Résumés
Résumé
En raison des mesures de prévention pour contrer la propagation de la COVID-19, les écoles du Québec ont été fermées en 2020 et 2021, réduisant ainsi le temps d’enseignement par rapport aux années précédentes. Cette étude visait à comparer les performances à l’épreuve ministérielle de lecture des élèves de 4e année avant (mai 2019, n = 13 669) et après (mai 2021, n = 10 880) ces fermetures scolaires, tout en quantifiant les variations de performance en fonction des caractéristiques individuelles et socioéconomiques des élèves. Les résultats révèlent une diminution significative de 8,4 points de pourcentage entre 2019 (M = 77,7 %) et 2021 (M = 69,27 %), ainsi qu’une augmentation de 10,8 points de pourcentage du taux d’échec (17,1 % en 2019 vs 27,9 % en 2021). Les résultats des élèves dans les 10 % inférieurs de la distribution de performance ont subi des baisses marquées (18 points de pourcentage), tandis que les résultats des élèves des 10 % supérieurs n’ont pas diminué. Cette étude contribue à la compréhension des répercussions de la pandémie sur les compétences en lecture des élèves et souligne l’importance de l’enseignement en personne, en particulier pour les élèves en difficulté d’apprentissage.
Mots-clés :
- COVID-19,
- fermetures d’écoles,
- performances des élèves,
- impact éducatif,
- compétences en lecture,
- Québec
Abstract
Due to COVID-19 prevention measures, schools in Quebec were closed in 2020 and 2021, reducing instructional time compared to previous years. This study compares the reading performance of Grade 4 students on ministerial tests before (June 2019, n = 13,669) and after (June 2021, n = 10,880) school closures while quantifying variations based on students’ individual and socio-economic characteristics. Results reveal a significant decrease of 8.4 percentage points between 2019 (mean = 77.7%) and 2021 (mean = 69.27%) and an increase of 10.8% in the failure rate (17.1% in 2019 versus 27.9% in 2021). Students in the bottom 10% of the distribution experienced marked declines in performance (-18 percentage points), while students in the top 10% of the distribution did not exhibit any decline. This study contributes to the understanding of the impact of school closures on children’s reading competencies and underscores the critical importance of in-person instruction, particularly for students with learning difficulties.
Keywords:
- COVID-19,
- school closures,
- student learning outcomes,
- educational impact,
- reading performance,
- Quebec
Veuillez télécharger l’article en PDF pour le lire.
Télécharger
Parties annexes
Notes biographiques
Sylvana Côté
Sylvana Côté est professeure titulaire à l’École de Santé publique de l’Université de Montréal et chercheuse au CHU Ste-Justine. Elle dirige le Groupe de recherche sur l’inadaptation psychosociale chez l’enfant (https://grip-info.ca/), un centre FRQ-SC multidisciplinaire regroupant des chercheurs de 7 universités québécoises, ainsi que l’Observatoire pour l’éducation et la santé des enfants (OPES, http://observatoireenfants.ca/). Elle est membre de la Société Royale du Canada.
Elle a contribué à la poursuite et à la valorisation de plusieurs études longitudinales québécoise (ELDEQ), canadienne (ELNEJ) et européenne (Angleterre, France). Elle réalise des projets en prévention de l’inadaptation psychosociale, tant au Québec qu’à l’étranger (France, Irlande).
Elle étudie, à l’aide de données longitudinales (individus suivis l’enfance à l’âge adulte) et expérimentales, des questions telles que : comment les trajectoires de vie des individus varient en fonction des conditions familiales et sociales dans lesquelles ils grandissent? Quels sont les points communs (environnementaux ou biologiques) entre les individus qui éprouvent des difficultés (santé mentale, scolaire) et ceux qui vivent des succès? Et surtout, dans quelle mesure peut-on modifier la trajectoire des enfants vulnérables en les soutenant via des programmes de prévention ou des services adaptés? Elle s’intéresse particulièrement au rôle protecteur des services d’éducation préscolaire pour les enfants de familles défavorisées.
Elle a été lauréate de distinctions et de prix nationaux et internationaux, dont la bourse chercheure Sénior du Fonds de recherche du Québec, une chaire de recherche aux Pays-Bas (Université Utretch, 2006) et en France (Chaire Idex, Université de Bordeaux 2016-2019. Elle a remporté le prix ACFAS Adrien-Pouliot, pour la coopération scientifique entre la France et le Québec et figure également au palmarès des 21 Québécois qui feront la différence en 2021 selon le journal Le Devoir.
Catherine Haeck
Catherine Haeck est professeure titulaire au département de sciences économiques de l’Université du Québec à Montréal. Elle a complété son doctorat en économie à la Katholieke Universiteit Leuven en Belgique. Elle est formée en inférence causale et en microéconométrie. Elle est spécialisée en économie de l’éducation et en économie du travail. Elle est Directrice du Laboratoire de données de Statistique Canada pour l’UQAM et l’INRS et fait partie du conseil d'administration du Réseau canadien des centres de données de recherche (RCDCN), l'une des Initiatives Scientifiques Majeures . Elle a également été récemment nommée co-directrice de l'Observatoire pour l'éducation et la santé des enfants (OPÉS, CHU Ste-Justine). Elle est chercheuse principale pour l’axe Compétences au CIRANO. Elle est aussi membre du Groupe de recherche sur l'inadaptation psychosociale chez l'enfant (GRIP), membre du Groupe de recherche sur le capital humain, et chercheuse affiliée au Education Policy Research Initiative. Elle participe aussi activement au Comité sur la prévention de l’obésité de l’Institut national de santé publique du Québec et au Comité sur les Résultats Scientifiques et le Milieu Scolaire du ministère de l'éducation du Québec.
Sa recherche se concentre principalement sur le développement du capital humain des enfants et des jeunes, et sur la transmission intergénérationnelle du revenu et de l’éducation. Par sa recherche, elle cherche à identifier les programmes et les interventions qui aident les enfants et les jeunes en utilisant des techniques d'inférence causale. Son centre d’intérêt est de comprendre le lien entre les inégalités observées durant la petite enfance et le parcours de vie sur le marché du travail. Elle cherche à documenter l’évolution de ces inégalités, et comprendre le rôle de l’éducation parentale et des différentes politiques et programmes qui touchent les enfants. Elle travaille principalement avec des microdonnées confidentielles représentatives de la population de Statistique Canada et de l’Institut de la Statistique du Québec. Elle a écrit plusieurs articles scientifiques sur la transmission intergénérationnelle du revenu, le rôle de l’éducation maternelle dans la transmission du revenu, le programme des services de garde à contribution réduite, le programme de nutrition prénatal OLO, et les programmes de congés parentaux. Actuellement, elle travaille sur l’impact de la pandémie sur le travail des parents et sur les inégalités de réussite des enfants. Récemment, elle a aussi écrit sur la taille des classes et le développement cognitif et social des enfants de maternelle, ainsi que sur la taxation des boissons sucrées au Québec. Enfin, elle a directement contribué au rapport Agir pour que chaque tout-petit développe son plein potentiel, un travail collectif produit par le comité-conseil Agir pour que chaque tout-petit développe son plein potentiel mis en place par le ministre de la Famille, M. Mathieu Lacombe. Son portrait sur les retombées économiques d’agir durant la petite enfance ont contribué à ce rapport.
Parties annexes
Biographical note
Catherine Haeck
Catherine Haeck is a Full Professor at the Economics Department at the University of Quebec in Montreal (UQAM), one of the largest departments in Canada, with active research in all areas of economics. She completed her doctoral studies in economics at the Katholieke Universiteit Leuven in Belgium. She is trained in causal inference and microeconometrics. Prior to that, she worked for several years for General Electric in Toronto (Canada) and Brussels (Belgium). She is a professor at UQAM since 2012 and the Academic Director of the CIQSS-UQAM-INRS laboratory since 2016 and part of the Board of the Canadian Research Data Centre Network (CRDCN), one of the Major Science Initiatives (MSI) . She was also recently appointed as co-director of the Observatoire pour l’éducation et la santé des enfants (OPÉS, CHU Ste-Justine). She also leads the skills axis at the CIRANO Research Centre and is a member of the Groupe de recherche sur l'inadaptation psychosociale chez l'enfant (GRIP). Finally, she is involved in different committees in the community, including the Obesity prevention committee at the National Institute for Public Health, and the Comité sur les Résultats Scientifiques et le Milieu Scolaire at the Education ministry.
Her research focuses on the human capital development of children and youth. Her goal is to understand which programs and intervention best help children attain their full potential using causal inference techniques. She recently received the « Prix de la Relève de l’ESG » for her overall achievement on the research front. Her current research focuses on the geographical and temporal evolution of intergenerational mobility in Canada compared to the United States with an aim to better understand the causal relationship between education and mobility. She has written about the impact of the pandemic on children’s academic success and on parental employment. She also collaborated to the development of a COVID risk assessment tool with the Vancouver School of Economics. Finally, she has written about universal childcare, prenatal nutrition programs, parental leave reforms, school reforms, class sizes and the taxation of sweet beverages. Her work on children was featured in several media outlets and government reports. She has two children who are a source of inspiration and motivation for her work.