Thème 5 - La géographie face à la nouvelle donne démographique

Diversité, immigration et utopie urbaine[Notice]

  • Marc Vachon

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Cet aperçu de nos recherches, en cours et en préparation, se divise en deux parties. La première porte sur la diversité ethnique et l’immigration en milieu urbain. Il s’agit de projets de recherches sur les minorités visibles des villes canadiennes de l’Ouest ainsi que sur la question du logement dit ethnique. Quant à la deuxième partie, elle porte sur nos travaux dans le domaine de l’histoire des utopies architecturales et urbaines des avant-gardes culturelles du XXe siècle. Ce projet se situe à la fois dans le champ de la géographie urbaine et celui de l’histoire de l’architecture et de l’urbanisme. Toutefois la réflexion porte également sur l’expérience subjective de l’espace. La croissance de la population canadienne s’observe principalement dans les grandes villes. En 2001, 63,3 % de la population était répartie dans les 25 plus grands centres urbains. Depuis 1980, plus de 4 800 000 d’immigrants et de réfugiés ont été admis au Canada, ce qui équivaut à une moyenne annuelle d’environ 192 000 personnes. Depuis 1990, le nombre annuel d’entrées au Canada avoisine les 224 000 personnes et environ 80 % des arrivants ont choisi de vivre dans cinq grands centres urbains. À ce titre, au cours des années 1990, la destination de 43 % des nouveaux arrivants était Toronto, 18 % pour Vancouver, 12 % pour Montréal, 3 % et 4 % respectivement pour Calgary et Edmonton (Statistique Canada, 2003). Par conséquent, la proportion de personnes nées à l’étranger est d’environ 50 % à Toronto, dépasse les 40 % à Vancouver et est de 20 % à Calgary, Edmonton et Montréal (Statistique Canada, 2003). Ainsi les choix effectués par ces nouveaux arrivants ont alimenté une croissance inégale des populations des grandes villes canadiennes. Toutefois, on constate une présence accrue d’immigrants et de réfugiés dans les villes canadiennes de deuxième importance (Winnipeg, Ottawa) et même dans les centres encore plus petits (London, Windsor). Mis à part un nombre d’arrivants plus élevé depuis les années 1990, leur principale caractéristique demeure leur grande diversité sur le plan de la race, de l’origine ethnique, de la religion et de la langue. De plus, la diversité religieuse est de plus en plus marquée. Ainsi, de 1991 à 2001, la communauté boudhiste a connu une croissance de 83 %, les communautés hindoue et sikhe, de 89 %, et la communauté musulmane, de 129 %. Au Canada, environ 1,5 million de personnes disent pratiquer l’une de ces quatre religions (Bramadat, 2005). Certes, les souches d’immigration traditionnelle (Grande-Bretagne, Europe et États-Unis) continuent d’alimenter l’immigration au Canada. Toutefois, elles ont été dépassées par l’Asie, l’Amérique latine et l’Afrique. En 2002, 52 % des immigrants au Canada provenaient de l’Asie et du Pacifique, 20 % de l’Afrique et du Moyen-Orient comparativement à 17 % de l’Europe et 2 % des États-Unis. Selon les projections de Statistique Canada, le nombre de personnes appartenant aux minorités visibles, qui était de quatre millions en 2001, augmentera de 56 % à 111 % entre 2001 et 2017. La ville multiethnique est en voie de devenir la norme sociale et culturelle des métropoles canadiennes. Cela a entraîné, et entraînera, d’importants changements dans l’ensemble des secteurs de l’activité humaine et de son territoire. Cette diversité ethnique, religieuse et linguistique est à l’origine de nouvelles formes d’expression culturelles qui infuent sur de nombreux aspects du milieu urbain : le commerce au détail, les habitudes de consommation, la conception du logement, la façon d’aménager le territoire, l’art et l’industrie du divertissement, etc. (Carter et al., 2006). Cette diversité a également des répercussions sur la nature et l’offre de services tels que la …

Parties annexes