Résumés
Résumé
À travers le développement de la notion de peine radicale, le présent article propose une analyse réflexive sur certains états du droit criminel canadien. Fondamentalement heuristique, la notion de peine radicale sera utilisée pour explorer la manière dont la sphère politique et les cours de justice sont bien souvent marquées par un attachement aveugle à des réponses pénales qui bafouent les droits fondamentaux. Pour ce faire, les auteurs offrent une série d’analyses sociologiques sur les décisions relatives aux meurtres multiples qui ont suivi le projet de loi C-48, loi qui recommandait l’imposition de périodes d’incarcération minimale consécutives au nom de la vie de chaque victime. Plus précisément, après avoir montré l’ouverture des tribunaux de première instance à l’idée d’imposer des sanctions radicalement indifférentes à la vie sociale et biologique des condamnés, les auteurs exposent que l’abolition de la loi C-48 par la Cour suprême du Canada – dans l’arrêt R. c. Bissonnette – ne fait pas du droit canadien un droit respectueux de la dignité humaine et des autres préceptes enchâssés dans la Charte canadienne des droits et libertés.
Abstract
Through the development of the notion of radical punishment, this article proposes a reflexive analysis of certain states of Canadian criminal law. Fundamentally heuristic, the notion of radical punishment is used to explore how the political sphere and the courts are often characterized by a blind attachment to penal responses that flout fundamental rights. To this end, we offer a series of sociological analyses of the decisions on multiple murders that followed Bill C-48, which recommended imposing minimum consecutive periods of incarceration in the name of each victim’s life. More specifically, after showing the openness of trial courts to imposing sanctions that are radically indifferent to the social and biological lives of the convicted offenders, we illustrate that the Supreme Court’s decision to abolish abolition of Bill C-48 —in R. v. Bissonnette—does not make Canadian law respectful of human dignity and the other precepts enshrined in the Canadian Charter of Rights and Freedoms.
Resumen
Este artículo propone un análisis reflexivo acerca de algunos aspectos del derecho penal canadiense mediante el desarrollo de la noción de la pena radical. Esta noción fundamentalmente heurística servirá para explorar cómo la esfera política y los tribunales de justicia suelen apegarse ciegamente a respuestas de la justicia penal que menoscaban los derechos fundamentales. Para ello, proponemos aquí una serie de análisis sociológicos de los fallos dictados por asesinatos múltiples, tras el Proyecto de Ley C-48, el cual persuadía la imposición de penas mínimas de prisión consecutivas por cada víctima. Particularmente después de haber constatado la aquiescencia de los tribunales de Primera Instancia para imponer penas radicalmente impasibles en la vida social y biológica de los condenados, demostramos que la abolición de la Ley C-48 por parte de la Corte Suprema -en el caso Bissonnette- no evidencia que el derecho canadiense sea un derecho que respeta la dignidad humana así como otros preceptos contemplados en la Carta Canadiense de Derechos y Libertades.