Résumés
Résumé
Dans l’optique de lier un discours théorique entre le droit, l’architecture et l’art, les auteurs centrent leur analyse sur la notion d’artéfact social, c’est-à-dire la création de l’être humain déterminée par son environnement sociétal. L’accent est mis sur trois éléments principaux de nature à la fois juridique, architecturale et artistique : premièrement, la question du dicible et de l’indicible par rapport à ce qui peut être « admis » sur le plan tant juridique qu’historique ; deuxièmement, l’opposition entre ce qui témoigne (au présent) et ce qui laisse une forme de trace (du passé) ; troisièmement, l’opposition entre présence et absence par rapport au tangible, immédiatement vérifiable, ou par rapport à ce qui est absent, mais dont nous devons admettre l’existence passée. Pour exemplifier ces trois éléments, une installation artistique élaborée à la suite d’une affaire juridique d’importance et intitulée The Evidence Room est présentée. Cette oeuvre réunit des moulages en plâtre de documents qui ont fait l’objet d’une expertise légale dans le contexte de l’affaire Irving v. Penguin Books Limited, Deborah E. Lipstadt et qui fournissent la preuve tangible que le camp de concentration Auschwitz a été conçu par des architectes comme système efficace d’extermination massive. L’analyse de cette oeuvre met en avant la proposition selon laquelle l’art permet de rendre visible la souffrance invisible ou de dire l’indicible, qui, autrement, peuvent demeurer dans l’ombre tant du droit que de l’architecture.
Abstract
In order to link law, architecture and art in a theoretical discourse, this paper employs the notion of social artefact — a human creation determined by its societal environment. The focus is on three dimensions that are simultaneously legal, architectural and artistic. First, the question of the expressible and inexpressible compared to what can be “admitted” in the legal and historical terms. Second, the opposition between things that testify (in the present) or leave a trace (in the past). Third, the opposition between presence and absence as they relate to what is tangible, immediately verifiable, or to what is absent but whose past existence must be admitted. The presentation of The Evidence Room, an art installation based on an important legal case around Auschwitz, is presented to exemplify these three elements. This installation brings together plaster moulds of the documents subjected to an expert legal examination in the case Irving v. Penguin Books Limited and Deborah E. Lipstadt, a case that provided tangible proof that Auschwitz was designed by architects as a mass extermination system. Through the analysis of this installation, the authors propose how art, by making invisible suffering visible or in speaking the unspeakable, can foreground elements which would otherwise remain in the shadows of both law and architecture.
Resumen
En la perspectiva de un discurso teórico constituido por el derecho, la arquitectura y el arte, los autores han aunado su análisis en la noción de artefacto social, es decir, la creación del hombre definida por su medio social. Se hace hincapié en tres elementos trascendentales de naturaleza jurídica, arquitectural y artística a la vez. En primer lugar, la cuestión de lo decible y lo indecible, en relación con lo que puede ser « admitido » tanto en el plano jurídico como histórico. En segundo lugar, la oposición que hay entre lo que se testimonia (en el presente) y lo que deja una forma de vestigio (el pasado). Finalmente, la oposición existente entre la presencia y la ausencia, en relación con lo tangible, de expedita verificación o vinculado con lo ausente, cuya existencia pasada debemos admitir. Para ilustrar estos tres elementos, se ha presentado una instalación artística elaborada a partir de un trascendental caso legal denominado The Evidence Room. Esta obra agrupa un calco de documentos que han sido objeto de una experticia legal en el marco del proceso Irving v. Penguin Books Limited, Deborah E. Lipstadt y que han brindado la prueba tangible de que Auschwitz fue concebido por arquitectos, como un sistema eficaz de exterminación masiva. El análisis de esta obra plantea la proposición según la cual el arte permite la visibilidad del sufrimiento invisible, o decir lo indecible, que de otro modo podría permanecer en las sombras tanto del derecho como de la arquitectura.