FR :
Depuis 1975, l'enregistrement des événements d'état civil fait l'objet, au Québec, de questions relatives à la « langue d'usage » des sujets de ces événements, et les données sont disponibles par division de recensement. Par ailleurs, nous connaissons, grâce aux recensements de 1981 et 1986, les lieux de résidence, en 1976 et en 1981 respectivement, des personnes présentes au Canada au moment du recensement, et ce selon la « langue parlée à la maison » de ces dernières. Cela nous permet d'analyser le comportement de fécondité, de migration interne et de mortalité de chacun des principaux groupes linguistiques. Il existe des disparités non négligeables dans le comportement démographique des groupes linguistiques des îles de Montréal et Jésus. Par contre, dans le reste de la région métropolitaine de Montréal, les disparités linguistiques dans le comportement démographique sont nettement moindres : les trois groupes y ont le même niveau de fécondité et la même propension à émigrer; seules s'y manifestent des disparités en matière de mortalité. Le taux d'accroissement naturel des francophones de Montréal-îles était (en 1985-1987) légèrement inférieur à celui des deux autres groupes, mais dans le reste de la région métropolitaine il était supérieur. Au total cependant, lorsqu'on tient compte également des mouvements migratoires internes, le groupe francophone des îles de Montréal et Jésus avait le taux d'accroissement le plus élevé et le groupe anglophone le taux (d'ailleurs négatif) le plus bas. Pour chacun des trois groupes ce taux d'accroissement était fort proche de zéro, de telle sorte que, toutes autres choses étant égales par ailleurs, c'est l'immigration internationale qui déterminera pour l'essentiel la croissance différentielle des groupes linguistiques de cette région.
EN :
Since 1975, vital events have been registered, in Quebec, being classified by the "usual language" of the subjects of these events. Such data is available by census division. Furthermore, the 1981 and 1986 censuses provide information concerning the place of residence, in 1976 and 1981 respectively, of persons present in Canada at the time of the census, and such according to their "language spoken at home". This enables an analysis of fertility behaviour, internal migration and mortality patterns for each of the major linguistic groups. Certain non-negligible disparities exist in demographic behaviour of linguistic groups on the Montreal and Jesus Islands. On the other hand, in the rest of the metropolitan Montreal area, linguistic disparities in demographic behaviour are noticeably smaller : the three groups have the same fertility level and the same propensity to migrate; only differentials in mortality can be observed. The natural growth rate of francophones on the Island of Montreal was (in 1985-1987) slightly inferior to that of the other two groups, but in the metropolitan region U was superior. On the whole however, taking into account internal migration, the group of francophones of the Islands of Montreal and Jesus had the highest growth rate and the anglophone group the lowest rate (in fact negative). For each of the three groups this growth rate was quite close to zero, such that, ceteris paribus, international immigration will for the most part determine differential growth rates per linguistic group in this region.
ES :
Desde 1975 el registro civil de los acontecimientos se clasifica, en Quebec, segûn el "idioma usual" de los sujetos de dichos acontecimientos, y los datos estân disponibles por division de censo. Por otra parte, los censos de 1981 y de 1986 proporcionan información en cuanto a lugar de residencia, respectivamente en 1976 y en 1981, de las personas que se encontraban en Canada en el momento del censo, segûn su "idioma hablado en casa". Todo esto nos permite analizar el comportamiento de fecundidad, de migraciôn interna y de mortalidad de cada uno de los principales grupos lingûisticos. Existen desniveles non desdenables en el comportamiento demogràfico de los grupos lingûisticos de las islas de Montreal y Jésus. En cambio, en el resto de la region metropolitana de Montreal, los desniveles lingûisticos en el comportamiento demografico son mucho menores: los très grupos tienen el mismo nivel de fecundidad y la misma propension a emigrar; solamente se observan desniveles en cuanto a la mortalidad. La tasa de crecimiento naturai de los francofonos de la isla de Montreal era (en 1985-1987) ligeramente inferior a la de los otros dos grupos, pero era superior en el resto de la region metropolitana. Sin embargo, en total, tornando en consideración también los movimientos migratorios intemos, el grupo francàfono de las islas de Montreal y Jésus tenia la tasa de crecimiento mâs alta, y el grupo anglofono la tasa màs baja (negativa, por cierto). Para cada uno de los très grupos, esta tasa de crecimiento se encontraba muy cerca de cero, de manera que, ceteris paribus, sera la inmigración internacional quien determine principalmente el crecimiento diferencial de los grupos lingûisticos de la region de Montreal.