Résumés
Résumé
Deux ouvrages récents, l’un de Pierre Bayard (Il existe d’autres mondes, 2013) et l’autre d’Alain Boillat (Cinéma, machine à mondes, 2014), ont contribué à une meilleure connaissance de la problématique de la pluralité des univers en littérature et au cinéma. Cet article présente les thèses de ces deux auteurs en les reliant aux « fictions de l’amour perdu dans le temps » et développe l’articulation d’un passage consacré à Je t’aime je t’aime (Alain Resnais, 1968) et à Eternal Sunshine of the Spotless Mind (Du soleil plein la tête, Michel Gondry, 2004) dans le livre d’Alain Boillat avec la question du remake et, plus largement, avec celle de l’histoire du cinéma comme champ de réécritures multiples, sous l’espèce de la négociation générique, mais aussi de la généalogie secrète entre les répliques d’un même ébranlement fondateur : ici, celui de Vertigo (Sueurs froides, Alfred Hitchcock, 1958).
Abstract
Two recent volumes, by Pierre Bayard (Il existe d’autres mondes, 2013) and Alain Boillat (Cinéma, machine à mondes, 2014), have contributed to a better understanding of the question of the plurality of worlds in literature and film. This article introduces the theses of these two authors by connecting them to “fictions of love lost in time” and discusses a passage in Alain Boillat’s book devoted to Je t’aime je t’aime (Alain Resnais, 1968) and Eternal Sunshine of the Spotless Mind (Michel Gondry, 2004) in relation to the question of the remake and, more broadly, to that of the history of cinema as a field of multiple rewritings in the form of generic negotiation but also that of the secret genealogy in the dialogue of the same founding shockwave: in the present case, that of Vertigo (Alfred Hitchcock, 1958).
Parties annexes
Bibliographie
- Baroni 2007 : Raphaël Baroni, La tension narrative. Suspense, curiosité et surprise, Paris, Seuil, 2007.
- Bayard 2013 : Pierre Bayard, Il existe d’autres mondes, Paris, Minuit, 2013.
- Bioy Casares 1940 : Adolfo Bioy Casares, L’invention de Morel [1940], Paris, Laffont, 1952.
- Boillat 2014 : Alain Boillat, Cinéma, machine à mondes. Essai sur les films à univers multiples, Chêne-Bourg, Georg éditeur, 2014.
- Borges 1941 : Jorge Luis Borges, « Le jardin aux sentiers qui bifurquent » [1941], dans Fictions, Paris, Gallimard, 1957, p. 116-130.
- Cavell 1971 : Stanley Cavell, La projection du monde. Réflexions sur l’ontologie du cinéma [1971], traduit de l’anglais par Christian Fournier, Paris, Belin, 1999.
- Chrétien 2009 : Jean-Louis Chrétien, Conscience et roman, I. La conscience au grand jour, Paris, Minuit, 2009.
- Chrétien 2011 : Jean-Louis Chrétien, Conscience et roman, II. La conscience à mi-voix, Paris, Minuit, 2011.
- Deleuze 1985 : Gilles Deleuze, Cinéma 2. L’image-temps, Paris, Minuit, 1985.
- Derrida 1995 : Jacques Derrida, Mal d’archive [1995], Paris, Galilée, 2008.
- Genette 1982 : Gérard Genette, Palimpsestes. La littérature au second degré, Paris, Seuil, 1982.
- Grindon 2013 : Leger Grindon, « Taking Romantic Comedy Seriously in Eternal Sunshine of the Spotless Mind (2004) and Before Sunset (2004) », dans Andrew Horton et Joanna E. Rapf (dir.), A Companion to Film Comedy, Chichester, Wiley-Blackwell, 2013, p. 196-216.
- Lepeltier 2010 : Thomas Lepeltier, Univers parallèles, Paris, Seuil, 2010.
- Pourvali 2003 : Bamchade Pourvali, Chris Marker, Paris, Cahiers du cinéma / SCÉRÉN-CNDP, 2003.
- Proust 1922 : Marcel Proust, Sodome et Gomorrhe [1922], dans À la recherche du temps perdu, t. II, Paris, Gallimard, 1954, p. 599-1131.
- Walters 2008 : James Walters, Alternative Worlds in Hollywood Cinema, Bristol, Intellect, 2008.
- Wells 1895 : Herbert George Wells, La machine à explorer le temps [1895], Paris, Gallimard, 2001.