Résumés
Résumé
Dans cet article, Philippe Leroux évoque sa rencontre avec Ivan Wyschnegradsky et ce qu’elle a apporté à sa vision de la composition. Pour cela, il explique – après les avoir décrits sommairement – en quoi les principales théories compositionnelles de Wyschnegradsky que sont les périodicités et les cycles non-octaviants ainsi que les échelles ultrachromatiques, se différenciaient des principes sériels, stochastiques ou d’objets sonores en vogue à Paris à la fin des années 1970. Il aborde ensuite l’influence qu’ont pu avoir ces théories sur sa musique, et comment elles ont joué pour lui un rôle libérateur en proposant une façon d’envisager le travail sur les hauteurs de note qui s’affranchit des visions motivique, aléatoire ou de timbre harmonique. Il évoque enfin comment il s’en est peu à peu affranchi, tout en reconnaissant en quoi ces théories ont fortement participé à sa conception de la notion de continuum perceptif.
Mots-clés :
- Wyschnegradsky,
- ultrachromatisme,
- composition,
- cycle non-octaviant,
- continuum perceptif
Abstract
In this paper, Philippe Leroux evokes his encounter with Ivan Wyschnegradsky and the impact it had on his vision of composition. Here he shows—after briefly describing them—how Wyschnegradsky’s main compositional theories of non-octaviating periodicities and cycles, as well as ultrachromatic scales, differed from the serial, stochastic or sound object principles that were in vogue in Paris in the late 1970s. He discusses the influence these theories have had on his music, and how they played a liberating role by proposing a way to approach work on the pitch material that is free from motivational, aleatoric or harmonic conceptions. Finally, he recalls how he gradually freed himself, even as he acknowledges the significant role these theories played in his conception of the notion of the perceptual continuum.
Keywords:
- Wyschnegradsky,
- ultrachromaticism,
- composition,
- non-octaviating cycle,
- perceptive continuum
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Parties annexes
Note biographique
Philippe Leroux a étudié au cnsmd de Paris avec P. Schäeffer, I. Malec, et également O. Messiaen et I. Xenakis avant d’être nommé pensionnaire à la Villa Médicis. Ses 90 oeuvres ont été diffusées dans de nombreux festivals américains, européens et asiatiques. Interprété par les formations Tonhalle Orchester Zürich, bbc Symphony Orchestra, Ensemble intercontemporain, nem (Montréal), Philharmonia Orchestra, Orchestre symphonique de Québec, Klangforum Wien, il a reçu des distinctions comme le prix de la Fondation Simone et Cino del Duca de l’Institut de France, ou le prix Honegger de la Fondation de France pour l’ensemble de son oeuvre. Membre de la Société royale du Canada, il a publié de nombreux articles et donné des conférences au Collège de France, à Harvard, au Conservatoire de Moscou et à l’Ircam (Paris), où il a enseigné de 2001 à 2006. Depuis 2011, il est professeur agrégé de composition à la McGill Schulich School of Music. Sa discographie comporte une quarantaine de CD, dont 8 monographies.
Bibliographie
- Leroux, Philippe (1985), « Intégrations, op. 49 : une analyse », in Solange Ancona, Michel Ellenberger et Martine Joste (dir.), Premier cahier Ivan Wyschnegradsky, Paris, Association Ivan Wyschnegradsky, p. 87-101.
- Obouhov, Nicolas (1947), Traité d’harmonie tonale, atonale et totale, Paris, Durand.
- Wyschnegradsky, Ivan (1972), « L’ultrachromatisme et les espaces non octaviants », La Revue musicale, no 290-291, p. 71-141.