Le « tournant affectif » désigne ce moment scientifique où la recherche a reconsidéré les émotions. En les objectivant, par de nouveaux protocoles de mesure ou par une prise en compte de leur rôle dans les activités humaines et sociales, les disciplines relevant autant des sciences du vivant que des humanités ont placé les émotions à la source des phénomènes psychosociaux, les émotions « précédant » la raison (Damasio, 1994). Or, dans ce grand virage épistémique, les émotions et les affects se sont parfois retrouvés mélangés. Les sciences du vivant, celles de la psyché et même des sciences du social se sont chacune emparées de cet objet, revigorant les approches qui font leur spécificité, pour au final produire au sein du champ des connaissances des acceptions très diverses de ce que sont les émotions et les affects. Dans ce contexte, comment les sciences de la communication peuvent-elles se positionner? Que peuvent-elles s’approprier pour enrichir leur compréhension des phénomènes communicationnels? Que peut apporter une approche communicationnelle à la compréhension des émotions et des affects? Le propos de cette introduction est de revenir, dans un premier temps, sur une somme d’approches qui ont toutes différemment modélisé les émotions, en partant du corps pour aller vers le social (et vice versa). Nous verrons globalement les principales incidences que ces approches ont pu produire dans les disciplines, aussi bien en matière d’apports que d’impasses. Le deuxième temps de cette introduction sera celui d’une mise en relief des propositions centrées sur une approche affective, et avouons-le d’emblée fortement inspirée de la philosophie de Spinoza. À travers la relecture qu’en font des auteurs contemporains, nous établirons de quelle manière cette pensée éclaire un certain nombre de processus communicationnels qui ont cours dans l’environnement numérique. Pour les auteures et auteurs de ce numéro, dont les textes seront présentés par la suite, chacun à sa manière, avec son cadre théorique et ses méthodes, dans des terrains tous différents, propose une instanciation de ce qui apparaît comme des « modes » affectifs, partant des éléments qui vont nous permettre de décomposer ce qui dans un affect produit de la puissance. Comme l’appel situait les propositions dans l’environnement numérique, le lecteur sera alors en mesure de comprendre la puissance dont sont investis conjointement les infrastructures du web et leurs usagers, c’est-à-dire les tensions qui les animent et qui circulent entre les uns et les autres. Dans un premier mouvement, un ensemble de chercheurs se situent dans une perspective darwinienne des émotions, les présentant comme des fonctions de survie propres aux mammifères (Darwin et Prodger, 1998; Ekman, 1999; Plutchick, 1980). Cependant, il n’y a pas de consensus sur le nombre basique d’émotions postulées comme universelles ni sur la composition ou le fonctionnement des réactions émotionnelles. Comme le montre Petit (2018), On retrouve ainsi ce qui est devenu le triptyque de l’analyse psychologique, s’attachant à saisir la conjugaison des processus cognitifs, émotionnels et comportementaux. Même si on en trouve trace déjà chez Aristote, qui articule la compréhension, la sensation et la volition, cette combinaison va irriguer la psychologie moderne principalement à partir des travaux de Moses Mendelssohn, en 1755, qui le premier appelle à étudier ensemble ces trois processus. Mendelssohn fera ainsi le pont entre la théorie de l’action de Spinoza, dont il s’avoue être un disciple, et la psychologie clinique qui naîtra peu après (Hilgard, 1980). On retrouvera ensuite cette même combinaison dans la psychologie du consommateur, avec les travaux fondateurs de Howard et Sheth (1969), depuis lors enseignée dans toutes les formations en commerce et communication. Les émotions sont alors autant une question hormonale et de plasticité cérébrale (Damasio, 1994; …
Parties annexes
Bibliographie
- Abidin, C. et Gn, J. (2018). Between art and application: Special issue on emoji epistemology. First Monday, 23(9). https://doi.org/10.5210/fm.v23i9.9410
- Ahmed, S. (2004). Affective economies. Social text, 22(2), 117-139.
- Allard, L. (2018). Du géofiltre à l’égofiltre : les territoires de jeu des individus-marques à l’épreuve des applications de messagerie sociale. Questions de communication, (34), 95-106.
- Alloing, C. et Pierre, J. (2017). Le web affectif : une économie numérique des émotions. Paris, France : INA éditions.
- Alloing, C., et Pierre, J. (2020). Nudges ou affordances? Tisser la toile d’une affection distribuée. Repéré à https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-02572864
- Amato, S. (2018). Nouveaux décodages high-tech des émotions : une perspective critique. Revue française des sciences de l’information et de la communication, (14). https://doi.org/10.4000/rfsic.3908
- Arvidsson, A. (2011). General sentiment : How value and affect converge in the information economy. The Sociological Review , 59 , 39-59.
- Ashforth, B. E. et Humphrey, R. H. (1993). Emotional labor in service roles: The influence of identity. Academy of management review , 18 (1), 88-115.
- Berard, B. (2018). I second that emoji: The standards, structures, and social production of emoji. First Monday , 23 (9). https://doi.org/10.5210/fm.v23i9.9381
- Berger, J. et Milkman, K. L. (2010). Social transmission, emotion, and the virality of online content. Wharton research paper , (106), 1-52.
- Berger, J. et Milkman, K. L. (2013). Emotion and virality: What makes online content go viral?. Marketing Intelligence Review, 5(1), 18-23.
- Bernard, J. (2015). Les voies d’approche des émotions. Enjeu de définition et catégorisations. Terrains/Théories, (2). https://doi.org/10.4000/teth.196
- Boedker, C. et Chua, W. F. (2013). Accounting as an affective technology: A study of circulation, agency and entrancement. Accounting, Organizations and Society, 38(4), 245-267.
- Bonenfant, M., Lafrance Saint-Martin, L. I. et Crémier, L. (sous presse). Affected Data: Understanding Knowledge Production in Algorithmic Events, Global Media Journal .
- Brotheridge, C. M. et Grandey, A. A. (2002). Emotional labor and burnout: Comparing two perspectives of “people work”. Journal of vocational behavior, 60(1), 17-39.
- Cahour, B. (2006). Les affects en situation d’interaction coopérative : proposition méthodologique. Le travail humain, 69(4), 379-400.
- Casilli, A. (2019). En attendant les robots-Enquête sur le travail du clic. Paris, France : Éditions Le Seuil.
- Cervulle, M. et Pailler, F. (2014). #mariagepourtous : Twitter et la politique affective des hashtags. Revue française des sciences de l’information et de la communication, (4). https://doi.org/10.4000/rfsic.717
- Citton, Y. (2008). Esquisse d’une économie politique des affects. Dans Y. Citton et F. Lordon (dir.), Spinoza et les sciences sociales : de la puissance de la multitude à l’économie des affects (p. 45-123). Paris, France : Éditions Amsterdam.
- Citton, Y. et Lordon, F. (2008). Spinoza et les sciences sociales. De la puissance de la multitude à l’économie des affects. Paris, France : Éditions Amsterdam.
- Citton, Y., Neyrat, F. et Quessada, D. (2012). Envoûtements médiatiques. Multitudes, 51(4), 56-64. doi: 10.3917/mult.051.0056.
- Cosnier, J. (2015). Psychologie des émotions et des sentiments. Repéré à http://www.icar.cnrs.fr/pageperso/jcosnier/articles/Emotions_et_sentiments.pdf
- Coté, M. et Pybus, J. (2007). Learning to immaterial labour 2.0: MySpace and social networks. ephemera, 7(1), 88-106.
- Courbet, D. et Fourquet-Courbet, M. P. (2020). Connectés et heureux! Du stress digital au bien-être numérique. Paris, France : Dunod.
- Courbet, D., Fourquet-Courbet, M. P. et Marchioli, A. (2015). Les médias sociaux, régulateurs d’émotions collectives. Hermès, La Revue, (71), 287-292.
- Damasio, A. R. (1994). L’erreur de Descartes. Paris, France : Odile Jacob.
- Darwin, C. et Prodger, P. (1998). The expression of the emotions in man and animals. Oxford, Royaume Uni : University Press.
- Deleuze, G. (1981). Spinoza, Philosophie pratique. Paris, France : Éditions de Minuit.
- Deleuze, G. et Guattari, F. (1980). Mille plateaux. Paris, France : Éditions de minuit.
- Derbaix, C. et Pham, M. (1989). Pour un développement des mesures de l’affectif en marketing : synthèse des prérequis. Recherche et Applications en Marketing, (4), 71-87.
- deWinter, J., Kocurek, C. A. et Vie, S. (2017). Managing community managers: Social labor, feminized skills, and professionalization. Communication Design Quarterly Review, 4(4), 36-45.
- Dosono, B. et Semaan, B. (2019, mai). Moderation practices as emotional labor in sustaining online communities: The case of AAPI identity work on Reddit. Dans S. Brewster et G. FitzPatrick (dir.), Proceedings of the 2019 CHI Conference on Human Factors in Computing Systems (p. 1-13). New York, NY : Association for Computing Machinery.
- Döveling, K., Harju, A. A. et Sommer, D. (2018). From mediatized emotion to digital affect cultures: New technologies and global flows of emotion. Social Media+ Society, 4(1). https://doi.org/10.1177/2056305117743141
- Dujarier, M. A. (2010). Le travail du consommateur. De Mac Do à eBay : comment nous coproduisons ce que nous achetons. Paris, France : La découverte.
- Dumas, A. (2018).
- Dumas, A. et Martin-Juchat, F. (2016). Approche communicationnelle des émotions dans les organisations : questionnements et implications méthodologiques. Revue française des sciences de l’information et de la communication , (9). https://doi.org/10.4000/rfsic.2103
- Ekman, P. (1999). Basic emotions. Dans T. Dalgleish et M. J. Power (dir.), Handbook of cognition and emotion (p. 45-60). Chichester, Royaume-Uni : John Wiley & Sons.
- Elester, J. (1998). Emotions and economic theory. Journal of economic literature , 36 (1), 47-74.
- Evers, C. W. (2019). The gendered emotional labor of male professional “freesurfers” digital media work. Sport in Society , 22 (10), 1691-1706.
- Felbo, B., Mislove, A., Søgaard, A., Rahwan, I. et Lehmann, S. (2017). Using millions of emoji occurrences to learn any-domain representations for detecting sentiment, emotion and sarcasm. Dans Proceedings of the 2017 Conference on Empirical Methods in Natural Language Processing (p. 1615-1625). New York, NY : Association for Computational Linguistics. http://dx.doi.org/10.18653/v1/D17-1169
- Feldman Barrett, L. (2017). How Emotions Are Made? The Secret Life Of The Brain. Boston, MA : Pan Books.
- Fontanille, J. (2007). Avant-propos : émotion et sémiose. Semiotica, (163), 1-9.
- Foucault, M. (1974). Dits et Écrits. Tome III. Paris France : Gallimard.
- Fourquet-Courbet, M. P. et Courbet, D. (2017). Anxiété, dépression et addiction liées à la communication numérique. Quand Internet, smartphone et réseaux sociaux font un malheur. Revue française des sciences de l’information et de la communication, (11). https://doi.org/10.4000/rfsic.2910
- Galinon-Mélénec, B. (2013). Expérience incarnée, construction cognitive et jugement. Revue française des sciences de l’information et de la communication, (3). https://doi.org/10.4000/rfsic.487
- Gauducheau, N. (2008). La communication des émotions dans les échanges médiatisés par ordinateur : bilan et perspectives. Bulletin de psychologie, (4), 389-404.
- Ge, J. et Gretzel, U. (2018). Emoji rhetoric: A social media influencer perspective. Journal of Marketing Management, 34(15-16), 1272-1295.
- Ge, J. et Herring, S. C. (2018). Communicative functions of emoji sequences on Sina Weibo. First Monday , 23 (11). https://doi.org/10.5210/fm.v23i11.9413
- Gerlitz, C. et Helmond, A. (2013). The like economy: Social buttons and the data-intensive web. New media & society, 15(8), 1348-1365.
- Ghliss, Y. (2016). Des LOL et des MDR : de la publicisation du corps émotionné dans la communication électronique. Dans F. Liénard et S. Zlitni (dir.), Médias numériques et communication électronique : actes du colloque international organisé au Havre, les 1er, 2 et 3 juin (p. 867-876). Bois-Guillaume, France : Éditions KLOG. Repéré à https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-01675933/document
- Gilroy-Ware, M. (2017). Filling the void: Emotion, capitalism and social media . Londres, Royaume-Uni : Duncan Baird Publishers.
- Goffman, E. (1961). Fun in game. ENCOUNTERS. New York, NY : Bobbs Merril .
- Gregg, M., Seigworth, G. J. et Ahmed, S. (dir.). (2010). The affect theory reader . Durham, NC : Duke University Press.
- Grossberg, L. (1992). Is there a fan in the house? The affective sensibility of fandom. Dans L. Lewis (dir.), The adoring audience: Fan culture and popular media (p. 50-65) . New Yor, NY : Routledge.
- Hallinan, B. (2019). Like! Feelings and Friendship in the Age of Algorithms (Thèse de doctorat). University of Colorado at Boulder.
- Hardt, M. (1999). Affective labor. Boundary 2 , 26 (2), 89-100.
- Hardt, M. et Negri, A. (2004). Multitude : guerre et démocratie à l’âge de l’Empire. Paris, France : La Découverte.
- Hilgard, E. R. (1980). The trilogy of mind: Cognition, affection, and conation. Journal of the History of the Behavioral Sciences , 16 (2), 107-117.
- Hillis, K., Paasonen, S. et Petit, M. (dir.) (2015). Networked affect . Cambridge, MA : MIT Press.
- Ho, A. G. et Siu, K. M. (2009). Emotionalise design, emotional design, emotion design. Proceedings of International Association of Societies of Design Research, 15(1), 9-32. doi: 10.2752/175630612X13192035508462
- Hochschild, A. R. (2012). The managed heart: Commercialization of human feeling . Berkeley, CA : University of California Press.
- Howard, J. et Sheth, J. (1969). The Theory of Buyer Behavior. New York, NY : John Wiley and Sons.
- Illouz, E. (2006). Les sentiments du capitalisme. Paris, France : Seuil.
- Ishii, K. et Markman, K. M. (2016). Online customer service and emotional labor: An exploratory study. Computers in Human Behavior, (62), 658-665.
- Julliard, V. et Georges, F. (2018). Produire le mort. Réseaux, (4), 89-116.
- Kahneman, D. (2012). Système 1/Système 2 : les deux vitesses de la pensée. Paris, France : Flammarion.
- Karppi, T., Kähkönen, L., Mannevuo, M., Pajala, M. et Sihvonen, T. (2016). Affective capitalism: Investments and investigations. Ephemera: Theory and Politics in Organization, 16(4), 1-13.
- Kim, H. et Bianco, J. (2007). The affective turn: Theorizing the social. Durham, NC : Duke University Press.
- Laflamme, S. (1995). Communication et émotion : essai de microsociologie relationnelle. Paris, France : L’Harmattan.
- Le Béchec, M. et Alloing, C. (2018). Les territoires numériques de marques pour repenser les cadres d’analyse du web. Questions de communication, (34). Repéré à http://journals.openedition.org/questionsdecommunication/15357
- Le Breton, D. (2008). La passion des marques commerciales. Dans D. Le Breton (dir.), Cultures adolescentes (p. 62-74). Paris, France : Autrement.
- Le Cam, F. et Ruellan, D. (2017). Émotions de journalistes : sel et sens du métier . Grenoble, France : Presses Université de Grenoble.
- LeDoux, J. E. (1994). Emotion, memory and the brain. Scientific American , 270 (6), 50-57.
- Lhuillier, D. (2006). Compétences émotionnelles : de la proscription à la prescription des émotions au travail. Psychologie du travail et des organisations, 12(2), 91-103.
- Lopez, L. K. (2014). Blogging while angry: The sustainability of emotional labor in the Asian American blogosphere. Media, Culture & Society, 36(4), 421-436.
- Lordon, F. (2016). Les affects de la politique. Paris, France : Éditions du Seuil.
- Magué, J. P., Rossi-Gensane, N. et Halté, P. (2020). De la segmentation dans les tweets : signes de ponctuation, connecteurs, émoticônes et émojis. Corpus, (20). Repéré à http://journals.openedition.org/corpus/4619
- Marcoccia, M. (2000). Les smileys : une représentation iconique des émotions dans la communication médiatisée par ordinateur. Communication & Organisation, (18), 249-263. https://doi.org/10.4000/communicationorganisation.2431
- Martin-Juchat, F. (2008). Le corps et les médias. La chair éprouvée par les médias et les espaces sociaux. Bruxelles, Belgique : De Boeck
- Martin-Juchat, F. (2014). La dynamique de marchandisation de la communication affective, Revue française des sciences de l’information et de la communication, (5). https://doi.org/10.4000/rfsic.1012
- Martin-Juchat, F. et Staii, A. (2016). L’industrialisation des émotions. Vers une radicalisation de la modernité?. Paris, France : L’Harmattan.
- Martin-Juchat, F., Lépine, V. et Ménissier, T. (2018). Émotions, dispositifs et organisations : quelles finalités, quels engagements, quelles dynamiques?. Revue française des sciences de l’information et de la communication, (14). Repéré à http://journals.openedition.org/rfsic/3795
- Martin-Juchat, F. et Pierre, J. (2015). Le numérique pour tromper l’ennui au travail : usages affectifs des TIC par les jeunes adultes. Dans S. Alemanno (dir.), Communication organisationnelle, management et numérique. Paris, France : L’Harmattan.
- Massumi, B. (2015). Politics of affect . New York, NY : John Wiley & Sons.
- Maturana, H. R. et Varela, F. J. (1994). L’arbre de la connaissance. Paris, France : Ed. Addison-Wesley.
- McStay, A. (2018). Emotional AI: The rise of empathic media . Londres, Royaume-Uni : Sage Publications.
- McStay, A. (2019). Emotional AI and EdTech: Serving the public good?. Learning, Media and Technology . doi: 10.1080/17439884.2020.1686016
- McStay, A. (2020). Emotional AI, soft biometrics and the surveillance of emotional life: An unusual consensus on privacy. Big Data & Society , 7 (1). https://doi.org/10.1177%2F2053951720904386
- Menking, A. et Erickson, I. (2015, avril). The heart work of Wikipedia: Gendered, emotional labor in the world’s largest online encyclopedia. Dans B. Begole et J. Kim (dir.), Proceedings of the 33 rd annual ACM conference on human factors in computing systems (p. 207-210). New York, NY : Association for Computing Machinery. https://dl.acm.org/doi/10.1145/2702123.2702514
- Nikolinakou, A. et King, K. W. (2018). Viral video ads: Emotional triggers and social media virality. Psychology & Marketing, 35(10), 715-726.
- Norman, D. (2013). The design of everyday things: Revised and expanded edition . New York, NY : Basic books.
- Novak, P. K., Smailović, J., Sluban, B. et Mozetič, I. (2015). Sentiment of emojis. PloS one , 10 (12). https://doi.org/10.1371/journal.pone.0144296
- Pailler, F. et Vörös, F. (2017). Des effets aux affects : médiations, pouvoir et navigation sexuelle en ligne. Revue française des sciences de l’information et de la communication, (11). https://doi.org/10.4000/rfsic.2873
- Papacharissi, Z. et de Fatima Oliveira, M. (2012). Affective News and Networked Publics: The Rhythms of News Storytelling on #Egypt. Journal of Communication, 62(2), 266-282. https://doi.org/10.1111/j.1460-2466.2012.01630.x
- Papacharissi, Z. (2015). Affective publics: Sentiment, technology, and politics. Oxford, Royaume-Uni : Oxford University Press.
- Papi, C. (2017). Vers une communauté d’affects numériques source de mieux-être?. Revue française des sciences de l’information et de la communication, (11). https://doi.org/10.4000/rfsic.2928
- Petit, E. (2018). La mise en œuvre d’une conception relationnelle de l’émotion en économie comportementale. Nouvelles perspectives en sciences sociales, 14(1), 44-83.
- Picard, R. W. (1995). Affective computing (Technical report, 321). Cambridge, MA : MIT media laboratory perceptual computing section.
- Pierre, J. et Alloing, C. (2015, mai). Questionner le digital labor par le prisme des émotions : le capitalisme affectif comme métadispositif?. Colloque La communication numérique au cœur des sociétés : dispositifs, logiques de développement et pratiques, Echirolles.
- Pierre, J. et Alloing, C. (2018). Emoji as Affective Affordance. Toward an Affective Approach of Communication. Proceedings of the 69th Annual ICA Congress, Washington, DC.
- Pierre, J. et Alloing, C. (2019). Comment les émotions traversent le design? Conception et usages d’une fonctionnalité du web affectif. Journal of Human Mediatised Interactions/Revue des Interactions Humaines Médiatisées, 19(2), 1-19.
- Plutchik, R. (1980). A general psychoevolutionary theory of emotion. Dans R. Plutchik et H. Kellerman (dir.), Theories of emotion (p. 3-33). Cambridge, MA : Academic press. https://doi.org/10.1016/C2013-0-11313-X
- Quemener, N. (2018).
- Richard, A. et Rudnyckyj, D. (2009). Economies of Affect. Journal of Royal Anthropological Institute, 15(1), 55-77. https://doi.org/10.1111/j.1467-9655.2008.01530.x
- Roberts, S. T. (2016). Commercial Content Moderation: Digital Laborers’ Dirty Work. Media Studies Publications. (12). https://ir.lib.uwo.ca/commpub/12
- Salovey, P. et Mayer, J. D. (1990). Emotional intelligence. Imagination, cognition and personality, 9(3), 185-211.
- Soares, A. (2003). Les émotions dans le travail. Travailler, (1), 9-18.
- Spinoza, B. (1661). Éthique. Œuvres de Spinoza, III (traduit par C. Appuhn). Paris, France : Flammarion.
- Stark, L. et Crawford, K. (2015). The conservatism of emoji: Work, affect, and communication. Social Media+ Society , 1 (2). https://doi.org/10.1177/2056305115604853
- Tellis, G. J., MacInnis, D. J., Tirunillai, S. et Zhang, Y. (2019). What drives virality (sharing) of online digital content? The critical role of information, emotion, and brand prominence. Journal of Marketing , 83 (4), 1-20.
- Terranova, T. (2012). Free labor. Dans T. Scholz (dir.), Digital labor: The Internet as playground and factory (p. 41-65). New York, NY : Routledge.
- Thrift, N. (2004). Intensities of Feeling: Towards a Spatial Politics of Affect. Geografiska Annaler: Series B, Human Geography , (86), 57-78. https://doi.org/10.1111/j.0435-3684.2004.00154.x
- Williams, R. (1961). The long revolution . Londres, Royaume-Uni : Chatto and Windus.
- Wohn, D. Y. (2019, mai). Volunteer moderators in twitch micro communities: How they get involved, the roles they play, and the emotional labor they experience. Dans S. Brewster et G. FitzPatrick (dir.), Proceedings of the 2019 CHI Conference on Human Factors in Computing Systems (p. 1-13) . New York, NY : Association for Computing Machinery.