Résumés
Résumé
Le tourisme procréatif englobe principalement deux techniques de procréation, soit la gestation pour autrui et l’insémination artificielle avec donneur à l’étranger. La Cour de cassation, juridiction suprême française, recourt en partie à l’adoption afin de traduire juridiquement les liens qui unissent l’enfant et les auteurs du projet parental. L’illicéité du processus de conception au regard du droit français ne constitue donc plus un obstacle au prononcé de l’adoption : seules les conditions légales de cette dernière sont vérifiées. Il ressort de cette position jurisprudentielle une institution de l’adoption conçue comme une technique créatrice de lien de filiation sans aucune restriction relative au mode de conception de l’enfant. L’avènement d’une règle de droit français consacrant l’indifférence au mode de conception de l’enfant en matière d’adoption est ainsi latent, de même qu’une dénaturation de l’institution de l’adoption, laquelle devient l’aboutissement d’un processus de conception impossible en droit français.
Abstract
Procreation tourism relies on two main techniques : surrogacy, and artificial insemination using a foreign donor. The Cour de cassation, the highest court in France, relies in part on adoption law to provide a legal basis for the links between the child and the adults involved in this kind of parenting project. The illicit nature, under French law, of the process used for conception is no longer an obstacle to a court adoption judgment ; only the legal conditions for adoption are verified. This jurisprudential approach leads to a form of adoption that creates a bond of filiation with no restriction concerning the way in which the child was conceived. The arrival of a rule in French law that disregards the mode of a child’s conception is therefore latent, along with a denaturing of adoption itself, which is seen as the end-point of a process of conception that is impossible under French law.
Resumen
El turismo procreativo abarca principalmente dos técnicas de procreación : la gestación subrogada y la inseminación artificial con donante en el extranjero. La Corte de Casación, que es la jurisdicción suprema francesa, recurre en parte a la adopción, con el fin de interpretar jurídicamente los vínculos que unen al hijo con los creadores del proyecto parental. La ilegalidad del proceso de concepción en relación con el derecho francés no constituye más un obstáculo para la declaración de la adopción : únicamente se verifican las condiciones legales de ésta última. De esta posición jurisprudencial se desprende entonces una institución de la adopción, concebida como una técnica creadora de vínculos de filiación, y sin restricción alguna en relación con la manera de concebir al hijo. El advenimiento de una regla de derecho francés que no considera el modo de concepción del hijo es algo latente en materia de adopción, al igual que una desnaturalización de la institución de la adopción, que resulta ser el fruto de un proceso de concepción imposible en el derecho francés.