FR :
Le silence convient aux femmes : aussi l’écran muet donne-t-il une place généreuse à leurs corps et à leurs visages, magnifiés par la lumière. Paradoxalement, en Italie, on appelle les actrices les plus célèbres « divas », tout comme les grandes cantatrices d’opéra. Ainsi le cinéma emprunte-t-il le vocabulaire d’un art où c’est la voix qui met les femmes en valeur, rehausse leur éclat ou amplifie leur défaite, les femmes étant le plus souvent sacrifiées à la fin d’un mélodrame, qu’il soit musical ou filmique. À travers certains rôles féminins de l’opéra du début du xxe siècle, mis en scène par Puccini, et ceux du cinéma muet interprétés à la même époque par Francesca Bertini, l’auteure du présent article tente d’analyser les relations entre les corps de l’écran muet et les figures de la scène musicale.
EN :
Silence suits women; further, silent film provides their bodies and faces with a luminous forum. Paradoxically, the most famous actresses in Italy are referred to as “divas” as one would of great operatic singers. As such, cinema borrows the parlance from an art form where voice defines their stature: accentuates their sizzle or emphasises their defeat. Also, whether musical or cinematic, women often are sacrificed to a melodrama’s exigencies. Through selected operatic roles, as directed by Puccini at the beginning of the twentieth century, and those of silent film from the same period starring Francesca Bertini, the author strives herein to consider corporal figures from silent silver screen alongside those from the music scene.