FR :
L’imaginaire de la compositrice Nicole Lizée transforme en les rapprochant des éléments hétéroclites provenant principalement du cinéma, de la philosophie, des arts visuels, ainsi que de médias et de musiques populaires, avec un goût marqué pour les années 1960 à 1980 et l’effet fantomatique de ces emprunts. Cet article illustre ce processus de création à partir d’une des oeuvres marquantes de Lizée : This Will Not Be Televised (2005-2007), pour DJ et sept instruments. L’analyse s’attache à illustrer comment les faisceaux imaginaires de la compositrice se réifient au sein d’un même langage musical, basé ici sur une partie de DJ précisément notée et prolongée par l’ensemble instrumental, et qui fait appel à des stratégies de traitements d’objets culturels, de déploiements répétitifs, de montages par juxtapositions et superpositions, et à une forme continue où les rappels assurent la cohésion. Par cette approche, la compositrice s’intéresse aux liens tissés par la mémoire et la subjectivité de l’auditeur, au « blanc à remplir » caractéristique des cool medias de McLuhan.
EN :
The imagination of composer Nicole Lizée brings together disparate elements, largely drawn from cinema, philosophy, visual arts, and so-called popular music, with a pronounced penchant for the period from 1960-1980 and the ghostly effect thus conveyed. This article illustrates Lizée’s creative process through one of her characteristic works, This Will Not Be Televised (2005-2007), scored for DJ and seven instruments. Our analysis illustrates how the composer’s “beams of imagination” take form through a unique musical language, based here on a meticulously notated DJ part and extended through the instrumental ensemble, and which draws on cultural references, repetitive effects, and montages of juxtapositions and superpositions, and whose continuous form achieves cohesion through the use of repeats. In this way, the composer focuses on the connections that are generated in the memory and subjectivity of the hearer – the tabula rasa characteristic of McLuhan’s “cool” media.