Résumés
Résumé
La voix off, errant en bordure du film, possède d’autant plus de pouvoir énonciatif qu’elle refuse de s’incarner dans le donné factuel audiovisuel. Le cinéma classique hollywoodien a développé une série de procédures pour limiter ce pouvoir, cette possibilité qu’a la voix off, libérée de l’image d’un corps, de bloquer ou de fractionner le déroulement du récit. L’analyse de Sunset Boulevard (Wilder, 1950) permet de débusquer ces procédures visant essentiellement à intégrer la voix dans le corps de la diégèse, à faire « coulisser » la voix off dans la voix in.
Abstract
Voice over, a voice that hovers in the margins of a film, possesses all the more enunciatory power for its refusal to be embodied in gross audiovisual data. Classic Hollywood cinema developed a series of procedures to limit this power, this potentiality for voice over, freed from the image of a body, to block or fragment the unfolding of the plot. An analysis of Sunset Boulevard (Wilder, 1950) enables the author to unmask these procedures, whose aim is essentially to integrate the voice over into the body of the diegesis, to squeeze the voice over into the frame.