Ce dialogue, qui reprend les propos tenus lors d’une présentation au 17e colloque annuel du CIÉRA (2019), réunit des jeunes autochtones et des chercheurs. Ces derniers partagent leurs expériences et perspectives concernant l’implication des jeunes en tant qu’acteurs et cochercheurs de la recherche. Ils abordent les bénéfices issus de l’implication des jeunes dans ces processus ainsi que les méthodes d’enquête et de recherche à privilégier. La conversation, animée par Véronique Legault (assistante de recherche à la CRJ), se fait dans le contexte du démarrage de la Chaire-réseau de recherche sur la jeunesse du Québec, qui soutient le rôle actif des jeunes pour penser la recherche avec et par eux afin d’élaborer des interventions qui respectent leurs représentations, leurs cultures et leurs priorités et ce, dans les décisions qui les concernent. Selon les participants à cette conversation, les voix des jeunes doivent être au centre des objectifs de recherche afin de permettre une reconnaissance de leur autorité en tant qu’experts de leur propre réalité. C’est à travers des pratiques de (re)définition, de (ré)appropriation et de (re)valorisation des savoirs, savoir-faire et savoir-être qu’on pourra parvenir à une recherche culturellement sécurisante, relationnelle et respectueuse. In my experience, it’s been very gratifying and very enlightening to partake within those research processes. There’s a lot of things to become aware of, a lot of different things that come with when you participate in research. You start to get a grasp on the extenuating factors or factors that are underneath the research topic at hand. So, in a lot of ways – I would say overall – it’s very important in terms of experience, in terms of representation and also in terms of offering to Indigenous youth the place to participate within academia or within research in general. Je rajouterai aussi que cette idée d’inclusion concerne les jeunes mais c’est aussi important d’avoir les autres générations qui sont avec nous. Cela permet non seulement un échange entre les jeunes et les aînés, par exemple dans une recherche sur l’environnement ou les territoires, mais [cela] permet aussi de considérer les aînés comme les experts scientifiques du territoire. C’est à travers ces recherches « multigénérationnelles » que les jeunes peuvent se connecter à leur culture et à la manière de regarder le futur. Pour moi, c’était vraiment un grand apprentissage de voir que les méthodologies pouvaient m’être accessibles, à moi et aux autres jeunes. Je n’ai jamais senti que j’étais capable de faire une recherche doctorale et de réaliser une thèse. J’ai cherché du financement pour payer les jeunes comme consultants pour mon projet de thèse. J’ai invité les jeunes dans les réunions pour discuter de projets et pour qu’ils donnent leur avis sur le sujet, et sur la manière qu’on devrait faire la recherche; c’est quoi la meilleure méthodologie, c’est quoi la meilleure façon de présenter des résultats ? Cette manière d’intégrer les jeunes me semblait être une bonne expérience pour faire la construction commune d’une recherche mais aussi pour bâtir une autre communauté à Montréal où tous les membres peuvent profiter de cette expérience. Moi, j’ai appris d’eux, puis je crois qu’ils ont vu les avantages qu’ils peuvent avoir au sein d’un projet de recherche. Un exemple de projet qui a été modelé par les jeunes afin que [celui-ci] leur [soit] utile est le projet que j’ai effectué avec Elizabeth [Fast]. L’objectif original du projet était d’impliquer les jeunes autochtones dans un comité consultatif. Il y a environ huit jeunes qui se sont impliqués dès le départ du projet et pour lequel leur expérience a été reconnue. L’autorité que le chercheur a traditionnellement dans une recherche …
Conversation à propos de l’implication des jeunes dans la recherche[Notice]
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Natasha Blanchet-Cohen
Cotitulaire de la Chaire réseau Jeunesse (CRJ), Université ConcordiaJemmy Echaquan Dubé
Porte-parole, RJPNQLElizabeth Fast
Professeure adjointe, Université ConcordiaVéronique Legault
Assistante de recherche, Université ConcordiaChristopher Reid
Coordonnateur en éducation, Montréal Autochtone — Native MontrealKahawihson Horne
Assistante de recherche, Université ConcordiaFlavie Robert-Careau
Professionnelle de recherche, Université Concordia