Résumés
Résumé
La question sur la langue maternelle dans le recensement canadien comporte une condition — la première langue apprise dans l’enfance doit être encore comprise — susceptible d’introduire un biais dans la mesure des transferts linguistiques. Il est impossible de mesurer directement l’importance de ce biais à partir des données de recensement, mais les données de l’Enquête sociale générale (ESG), où la question sur la langue maternelle est posée en deux volets, permettent d’étudier directement le phénomène de l’oubli de la langue maternelle. En regroupant les données provenant de quatre cycles de l’ESG, on constate que le phénomène est globalement marginal et qu’il n’affecte pratiquement pas les anglophones, ni les francophones du Québec et des régions limitrophes. Même si l’oubli de la langue maternelle est significatif chez certains sous-groupes de la population (les francophones vivant en milieu très minoritaire et les personnes de tierce langue maternelle nées au Canada), l’incidence de ces cas sur les calculs de transferts linguistiques reste faible.
Abstract
The question in the Canadian census on mother tongue includes a conditional definition, whereby the first language learned in childhood must be still understood, which is liable to bias the measurement of linguistic transfers. It is impossible to measure the scale of this bias directly using the census data, but the results of the General Social Survey, in which the question about mother tongue was posed in two sections, enable the phenomenon of forgetting the mother tongue to be studied directly. Bringing together the findings from four rounds of the GSS, the article shows that the phenomenon is globally marginal and that it barely affects either Anglophones or Francophones in Quebec and neighbouring regions. Although forgetting one’s mother tongue is significant among some population sub-groups (Francophones living in extreme minority settings, and persons of other mother tongues born in Canada), these cases have little impact on calculations of linguistic transfers.
Parties annexes
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