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Cet article traite de l’immigration au Québec entre 1968 et 1975. En s’attachant aux caractéristiques socio-économiques de ces immigrants et à celles de la société québécoise, on tente de déceler comment les immigrants s’orienteront et s’intégreront dans cette société.
On retient les sept principaux pays fournisseurs d’immigrants, lesquels représentent bien les différentes tendances socio-économiques qui peuvent exister chez les immigrants et qui peuvent jouer pour une insertion et une intégration plus ou moins aisées dans la structure socio-économique québécoise. L’échantillon est subdivisé en deux sous-groupes de pays, la France, le Royaume-Uni et les Etats-Unis, ensemble plus scolarisé, qui aspire à des emplois plus professionnels et qui connaît presqu’en totalité une des deux langues officielles du Québec. L’autre est composé de Haïti, de l’Italie, de la Grèce et du Portugal dont les caractéristiques sont opposées à celles du premier groupe.
Le premier groupe tendrait à cause des caractéristiques à rejoindre les secteurs de l’emploi où les Canadiens d’origine britannique sont surreprésentés et où leur langue domine. Le deuxième groupe qui comprend des travailleurs peu scolarisés, se dirigeant vers des emplois dans l’industrie secondaire et ne parlant aucune des deux langues officielles, devrait rejoindre les Canadiens-français dans leurs secteurs sur le marché du travail. Ces secteurs sont ceux où les revenus sont les plus bas et où la langue française domine. Cependant il faut voir qu’à caractéristiques égales, l’origine ethnique joue un rôle discriminant pour les immigrants francophones.
On conclut que les immigrants vont s’insérer structurellement dans la société en fonction de leurs rapports aux moyens de production et à-travers le contrôle de l’une ou l’autre des deux langues officielles.