Numéro 70, 2016
Sommaire (15 articles)
Histoire et culture dans l'espace montréalais
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Présentation
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La Société des Dix en 2016
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La métropole contestée : le sort incertain de Montréal et l’intégrité du territoire québécois, 1828-1860
Louis-Georges Harvey
p. 1–42
RésuméFR :
Les mouvements partitionnistes qui émergent au moment du référendum de 1995, et au cours des années suivantes provoquent de nombreux débats politiques et intellectuels qui touchent à la question de la négociation des frontières entre le Québec et le Canada en cas de sécession. Le sort de Montréal dans le cas d’un vote favorable à la souveraineté du Québec devient alors un enjeu majeur. Or, les antécédents du partitionnisme remontent à l’époque des Patriotes, alors que dans la province du Haut-Canada des ministres torys manifestent leur intérêt pour une modification des frontières qui transfèrerait sous leur contrôle l’ile de Montréal. Dans cette entreprise qui mène à une série de rapports et de résolutions adoptées par l’Assemblée, les officiers du gouvernement haut-canadien trouveront un appui de taille dans la mouvance tory de Montréal et surtout parmi les marchands et financiers anglophones de la ville. Le mouvement s’intensifie au milieu des années 1830, et la Montreal Constitutional Association, fondée dans le sillage de l’adoption des 92 Résolutions, revendique simultanément l’annexion de Montréal au Haut-Canada ou une union législative des deux provinces canadiennes. Enfin, le gouvernement impérial entame sa propre réflexion sur la question par l’entremise de la Commission Gosford qui séjournera dans la colonie en 1835-1836. Après le soulèvement armé de 1837, le sort de Montréal se joue dans les coulisses du parlement britannique et parmi les diverses figures politiques qui cherchent d’abord à influer sur le rapport de Durham et ensuite d’infléchir la politique qui sera élaborée par Lord John Russell afin de régler définitivement la question canadienne.
EN :
The partitionist movements which developed at the time of the 1995 referendum and in the years which followed led to numerous intellectual and political debates concerning the borders of Québec and Canada in the case of secession. The future of Montreal in the eventuality of a vote favourable to Québec’s sovereignty became an important issue. However, the origins of partitionism can be traced the era of the Lower Canadian Patriotes, when Upper- Canadian tory office holders expressed an interest in modifying the borders in such a way as to bring the island of Montreal under their control. In a campaign which led to reports and resolutions being adopted in the Assembly, Upper Canadian office holders found important allies in Montreal’s tory circles, and particularly amongst the city’s English merchants and financiers. The movement picked up speed in the mid-1830s, as the Montreal Constitutional Association, which had been established in the wake of the 92 Resolutions, promoted both Montreal’s annexation to Upper Canada and the legislative union of the two provinces. Eventually, the imperial government undertook its own examination of the situation through the Gosford Comission which visited the colony in 1835-1836. After the armed uprisings of 1837, Montreal’s fate was decided in the backrooms of the British parliament, where various political figures first sought to influence the content of the Durham report and later the drafting of imperial legislation on the Canadian question by Lord John Russell.
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De Kingston à Montréal : à la recherche d’une capitale 1841-1844
Gilles Gallichan
p. 43–79
RésuméFR :
L’union du Haut et du Bas-Canada en 1840 a ouvert un long débat sur la ville qui deviendrait la capitale de la nouvelle province du Canada-Uni. En 1841, le gouverneur Sydenham a choisi Kingston, une petite ville du Haut-Canada située à l’est du lac Ontario. Ce choix s’est rapidement avéré malheureux et a déplu à toute la classe politique, mais les députés et conseillers législatifs ne s’entendaient pas sur la ville qui pourrait devenir le nouveau siège du gouvernement. Après Sydenham, les gouverneurs Charles Bagot (1841-1842) et Charles Metcalfe (1842-1845) ont dû arbitrer et choisir Montréal qui est devenue la nouvelle capitale en 1843, non sans soulever plusieurs contestations.
EN :
The union of Upper and Lower Canada in 1840 launched a long debate about which city would become the capital of the new United Province of Canada. In 1841 Governor Sydenham chose Kingston, a small city in Upper Canada located east of Lake Ontario. It soon proved an unfortunate choice, one that displeased the entire political class, but the members and legislative counsellors were unable to agree on a city to become the new seat of government. After Sydenham, Governors Charles Bagot (1841-1842) and Charles Metcalfe (1842-1845) put an end to the impasse by choosing Montréal, which became the new capital in 1843, but not without protest.
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Histoires de paroisses en 1900 et histoire de l’histoire
Andrée Fortin
p. 81–130
RésuméFR :
Comment écrivait-on l’histoire en 1900, dans le mouvement de bascule entre l’histoire comme une des belles-lettres et l’histoire scientifique ? Deux sources de cette époque publient en tout plus de 200 portraits de paroisses : le Bulletin des recherches historiques et Le diocèse de Montréal à la fin du dixneuvième siècle, et la mosaïque qu’ensemble ils composent est très cohérente. Ils permettent de cerner comment en 1900 on conçoit la dynamique du peuplement et l’occupation du territoire, la place relative de l’histoire politique, sociale et économique, de voir quels sont les groupes en présence, quels sont les héros et les visionnaires dans cette histoire. Se dégage de cela un imaginaire de l’espace, du progrès et des utopies territoriales. Bref, cela permet de réfléchir à l’histoire de l’histoire du Québec.
EN :
How was history written in 1900 in the seesaw movement between history as great literature and scientific history? Two sources from the period published more than 200 parochial portraits: the Bulletin des recherches historiques [Historical Research Bulletin] and Le diocèse de Montréal à la fin du dix-neuvième siècle [The Diocese of Montreal at the end of the Nineteenth Century] that together form a very coherent mosaic. The two sources help us to understand how people in 1900 perceived colonization and the occupation of territory, the respective roles of political, social and economic history and to discern which groups were present and who the heroes and the visionaries of the period were. From this emerges the imagination of space and progress and territorial utopias. In short, this helps us reflect upon the history of the history of Québec.
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L’humour des Poilus canadiens durant la Grande Guerre (deuxième partie : Le Canard de Montréal)
Bernard Andrès
p. 131–177
RésuméFR :
Malgré la crise de la conscription de 1917 et les tensions entre anglophones et francophones au sujet de l’engagement du Canada dans la Grande Guerre, plus de 30,000 Canadiens français partent pour le front. Ils s’illustreront notamment aux batailles d’Ypres, de Courcelette et de Vimy. Chez ces francophones dont la plupart se battent sous le drapeau britannique, on note une certaine ambivalence face « la » patrie (le Canada ? l’Angleterre ? la France ?). Défiance également envers la hiérarchie militaire et les autorités coloniales britanniques. De rares témoignages de première main publiés en français entre 1914 et 1920 permettent d’apprécier sous un angle nouveau —l’humour— cet épisode de l’histoire québécoise. Face à la censure de guerre et pour conjurer la mort, les récits recourent à ces stratégies d’évitement ou de subversion que sont l’humour, l’ironie et le sarcasme. On observe ces modes d’écriture dans les témoignages de quelques « Poilus » canadiens publiés entre 1914 et 1920. C’est ici le cas d’Une unité canadienne, “Coq‑à‑l’Âne” Sério-Comique, signé E. I. Oval, [pseudonyme de Joseph A. Lavoie], et E. Rastus [pseudonyme de Moïse Ernest Martin]. Cette charge illustrée est parue en feuilleton dans l’hebdomadaire satirique montréalais Le Canard, entre le 28 septembre 1919 et le 8 février 1920, puis dans une brochure de juin 1920. Les « justiciers masqués » Lavoie et Martin préfigurent nos actuels lanceurs d’alertes. Dénonçant avec humour les manquements à la sociabilité militaire, ils entendaient restaurer l’honneur de leur unité canadienne.
EN :
Despite the conscription crisis of 1917 and the tensions between English and French concerning Canada’s involvement in the Great War, over 30,000 French Canadians went overseas. They became famous for their bravery at the battles of Ypres, Courcelette and Vimy. A certain ambivalence towards the “Mother Country” (Canada? England? France?) became evident among these French-speaking soldiers most of whom fought under the British flag. Also of note was a certain mistrust of the military hierarchy and of British colonial authorities. Rare firsthand evidence published in French between 1914 and 1920 allows us to view this episode of Québec history from a new angle, that of humour. In an attempt to ward off death and sidestep wartime censorship, these accounts use subversive strategies such as humour, irony and sarcasm. This kind of writing may be found in the accounts of some of these French Canadian soldiers between 1914 and 1920. Most of them served in English uniforms: Henri Chassé, Claudius Corneloup, Arthur J. Lapointe, A. and W. Audette, Joseph A. Lavoie and Moïse E. Martin. Paul Caron, the only one to die at the front, enrolled in the French army: this determined nationalist said he was fighting for France and was opposed to “British navalism and imperialism.”
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La Centrale d’artisanat du Québec à Montréal
Jocelyne Mathieu
p. 179–201
RésuméFR :
La naissance de la Centrale d’artisanat du Québec, en 1950, est l’aboutissement d’un cheminement éducatif et sociopolitique dans le contexte d’après-guerre, favorable à la prospérité. Jean-Marie Gauvreau, son président fondateur, est à sa tête jusqu’en 1963. Durant l’effervescente période des années 1970, une autre figure de proue marque particulièrement l’évolution de l’organisme : l’architecte-designer Cyril Simard, qui y est directeur pendant sept ans. Gauvreau et Simard s’efforcent de présenter un Québec contemporain, inspiré de techniques traditionnelles, mais dans une production réinventée et modernisée. Ils croient profondément au pouvoir économique des artisans et des créateurs des métiers d’art. Les associations culture-économie et traditioncréation déterminent leur pensée et leurs actions. La Centrale d’artisanat témoigne de la reconnaissance d’un artisanat domestique et professionnel, puis, à la lumière de nouveaux concepts et sous une nouvelle appellation, des métiers d’art. Elle vise à promouvoir la qualité Québec et à favoriser le développement des économies régionales.
EN :
In 1950 is born the Quebec Handicraft Center of Montreal, an educational and sociopolitical institution designed in a post-war prosperous context. Founding chairman Jean-Marie-Gauvreau leads the Center until 1963. Its development in the effervescent 1970’s is then marked by another leader, the architect and designer Cyril Simard, who manages the Center for seven years. Both Gauvreau and Simard insist that be represented a contemporary Quebec where traditional techniques are produced with a modern and reinvented way. They deeply believe in the economic value of arts and crafts and in the power of there creators. In thinking and action, the Center’s leaders always bonded culture and economy, tradition and creation. The Handicraft Center demonstrates how domestic and professional handicrafts were then recognised. This recognition was meant to promote a “Quebec Quality” concept and to stimulate regional economy.
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Les Chroniques musicales de Gilles Marcotte
Marie-Thérèse Lefebvre
p. 203–236
RésuméFR :
Gilles Marcotte a été un brillant écrivain et critique des littératures québécoise et française et son oeuvre a marqué plusieurs générations d’étudiants. Il a également été un chroniqueur musical apprécié des lecteurs de la revue Liberté pour laquelle il a publié, entre 1985 et 1999, 73 chroniques sous le titre L’amateur de musique, en plus des références à la musique qui parsèment plusieurs de ses textes journalistiques. D’où lui est venu cet intérêt pour l’art musical ? Comment en parle-t-il ? Quels sont ses liens avec la littérature ? C’est à ces questions que nous souhaitons répondre en proposant dans un premier temps le parcours biographique, depuis Sherbrooke, sa ville natale jusqu’à Montréal où il s’installe en 1948, suivi dans un second temps, de l’analyse des chroniques musicales : l’importance qu’il accorde à la provenance du son, les instruments qu’il affectionne particulièrement, le répertoire fréquenté et ses propos sur la modernité et la musique contemporaine. L’article se termine par quelques observations sur le style littéraire qu’utilise Gilles Marcotte, « l’allure du parler », cette manière toute particulière d’entrer dans l’intimité du lecteur, et sur l’humour qui teinte agréablement plusieurs de ses textes.
EN :
Gilles Marcotte was a brilliant writer and a literary critic of both France and Quebec literatures and his work had influenced several generations of students. He was also an appreciated musical columnist for Liberté, a periodical in which, from 1985 to 1999, he published 73 articles under the title L’amateur de musique. We also find references to music here and there in his journalistic work as early as 1948. Where does this interest for music come from ? How does he speak of it ? How does he link it to literature ? These are the questions this article will attempt to analyse, first, by following his biographical path, from Sherbrooke, his home town, to Montreal where he settles in 1948 ; and secondly, by an analysis of his texts on music : the importance he gives to the sound, the instruments he was particularly attached to, the extensive repertoire he attented, and his views on modernity and contemporary music. This article will be completed by some observations on the humour and the literary style Marcotte used to communicate, this special manner by which he would enter into intimacy with his reader.
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Stratification et classes sociales à Montréal, 1991-2011
Simon Langlois
p. 237–265
RésuméFR :
La structure sociale de la ville de Montréal est typique de la modernité avancée. Nous analysons la mutation macrosociale qui l’a complètement transformée, d’abord visible dans la croissance des effectifs aux échelons élevés de la hiérarchie sociale devenus plus diversifiés. La taille de la classe ouvrière a rétrécit et de nouvelles classes ont augmenté leurs effectifs, notamment chez les techniciens et les professionnels. Les femmes en emploi sont aussi nombreuses que les hommes et elles ne sont plus concentrées dans des secteurs féminisés. Elles ont accentué leur présence dans tous les échelons, sauf chez les cadres supérieurs où elles sont encore sous représentées. Les clivages linguistiques (anglais-français) qui ont caractérisé la stratification sociale montréalaise par le passé sont disparus, mais la ville en conserve quelques traces puisque les anglophones sont encore davantage surreprésentés au sein des cadres supérieurs. Ces clivages anciens ont cédé la place à une nouvelle forme de différenciation sociale selon l’origine ethnique. Nous montrons enfin que la stratification sociale de la ville de Québec s’est beaucoup rapprochée de celle de Montréal, les deux grandes villes se distinguant du reste de la société québécoise.
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1917 : une première célébration de la fondation de Montréal
Laurier Lacroix
p. 267–287
RésuméFR :
Les efforts combinés de la Société historique de Montréal, de la Société d’archéologie et de numismatique et de l’Association catholique de la Jeunesse Canadienne, sous le leadership de Victor Morin, vont permettre de réaliser la première célébration officielle de fondation de Montréal en 1917. À l’occasion du 275e anniversaire de la ville, ces associations développent un programme qui réunit origine religieuse et valeurs patriotiques, commémoration et développement historique de Ville-Marie. Différentes activités : messe épiscopale, visite guidée du Vieux Montréal, commémoration de la mémoire des fondatrices des communautés religieuses et réunion fournissent l’occasion aux représentants civils et religieux d’énoncer leur position face à Montréal et à la société canadienne. Les propos tenus lors de ces fêtes des 17 et 18 mai offrent un condensé des positions idéologiques de l’élite cléricale, canadienne — tant des francophones que des anglophones —, et française. Montréal devient un carrefour des valeurs en présence dans la société québécoise entre bonententisme et nationalisme, francophilie et impérialisme britannique.
EN :
The combined efforts of the Société historique de Montréal, the Antiquarian and Numismatic Society of Montreal and the Association catholique de la Jeunesse Canadienne, under the leadership of Victor Morin, enabled the first official celebration of the founding of Montreal. On the occasion of the 275th anniversary of the city, these associations developed a program that combined the religious origin of the city with patriotic values, commemoration with the historic development of Ville-Marie. Various activities: Episcopal Mass, guided tour of Old Montreal, commemoration of the memory of the foundresses of religious communities and meeting provide an opportunity for civil and religious representatives to express their position vis-à-vis Montreal and Canadian society. The remarks made during the various event of May 17 and 18 offered a summary of the ideological positions of the elite, be it clerical, Canadian - both French and English-speaking - and French. Montréal became a crossroad of values in the Quebec society between bonententisme and nationalism, francophilia and imperialism.
Zone libre
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Le ministère des Affaires culturelles sous Jean-Noël Tremblay : turbulences et réalisations (1966 –1970)
Fernand Harvey
p. 289–342
RésuméFR :
Cet article s’inscrit dans la suite des recherches de l’auteur sur l’histoire des politiques culturelles du Québec. Les années 1966-1970, ici considérées, correspondent à une période passablement agitée de l’histoire du Québec sur le plan politique, constitutionnel, social, culturel et linguistique. Le ministère des Affaires culturelles et son titulaire, Jean-Noël Tremblay, doivent faire face à des défis nouveaux : la présence concurrente de plus en plus marquée du gouvernement fédéral et de ses politiques culturelles, les exigences d’un milieu culturel et artistique en pleine croissance, les inquiétudes formulées par les intellectuels quant à l’avenir de la culture québécoise. Pour répondre à ces défis, l’action politique du ministère met l’accent sur la préservation du patrimoine, la promotion de l’activité culturelle en région – hors Montréal et Québec - et l’appui à la culture d’élite, notamment en soutenant la musique et le théâtre. Mais l’absence d’une vision d’ensemble de la culture a empêché le Ministère d’intégrer la culture de masse et l’audiovisuel dans ses politiques.
EN :
This article is part of a series by the author on the history of cultural policies in Québec. The years under review here, 1966-1970, were ones of considerable turmoil in the history of Québec in the political, constitutional, social, cultural and linguistic domains. The Ministry of Cultural Affairs and its minister, Jean-Noël Tremblay, had to grapple with several new challenges: the increasingly competitive presence of the federal government and its cultural policies, the growing requirements of the cultural and artistic communities, the worries expressed by intellectuals about the future of Québécois culture. In response to these challenges, the ministry decided to emphasize the preservation of patrimony, the promotion of cultural activity in regions other than Montréal and Québec and the support of elite culture, notably music and the theatre. However, the ministry’s policies did not include the audio-visual and mass culture due to a lack of foresight.
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La traite des pelletries aux XVIIe et XVIIIe siècles
Denys Delâge
p. 343–389
RésuméFR :
La traite a mis en présence des partenaires issus de deux civilisations. Dans un contexte de mutuelle dépendance, les adaptations et les inventions furent multiples : logique de l’échange, du don et du contredon, logique de l’économie de marché, transformation des mécanismes de la dette, apprentissage graduel et réciproque des règles de l’Autre, métissage biologique et culturel, réinterprétations culturelles, émergence d’un nouveau peuple, les Métis. Néanmoins, lentement, graduellement, une économie de marché s’est imposée, un pouvoir politique colonial s’est infiltré. « Le Castor fait tout », même les empires coloniaux. Graduellement les rapports à la nature ont changé, la surchasse a fait reculer les animaux et de manière emblématique, le castor qui vint près de disparaître du continent vers 1930.
EN :
The fur trade brought together partners from two civilizations. In this context of mutual dependence, adaptations and inventions were numerous: logic of exchange and gift and counter gift, a market economy logic, a transformation of debt mechanisms, a gradual and reciprocal learning of the Other’s rules, biological and cultural mixing, cultural reinterpretations, the emergence of a new people, the Métis. Nonetheless, slowly and gradually, a market economy grew and colonial political power took hold. “The Beaver does all”, even builds colonial empires. Gradually, the relationship with nature changed, over hunting chased away the animals and in symbolic fashion the beaver came close to disappearing from the continent around 1930.
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Chronique de la recherche des Dix
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In Memoriam : Benoît Lacroix (1915-2016)