Résumés
Résumé
La colonisation française en Amérique du Nord s’est caractérisée par un modèle métis de relations avec les Autochtones dont les cultures ont inspiré la critique sociale de l’occident. Après la Conquête et la cession de 1763, les francophones ont refoulé la part amérindienne en eux afin de réclamer des droits identitaires à titre de civilisés. Outre une longue histoire commune et une profonde inter influence, ils partageaient également avec les Autochtones, un statut analogue de « nation-enfant » et conquise. Placés dans la position ambiguë de colonisateurs colonisés, ils se sont définis dans le seul héritage de la France en justifiant leur proximité avec les Amérindiens par leur mission civilisatrice. Le Canada français serait géographiquement d’Amérique, mais non pas culturellement parce que, selon ses élites, sans créolité. La peur de passer pour des Sauvages serait constitutive de la honte de soi.
Abstract
French colonization in North America was characterized by a metis model of relations with the Natives whose cultures have inspired social critique of Western World. After the Conquest and the cession in 1763, the francophones repressed the Indian part of themselves to avoid a stigma and allow themselves to claim collective rights as a civilized people. Beside their long common history and deep mutual cultural influences, the French-Canadians shared an analogous status of a conquered people in its childhood. Caught in the ambiguous position of colonized colonisers, the French-Canadians defined their cultural inheritance as exclusively French. Having to justify their close relations with the Indians, they proclaimed having been the torch carriers of faith and civilization among Indians. Never in their mission, would have they fallen in savagery. French Canada would then be geographically in America, but not culturally, because, according to its elite, without any trace of miscegenation. Debunking this fear to pass for a savage would probably reveal a sense being ashamed of oneself.