Résumés
Résumé
L'auteur, après une introduction méthodologique portant sur le rôle international joué par les frontières politiques, examine la nouvelle frontière italo-yougoslave, fixée par le traité de Paris de 1947 et par le Mémorandum de Londres de 1954.
Après les accords d'Udine de 1955, cette frontière, qui se caractérisait par son aspect de « rideau de fer », très fermé aux échanges internationaux, a commencé à s'ouvrir lentement, notamment pour les contacts entre frontaliers. Sur un arc de 216 km, on a
progressivement organisé jusqu'à 59 postes de douane, classés en postes de 1ère et de 2ème catégories suivant qu'ils admettent le transit international avec passeport ou le transit local avec carte de frontière pour les ressortissants des deux pays qui demeurent sur une bande de territoire large de dix km, de chaque côté de la frontière, et pour les habitants des deux zones de l'ancien Territoire libre de Trieste. Ces postes sont soit permanents soit saisonniers.
L'auteur met ensuite en relief le rapport entre la distribution de ces postes de douane, les caractéristiques physiques de la frontière et les conditions socio-économiques des régions frontalières ; il analyse le mouvement des personnes et des marchandises qui s'y est développé de 1955 à 1972.
Au cours de 1972, les entrées et sorties dans les deux sens ont atteint le chiffre très important de 90 millions.
Même si ce mouvement fait surtout apparaître l'importance des intérêts économiques entre frontaliers, il ne faut pas oublier qu'il constitue aussi un indice très évident de la profonde vocation que la frontière italo-yougoslave a pour les relations internationales.
Cette vocation s'explique par la complémentarité des économies des deux pays, par le développement des échanges entre l'est et l'ouest de l'Europe, par les affinités ethniques et enfin par l'exigence de reconstituer des unités géographiques naturelles après les découpages imposés par la nouvelle ligne de frontière. C'est ainsi que les postes de frontière finissent par devenir des pôles d'attraction de la population et de l'activité économique et par contribuer à la formation d'une véritable conscience culturelle européenne, favorisant, de la sorte, l'essor coordonné de la région alpine orientale avec la participation de toutes les régions environnantes : le Frioul-Vénétie Julienne, la Slovénie, la Carinthie et la Styrie.
Mots-clés:
- Géographie politique ,
- frontière italo-yougoslave,
- fonction internationale,
- flux transfrontaliers,
- infrastructure frontalière
Abstract
Following a methodological introduction of the international function of political border, the author examines the new Italo-Yugoslavian frontier traced out by the Paris treaty of 1947 and the London Agreement Memorendum of 1954.
Originally an « iron curtain » type closed to international exchanges, the border slowly began to open following the Udine Agreements of 1955. Along a border line of 216 kms, frontier posts were progressively established, these were subdivided into first class international posts (transit with passport permitted) and second class local posts (transit with frontier papers of the population residing within 10 kms on both side of the border and in the two zones of the former Free Territory of Trieste) ; the latter are in turn subdivided into permanent and seasonal posts.
The author compares the distribution of the frontier posts with the physical characteristics of the border and the social and economic conditions of the land strips facing the frontier ; he then analyses the gradual development of the movement of persons and goods between 1955 to 1972. In 1972, 90 million crossings were recorded in the two directions.
Even though such a movement has a particular economic significance for the inhabitants of the frontier, its role in international relations must not be overlooked. This tendency is explained by the complementary economies of the two countries, by the
development of the exchange of goods between the Western and the Eastern European countries, by the ethnic and cultural affinities of the frontier populations, and by the exigencies of recomposition of natural geographic units broken by the political border.
Thus the border tends to become a line of attraction for the populations, as well as for the economic activities and European cultural formation, and it tends to realize a coordinated development of the Eastern Alpine Region, composed of Friuli-Venezia Giulia, Slovenia, Carinthia and Styria.
Keywords:
- Political Geography ,
- Italo-Yugoslavian Border,
- International Function,
- Trans-Border Exchanges,
- Boundary Equipment