investigate the evolution of the language spoken at home, private domain ? How can the different linguistic indicators be compared to each other ? In this research note, the authors attempt to show that each of the linguistic indicators portrays a particular facet of the language question. Language is a complex and multifactorial social phenomenon, and no single indicator is capable of capturing the evolution of the linguistic situation on its own. A method is proposed which enables indicators of maternal language, private use language (the language spoken at home) and public use language (the language of work) to be compared. The results show that immigration has a negative impact on the weight of french language and that, contrary to what has often been argued in the past, it is the language of public rather than that of private use which is the most affected.
Parties annexes
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