Corps de l’article
Ce numéro spécial sur la pluralisation des mobilités éducatives a été conceptualisé par des contributeurs actifs en provenance de deux réseaux : le Critical Internationalization Studies Network (CISN – Réseau d’études critiques sur l’internationalisation) et le Global Collective for Study Abroad Researchers and Administrators (GCSARA – Collectif mondial pour les chercheurs et administrateurs d’études à l’étranger). Ces groupements ont été créés avec des intentions intrinsèquement « pluralisantes » pour, respectivement, « réimaginer les modèles dominants de relation, de représentation et de distribution des ressources dans l’internationalisation de l’éducation » (Critical Internationalization Studies Network, s.d.) et « promouvoir la recherche [sur les études à l’étranger] qui s’appuie sur des épistémologies alternatives et des compréhensions culturelles situées, ainsi que sa diffusion » (GCSARA, s.d.). Ces deux réseaux, et d’autres semblables, ont prospéré ces dernières années précisément parce que le terrain inexploré qui s’ouvre à nous lorsque nous « imaginons autrement [la mobilité éducative et] l’internationalisation » est vaste en raison de la naturalisation et de l’enracinement, au cours de nombreuses décennies, des pratiques et discours dominants qui ont sévèrement limité la manière dont ce domaine de l’activité humaine a été conçu et organisé (Castiello-Gutiérrez et al., 2023).
Tel que nous l’avons indiqué dans notre appel à contributions, nous avons vu ces derniers temps « un tournant critique dans les études sur l’éducation internationale (y compris l’éducation à l’étranger), mettant davantage l’accent sur les questions d’équité et d’inclusion, qui forme une lentille décoloniale sur la recherche et la pratique autour des mobilités internationales ». Récemment, ce tournant a considérablement « pluralisé » certaines zones de discours qui pourraient être considérées comme les plus largement acceptées dans la pratique et la recherche en matière d’éducation internationale, de sorte que des organisations bien établies, telles que NAFSA : Association of International Educators (NAFSA : Association d’éducateurs internationaux) ou The Forum on Education Abroad (le Forum sur l’éducation à l’étranger), disposent désormais de bibliographies de recherches et de ressources pratiques de plus en plus importantes qui reflètent des points de vue de plus en plus critiques et diversifiés. D’autres travaux publiés au cours des 5 dernières années, tels que la série Routledge Studies in Global Student Mobility (les Études Routledge en mobilité mondiale des étudiants), qui compte désormais quatorze volumes avec des titres tels que Inequalities in Study Abroad and Student Mobility (Inégalités dans les études à l’étranger et la mobilité des étudiants [Kommers et Bista, 2021]) et Critical Perspectives on Equity and Social Mobility in Study Abroad (Perspectives critiques sur l’équité et la mobilité sociale dans les études à l’étranger [Glass et Gesing, 2022]), ont à la fois élargi le champ de vision et nuancé le discours en incorporant davantage d’études provenant de contextes non anglophones et en démocratisant la production de ces études à travers un éventail plus large de rôles (universitaire, praticien, participant, hôte, médiateur).
Néanmoins, bien que de nombreux chercheurs et praticiens dans ce domaine semblent être de plus en plus d’accord sur la nécessité de reconfigurer l’éducation mobile internationale, tant sur le plan conceptuel que pratique, les obstacles restent considérables et les inégalités obstinément ancrées : dans l’ensemble, les classes privilégiées conservent leurs privilèges, même s’ils sont de plus en plus remis en question de l’intérieur comme de l’extérieur. Il ne peut en être autrement, car les inégalités sont structurelles : la mobilité des étudiants est une fonction du système mondial d’enseignement supérieur, dans lequel les intérêts coloniaux continuent largement de prévaloir et, dans de nombreux cas, sont réinscrits dans les idéologies populistes anti-intellectuelles que l’on voit proliférer ces derniers temps (Douglass, 2021). En conséquence, il continue d’être le cas – bien qu’à un degré légèrement moindre qu’il y a 10 ans – que « la recherche sur les études à l’étranger est toujours générée de manière disproportionnée dans un petit nombre de systèmes universitaires dans les pays du Nord global qui envoient des études à l’étranger de courte durée et est toujours très majoritairement centrée sur les étudiants de ces pays » (Craig, 2022, p. 66). Nous pourrions maintenant ajouter la nuance que cette attention est « centrée sur les étudiants de ces pays et dans ces pays », au fur et à mesure que les expériences des étudiants internationaux de l’extérieur se généralisent dans les principaux lieux de production de recherche du Nord global.
En tant que rédacteur/rédactrice invité(e)s, nous reconnaissons notre propre position privilégiée au sein de cette matrice mondiale : nous ne serions pas des invité(e)s bienvenu(e)s sans le capital conféré par notre position dans des institutions qui toutes, à divers degrés, participent au jeu truqué du prestige et du pouvoir qu’implique le système dominant mondialisé de l’enseignement supérieur. Toutefois, nous osons affirmer la validité de cette petite contribution à la pluralisation dans le domaine des mobilités éducatives, dans l’esprit de la « troisième université » de la paperson, qui « assemble des machines décolonisatrices à partir de pièces détachées issues de la technologie coloniale » (la paperson, 2017, chapitre « A Third University Exists within the First » [Une troisième université existe au sein de la première]).
La pluralisation des mobilités éducatives va au-delà de la simple exploration des différentes possibilités d’apprentissage offertes par les voyages. De par sa nature, elle nous invite à réexaminer la relation même qui existe entre le voyage et l’apprentissage. Les initiatives de pluralisation soulèvent invariablement des questions sur l’objectif et le type d’apprentissage qui ont inspiré la mobilité éducative : Avons-nous visé une connaissance instrumentale de l’autre ou une connaissance transformationnelle du soi? Pluraliser quelque chose, cela veut dire desserrer l’étau de l’histoire familière que nous avons racontée et entendue à son sujet.
La pluralisation implique le besoin d’examiner les hypothèses, les visions du monde et les intérêts qui sous-tendent les lignes d’enquête établies dans ce domaine. La recherche sur la mobilité dans l’éducation a intensifié le regard porté sur les étudiants du Sud global en tant qu’objet de recherche. Comme indiqué plus haut, la pluralisation des questions que nous posons nous demande d’élargir ce regard pour inclure les motivations et les expériences de diverses parties prenantes – chercheurs, praticiens, institutions, gouvernements, réseaux étudiants étendus – en accordant une attention explicite à la conception macro-structurelle qui façonne la dynamique relationnelle entre ces nodules. Dans « Voices From the periphery: Lived Experiences of Women International Students From the Global South Studying at U.K. Universities » (Voix périphéries : expériences vécues par des étudiantes internationales du Sud global poursuivant des études universitaires au Royaume-Uni), Alina Schartner, Samantha Shields et Yao Wang ont conduit une enquête narrative pour démontrer comment les catégories socio-économiques influencent les expériences des étudiants internationaux. Ils resituent ensuite ces expériences dans un discours post-féministe, démontrant ainsi le potentiel de la recherche sur la mobilité éducative à pluraliser les constructions de la société et le (dés)ordre international hiérarchique. Pour les recherches futures, l’inclusion de cette étude dans le numéro spécial va dans le sens d’une diversification des expériences vécues qui reçoivent l’attention de la recherche afin de rectifier le déséquilibre actuel tout en confrontant les limites de l’enquête narrative et en les clarifiant.
Prenant une approche différente dans son article intitulé « Plurilingual and Pluricultural Practices in Turkish Study Abroad: The Intersection of Minority Identity and Lx Communities » (Pratiques plurilingues et pluriculturelles dans les études turques à l’étranger : l’intersection de l’identité et de la communauté Lx), Bianca Brown illustre comment nous pourrions poursuivre la recherche sur les études à l’étranger en dehors de la structure de la modernité occidentale, qui constitue la mesure et le vocabulaire par défaut de notre condition mondialisée. L’auteur parvient à ses fins notamment en identifiant les biais qui existent dans les méthodes d’enquête de la recherche existante (voir la conclusion, p. 28). En reconnaissant que « certains séjours peuvent avoir pour effet de diminuer la “sensibilité interculturelle” des participants », cette étude met en question le lien de causalité simpliste entre les études à l’étranger et l’apprentissage interculturel, tout en rendant la recherche responsable de l’amélioration des pratiques dans ce domaine. En plus de la structure même du programme, une considération importante à prendre en compte serait une plus grande sensibilisation quant à l’importance de la direction du flux de la mobilité. Plus précisément, le fait que la mobilité se fasse à l’intérieur du noyau anglophone, ou du reste du noyau vers le noyau anglophone, des périphéries vers le noyau, ou d’un lieu périphérique vers un autre, influence grandement le type d’asymétries de pouvoir apprises qui sont en jeu.
L’un de nos objectifs était de démontrer, par le biais de ce numéro spécial, comment l’engagement dans des domaines de recherche connexes pouvait s’avérer fructueux pour notre sous-domaine. L’assertion de Brown, qui met en évidence une plus grande collaboration potentielle entre les études à l’étranger et la recherche sur l’apprentissage des langues, est que si l’apprentissage des langues – en particulier l’acquisition d’une langue seconde – a « adopté le tournant multilingue », « la recherche sur les études à l’étranger part souvent du principe que les apprenants se trouvent dans des sociétés d’accueil monolingues ». D’autre part, la contribution de Badreddine El-Kacimi complique quelque peu cette distinction grâce à un examen approfondi des défis et des opportunités rencontrés par les étudiants multilingues d’Afrique subsaharienne entrant dans le système scolaire multilingue du Maroc. Son article, « Intégration linguistique des élèves-migrants subsahariens dans l’environnement scolaire au Maroc : au croisement d’expériences familiales » répond de manière innovante à la nécessité de l’approche en réseau et relationnelle mentionnée ci-dessus en examinant ce que vivent les familles lorsque les enfants scolarisés doivent avoir pour cible la maîtrise d’une toute nouvelle langue. Contrairement à l’enquête narrative menée par Schartner et al. avec des répondants individuels, El-Kacimi a opté pour des entretiens de groupes afin de faciliter des discussions ciblées, mais quand-même profondes et synergiques, et d’explorer plus facilement des questions de nature socialement sensible.
Dans « International Student Mobility to Canada and New Zealand: “Edugration” or “Transience”? » (Mobilité des étudiants internationaux vers le Canada et la Nouvelle-Zélande : « Édugration » ou « expérience transitoire »?), Conrad King, Catherine Gomes, William Shannon et Ruonan Lu se basent sur les données d’étudiants internationaux et sur les déclarations politiques des gouvernements de ces pays pour explorer les concepts « d’édugration » et « d’expérience transitoire ». Leur analyse de ce dernier concept est particulièrement intéressante et souligne l’importance de la sensibilité aux tendances générationnelles dans la recherche sur la mobilité éducative (en d’autres termes, la mesure dans laquelle « nos étudiants ne sont pas simplement nous, 15 ou 100 ans plus tard » [McGregor, 2020, p. 173]). Si la notion d’expérience transitoire peut ne pas sembler frappante à première vue dans le contexte de la mobilité étudiante motivée par les perspectives d’emploi, la manière dont elle est perçue par un certain nombre de personnes interrogées dans le cadre de cette étude – comme une condition neutre, voire souhaitable, résultant du séjour – semble perturber les métaphores traditionnelles de « grimper l'échelle » ou de « mettre un pied dans la porte » afin de progresser de manière linéaire vers un objectif stable (y compris la migration permanente). En conséquence, de nombreux jeunes étudiants internationaux d’aujourd’hui peuvent considérer leur statut d’impermanence après le séjour simplement comme l’état normal des choses, plutôt que comme un résultat inférieur par rapport à « l’édugration » à long terme. Comme le démontre cet article, les architectes de la politique gouvernementale dans les pays d’accueil continuent d’attribuer aux étudiants internationaux des motivations qui peuvent être plutôt dépassées, tout en maintenant ouverte, parfois avec bienveillance, la « porte arrière de la migration », peut-être sans se rendre compte qu’une proportion importante d’entre eux prévoit de sortir volontairement par cette porte dans quelques années.
Enfin, dans « Uncovering the Nexus of Identity and Forced Migration: A Collaborative Autoethnographic Study of Afghan Women's Experiences in Diaspora » (Découvrir le lien entre l’identité et la migration forcée : une étude collaborative auto-ethnographique des expériences de femmes afghanes dans la diaspora), Narjes Hashemi et Safia Amiry offrent un témoignage nuancé de leurs expériences en tant que femmes afghanes naviguant dans les complexités de la migration forcée et de la mobilité éducative. Leurs récits illustrent de manière saisissante la résilience et la détermination nécessaires pour surmonter des obstacles tels que la suppression des droits des femmes par les talibans, l’adaptation culturelle dans les pays d’accueil et le choc psychologique lié au fait d’être devenu apatride. Leurs récits personnels sont en parfaite adéquation avec l’objectif de ce numéro spécial, qui est de donner la parole aux étudiants du Sud global en mobilité internationale et d’examiner les contextes de mobilité des étudiants qui sont sous-représentés dans la littérature existante. En partageant leur vécu, les auteures proposent des récits alternatifs et des compréhensions culturelles situées qui perturbent les discours dominants dans les études sur l’éducation internationale. Ce faisant, cet article met également en lumière le potentiel de transformation de l’éducation pour les femmes marginalisées, en montrant comment l’accès à une éducation de qualité peut permettre aux individus de devenir des défenseurs du changement social et de l’égalité entre les hommes et les femmes.
Directions futures
Le titre de ce numéro spécial est emprunté à un article antérieur de l’un de nos rédacteurs invités, Kalyani Unkule, « Pluralising Mobility: Women Pilgrims and Wandering Bodhisattvas » (Pluralisation de la mobilité : femmes pèlerines et bodhisattvas errant(e)s) [2022]), qui explore le riche potentiel que représentent les récits précédents alternatifs pour la mobilité éducative. Bien que ce numéro spécial n’ait pas attiré d’explorations similaires, nous continuons de penser qu’elles méritent notre attention : étant donné la complexité des flux de mobilité, le Grand Tour européen souvent cité n’est évidemment un précédent pertinent que pour une petite partie des expériences de mobilité éducative et des contextes qui en sont à l’origine. La validation de discours alternatifs sur les précédents en matière de mobilité éducative représente un contrepoids important aux hypothèses reçues qui découlent des récits eurocentriques et constitue donc, potentiellement, un moyen par lequel « [l]’université du tiers monde rompt la foi en sa propre machinerie en inspirant à l’automate académique une âme du quart monde » (la paperson, 2017, chapitre « A Third University Exists within the First » [Une troisième université existe au sein de la première]).
Nous entrevoyons la possibilité de mener d’autres recherches pour tirer des enseignements de ces contributions afin d’élaborer des propositions bien définies de changements dans les politiques et les pratiques aux niveaux institutionnels et gouvernementaux. Nous espérons également que ce numéro spécial inspirera des projets de recherche collaborative réunissant des chercheurs, des praticiens et des participants issus de milieux et de contextes divers, et qu’il offrira une voie prometteuse pour la pluralisation des mobilités éducatives. En impliquant activement des parties prenantes aux perspectives et aux expériences variées, ces collaborations peuvent remettre en question les dynamiques de pouvoir et les hiérarchies traditionnelles au sein de la production de connaissances. Ces projets peuvent créer des espaces de cocréation, où les voix et les épistémologies marginalisées sont au centre, et où les diverses méthodes de savoir sont valorisées et intégrées. Ce faisant, ces collaborations plurielles qui transcendent les cloisonnements académiques et les conteneurs nationaux peuvent apporter de nouvelles perspectives et approches méthodologiques, enrichissant notre compréhension de la nature multiforme des mobilités éducatives.
Nous encourageons également les chercheurs à développer des méthodologies et des pratiques de recherche dé/post/anti-coloniales, car elles sont essentielles pour remettre activement en question l’eurocentrisme et promouvoir la cocréation de connaissances « avec » les communautés et les parties prenantes marginalisées (Mittelmeier at al., 2023), plutôt qu’« à leur sujet ». Les approches dé/post/anti-coloniales exigent un examen critique de la manière dont les legs coloniaux et les structures de pouvoir continuent à façonner la production de connaissances, les programmes de recherche et la formulation même des questions de recherche. En privilégiant des méthodes éthiques et culturellement adaptées, les chercheurs peuvent s’engager dans des relations réciproques et respectueuses avec les participants, en reconnaissant leur agentivité et leur expertise, ainsi que les positions et les préjugés des chercheurs. En conséquence, en tant que chercheurs ayant participé à la conception et la facilitation de ce numéro spécial, nous emportons avec nous des enseignements qui nous permettront d’approfondir notre introspection et nous espérons qu’ils se refléteront positivement dans nos travaux et notre engagement communautaire à l’avenir.
Parties annexes
Remerciements
Nous tenons à exprimer notre gratitude aux rédacteurs en chef de la revue et au comité éditorial pour avoir accepté la proposition de ce numéro spécial, et en particulier au rédacteur en chef adjoint Dale McCartney pour ses conseils et ses encouragements tout au long du processus. Nous remercions sincèrement les contributeurs d’avoir travaillé avec nous à l’élaboration de leurs propositions et les pairs évaluateurs d’avoir pris le temps de nous faire part de leurs commentaires d’experts.
Bibliographie
- Castiello-Gutiérrez, S., Silva, J. E. et Stein, S. (2023). Imagining internationalisation otherwise: A critical approach. Dans L. E. Rumbley (dir.), EAIE conference conversation starter: Connecting currents (p. 9–14). European Association for International Education.
- Craig, I. (2022). Toward a transformative decolonial paradigm of study abroad research. Dans J. McGregor et J. L. Plews (dir.), Designing second language study abroad research (pp. 65–87). Springer International Publishing. https://doi.org/10.1007/978-3-031-05053-4_4
- Critical Internationalization Studies Network – Rethinking the internationalization of education. (n.d.). Repéré le 7 juin 2024 à https://criticalinternationalization.net/
- Douglass, J. A. (2021). Neo-nationalism and universities. Johns Hopkins University Press. https://doi.org/10.1353/book.85165
- GCSARA. (n.d.). Repéré le 7 juin 2024 à https://www.gcsara.org/
- Glass, C. R. et Gesing, P. (dir.). (2022). Critical perspectives on equity and social mobility in study abroad: Interrogating issues of unequal access and outcomes. Routledge.
- Kommers, S. et Bista, K. (dir.). (2021). Inequalities in study abroad and student mobility: Navigating challenges and future directions. Routledge.
- la paperson. (2017). A third university is possible. University of Minnesota Press.
- McGregor, J. (2020). Study abroad otherwise. Dans R. Criser et E. Malakaj (dir.), Diversity and decolonization in German studies (p. 157–176). Springer International Publishing. https://doi.org/10.1007/978-3-030-34342-2_9
- Mittelmeier, J., Lomer, S. et Unkule, K. (dir.). (2023). Research with international students: Critical conceptual and methodological considerations. Taylor & Francis.
- Unkule, K. (2022). Pluralising mobility: Women pilgrims and wandering Bodhisattvas. Journal of International Students, 12(4). https://doi.org/10.32674/jis.v12i4.4328