Volume 55, numéro 1, mars 2014
Sommaire (12 articles)
Prologue
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La normativité du principe des responsabilités communes mais différenciées
Jean-Maurice Arbour
p. 33–81
RésuméFR :
La question posée ici est celle de savoir si le principe des responsabilités communes mais différenciées (PRCMD) fait maintenant partie du droit international coutumier. La vaste majorité des internationalistes estime que l’on ne saurait le considérer, à l’heure actuelle, comme faisant partie du droit coutumier. Dans le texte qui suit, l’auteur veut évaluer la nature des obstacles qui se dressent sur la route du PRCMD, dans sa conquête d’une plus grande normativité juridique. Dans son essence, le PRCMD est fondé sur la disparité des niveaux de développement économique entre les pays développés et les pays en développement et fait appel à l’équité pour fonder, au profit des pays en développement, des transferts financiers et technologiques, ainsi que du soutien technique, afin de les aider à mettre en oeuvre les obligations qui découlent de leur participation au régime de ces conventions. Dans sa forme radicale et exceptionnelle, comme le régime du climat nous le démontre, le PRCMD exempte les pays en développement des obligations chiffrées de réduction des gaz à effet de serre souscrites par les seuls pays développés en vertu du Protocole de Kyoto de 1997. Depuis le Sommet de Copenhague (2009), l’application du PRCMD dans le contexte du régime climatique pose problème et elle se trouve présentement au coeur des discussions sur un nouvel accord global qui pourrait être mis en place en 2020.
EN :
The question examined here is whether the CBDR principle forms part of customary international law. Currently, a large majority of internationalists agree that it cannot be considered as customary law. Our goal is to assess the nature of the obstacles facing the CBDR principle in its search for greater legal status. In essence, the principle is based on disparities between the level of economic development in developed and developing nations, and relies on the principle of equity to ensure that developing nations receive financial and technological transfers and technical assistance to help them implement their obligations under the applicable conventions. In its radical and exceptional form, as seen in the field of climate change, the principle exempts developing countries from the fixed greenhouse gas reduction obligations defined under the 1997 Kyoto Protocol. Since Copenhagen (2009), the application of the principle in the field of climate change has been problematic, and its application is at the heart of current discussions about a new global agreement to be implemented in 2020.
ES :
La pregunta en cuestión es saber si el Principio de responsabilidades comunes pero diferenciadas forma parte ahora del derecho internacional consuetudinario. La gran mayoría de los internacionalistas estiman que no se puede considerar que, en la actualidad, forme parte del derecho consuetudinario. Lo que se trata de evaluar aquí es la naturaleza de los obstáculos que aparecen en el sendero del Principio de responsabilidades comunes pero diferenciadas en su conquista por una mayor normatividad jurídica. En su esencia, este principio se fundamenta en la disparidad de los niveles de desarrollo económico entre los países desarrollados y los países en desarrollo, y hace un llamado a la equidad para realizar a favor de los países en desarrollo, transferencias financieras y tecnológicas, así como de asistencia técnica, con el fin de ayudarlos a implementar las obligaciones que derivan de su participación en el régimen de estas convenciones. En su forma radical y excepcional como queda demostrado en el régimen del clima, este principio exenta a los países en desarrollo de las obligaciones cuantificadas de reducción de los gases de efecto invernadero suscritas por los únicos países desarrollados en el marco del Protocolo de Kioto de 1997. A partir del acuerdo de Copenhague de 2009, la aplicación del principio en el marco del régimen climático ha planteado problemas, y su aplicación se sitúa en el centro de los debates actuales acerca de un nuevo acuerdo global que podría ser implementado en el año 2020.
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Le principe des responsabilités communes mais différenciées dans le régime international du climat
Sandrine Maljean-Dubois et Pilar Moraga Sariego
p. 83–112
RésuméFR :
Parmi les accords internationaux sur l’environnement, le régime du climat offre l’application la plus aboutie du principe des responsabilités communes mais différenciées. Mais ce domaine révèle aussi tout particulièrement les difficultés d’application dudit principe. Justice, équité, responsabilités communes mais différenciées sont invoquées par les uns et par les autres pour servir parfois des fins diamétralement opposées. Depuis l’adoption de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (1992) et du Protocole de Kyoto (1997), la structure des émissions mondiales de gaz à effet de serre a considérablement évolué, ne serait-ce que du fait de l’augmentation considérable des émissions des pays émergents et en particulier de la Chine. Bouclier pour les uns, repoussoir pour les autres, le principe est aujourd’hui très fréquemment invoqué dans les difficiles négociations du « post-2012 » et du « post-2020 », et voit son rôle progressivement évoluer.
EN :
In the area of international environmental agreements, the field of climate change provides the best illustration of the application of the principle of common but differentiated responsibilities. However, it also reveals the difficulties raised by its application. Justice, equity and common but differentiated responsibilities can be claimed by all Parties, sometimes with diametrically-opposed goals. Since the adoption of the Framework Convention (1992) and the Kyoto Protocol (1997), the structure of global carbon emissions has changed considerably, in particular as a result of increased emissions from China. The principle, used as a shield by some and as a foil by others, is currently referred to frequently in difficult « post-2012 » and « post 2020 » negotiations, and its role is gradually changing.
ES :
Entre los acuerdos internacionales sobre el medio ambiente, el régimen climático brinda la aplicación más completa del principio de responsabilidades comunes pero diferenciadas. No obstante, es esta área también la que revela de manera muy clara las dificultades en su implementación. Los conceptos de justicia, equidad y responsabilidades comunes pero diferenciadas, son invocados para fines diametralmente opuestos. Desde la adopción de la Convención Marco de 1992 y del Protocolo de Kioto de 1997, las emisiones mundiales de gases de efecto invernadero han evolucionado de manera considerable, dado su aumento de parte de los países emergentes y en particular de China. Instrumento de protección frente a la necesidad de asumir nuevas obligaciones, para algunos, o fuentes de nuevas obligaciones, para otros, este principio es invocado de manera frecuente en las complicadas negociaciones del « post 2012 » y del « post 2020 », en las cuales se observa una progresiva evolución de su rol.
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L’opérationnalisation du principe des responsabilités communes mais différenciées repensée : plaidoyer pour une démarche ancrée dans l’équité
Kristin Bartenstein
p. 113–137
RésuméFR :
Le principe des responsabilités communes mais différenciées, fondamental pour le droit international de l’environnement, structure dans tous les grands traités sur l’environnement la répartition des charges entre pays en développement et pays développés. Dans le régime du climat, poussant la différenciation à son paroxysme, seuls les derniers assument les obligations de réduction, alors que les premiers bénéficient de mesures de renforcement des capacités. Avec l’essor des pays émergents, grands pollueurs et nouvelles forces économiques, cette opérationnalisation conçue en 1992 est remise en question. La difficulté des États à s’entendre sur une répartition équitable des charges associées à la lutte contre le réchauffement paralyse les négociations sur l’avenir du régime. Le présent article retrace le problème avant de plaider pour une différenciation plus nuancée des obligations. Cela semble effectivement être la seule issue durable à l’enlisement. L’enjeu est de taille, car il y va ultimement de l’avenir de l’équité dans le droit international de l’environnement.
EN :
The principle of common but differentiated responsibilities is fundamental in international environment law, as it structures the distribution of burdens between developing and developed countries in all major environmental treaties. In the climate change regime, where differentiation takes the most drastic form, only developed countries have the obligation to reducing greenhouse gas emissions, while developing countries benefit from capacity-building measures. With the rise of emerging nations as major polluters and new economic powers, this operationalization, devised in 1992, has been called into question. The difficulty faced by the party States in reaching agreement on the equitable sharing of the burdens associated with the fight against global warming have paralyzed negotiations on the future of the system. This paper outlines the problem, before setting out the case for a more subtle approach to differentiation, which appears to be the only sustainable way to break the current deadlock. The stakes are high, since the future of equity in international environment law depends on it.
ES :
El principio de responsabilidades comunes pero diferenciadas, el cual es fundamental para el derecho internacional del medio ambiente, dispone en todos los grandes acuerdos sobre el medio ambiente la distribución de las cargas entre los países en vías de desarrollo y los países desarrollados. Sin embargo, solamente éstos últimos asumen las obligaciones de reducción, mientras que los primeros se benefician de las medidas de consolidación de capacidades. Así, en el régimen del clima se respalda más a la diferenciación que su paroxismo. Con el auge de los países emergentes (grandes contaminadores e igualmente nuevas fuerzas económicas) esta operacionalización concebida en 1992 se ha puesto en entredicho. La dificultad entre los Estados para ponerse de acuerdo con respecto a la repartición equitativa de las cargas asociadas con la lucha en contra del recalentamiento del planeta ha paralizado las negociaciones con respecto al futuro del régimen. Este artículo ha identificado el problema antes de abogar por una diferenciación más matizada de las obligaciones y esto parecería ser, efectivamente, la única salida duradera del estancamiento. Se trata pues, de un desafío importante sobre el futuro de la equidad en el derecho internacional del medio ambiente.
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Responsabilités communes mais différenciées et protection internationale de l’environnement : une assistance financière en quête de solidarité ?
Sophie Lavallée
p. 139–192
RésuméFR :
La question de l’assistance financière des pays développés aux pays en développement, en droit international de l’environnement, soulève plusieurs problématiques dont notre article tente de cerner les enjeux et les défis. Il s’agit d’abord de la question de savoir si cette assistance a un caractère obligatoire, fondé sur le principe des responsabilités communes mais différenciées et la solidarité internationale, ou si elle a un caractère instrumental visant à n’obtenir qu’une large adhésion aux accords internationaux. Il s’agit ensuite de la question de la cohérence entre le financement de l’environnement et le financement du développement dans le cadre de l’aide publique au développement. Enfin, il s’agit de la question de l’inefficacité relative des organismes de financement et du test décisif que constitue la négociation d’un futur accord sur le climat, en 2015, lequel dépendra de l’importance de l’assistance financière réellement consentie aux pays en développement, reflet de la solidarité internationale, assise idéologique des responsabilités communes mais différenciées.
EN :
The question of financial assistance provided by developed to developing nations raises several questions in the field of international environmental law, and this article attempts to identify the main issues and challenges. The first question is whether the assistance has an obligatory aspect, based on the principle of shared but different responsibilities and international solidarity, or if it is instrumental, designed simply to obtain broader support for international agreements. Next, it is important to look at the balance between funding for the environment and funding for development in public development assistance, and its coherency. Last, the article looks at the relative inefficiency of financing organizations and the decisive test posed by the negotiation of a future climate agreement in 2015, which will depend on the amount of financial assistance granted to developing nations, a reflection of international solidarity and an ideological foundation for shared but differentiated responsibilities.
ES :
El tema de la ayuda financiera de países desarrollados a países en vías de desarrollo en el campo del derecho internacional del medio ambiente plantea varias cuestiones que nuestro artículo intenta identificar a través de los problemas y desafíos. Primeramente, se trata de la cuestión para saber si esta asistencia tiene un carácter obligatorio que se basa en el principio de responsabilidades comunes pero diferenciadas y en la solidaridad internacional, o si esta tiene un carácter instrumental con el ánimo de obtener una amplia adhesión a los acuerdos internacionales. Seguidamente, se reflexiona sobre la relación entre el financiamiento del medio ambiente y el financiamiento del desarrollo, en el marco de la asistencia oficial para el desarrollo y su coherencia. Finalmente, se va a tratar sobre la cuestión de la ineficacia relativa de los organismos de financiamiento, y del examen de carácter decisivo que constituye la negociación de un futuro acuerdo sobre el clima en el año 2015, el cual depende de la importancia de la asistencia financiera que se le otorga a los países en vías de desarrollo, reflejo de la solidaridad internacional y fundamentada ideológicamente en las responsabilidades comunes pero diferenciadas.
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Le principe des responsabilités communes mais différenciées et le contrôle du non-respect : une rencontre fantasmée
Hugues Hellio
p. 193–220
RésuméFR :
Terrain d’élection de la théorie de la compliance, les procédures de contrôle du respect des obligations étatiques des accords environnementaux multilatéraux (AEM) auraient pu constituer un cadre de réception et d’application du principe des responsabilités communes mais différenciées (PRCMD). Toutefois, les références à ce principe d’élaboration d’obligations différenciées s’avèrent impropres à un mécanisme de contrôle de l’application des obligations. Les références au PRCMD sont alors exceptionnellement explicites ou seulement implicites. Reconnaître actuellement l’application du PRCMD dans le contrôle du non-respect fait courir le risque d’une dénaturation de ce principe émergent.
EN :
As a prime testing ground for Theory of Compliance, the MEA Non-Compliance Procedures could provide a framework for adoption and application of the principle of common but differentiated responsibilities (CBDR). However, it is hard to identify references to a principle for defining differentiated obligations in procedures and mechanisms which aim to check the application of those obligations. As a result, explicit or implicit references to the CBCR principle are rare. At the present time, to recognize the application of the CBDR principle in MEA non-compliance procedures would be to risk denaturing this emerging principle.
ES :
Principal terreno de ensayo de la teoría del cumplimiento, los procedimientos por el incumplimiento de los AMUMA habrían podido constituir un marco para la aceptación y la aplicación del Principio de las responsabilidades comunes pero diferenciadas. Sin embargo, es difícil identificar las referencias a un principio, para definir las obligaciones diferenciadas en los procedimientos y mecanismos que tienen por objeto verificar la aplicación de estas obligaciones. Como resultado, las referencias explícitas o implícitas del Principio de las responsabilidades comunes pero diferenciadas son raras. Actualmente, reconocer la aplicación del Principio de las responsabilidades comunes pero diferenciadas en los procedimientos por incumplimiento de los AMUMA, implicaría correr el riesgo de desnaturalizar este principio emergente.
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Le principe des responsabilités communes mais différenciées dans les instruments conventionnels relatifs aux eaux douces internationales – Cherchez l’intrus !
Jochen Sohnle
p. 221–264
RésuméFR :
Dans le contexte d’une réflexion générale menée sur le principe des responsabilités communes mais différenciées (PRCMD), l’auteur s’interroge sur la présence de ce principe dans le domaine du droit international des eaux douces. Sa réponse est affirmative mais nuancée. Le recours au PRCMD, qui reste exceptionnel dans cette spécialité, se fait utilement dans deux cas de figure : dans des situations où les États riverains du même cours d’eau international/aquifère transfrontière ne présentent pas un degré de développement identique et lorsque la gestion des ressources en eau dépasse le cadre géographique du bassin hydrographique/aquifère.
EN :
This paper discusses the relevance and impact of the principle of Common But Differentiated Responsibilities (CBDR) in the specific field of international fresh water law. The CBDR principle applies to a certain extent in a field where traditionally there is no place for it. This occurs mainly in two situations : first, when riparian States along the same international watercourse/transboundary aquifer do not have the same level of development ; and second, when the management of water resources extends beyond the geographical area of the river basin/aquifer.
ES :
En el marco de una reflexión de orden general sobre el principio de las responsabilidades comunes pero diferenciadas, la presente contribución plantea la cuestión de la presencia de este principio en el campo del derecho internacional de las aguas dulces. La respuesta a esta pregunta es afirmativa, aunque debe ser matizada. El principio de responsabilidades comunes pero diferenciadas aparece raramente en esta especialidad, aunque su aplicación plantea ventajas principalmente en dos casos : en situaciones en las cuales los estados ribereños de un mismo curso de agua internacional/acuífero transfronterizo no presentan el mismo nivel de desarrollo, y cuando la gestión de los recursos acuáticos se extiende mas allá del marco geográfico de la cuenca hidrográfica/acuífera.
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Le principe des responsabilités communes mais différenciées dans la Convention « POP »
Thomas Deleuil
p. 265–287
RésuméFR :
Entrée en vigueur en 2004, la Convention de Stockholm sur les polluants organiques persistants (POP) rassemble aujourd’hui 179 parties et constitue l’instrument principal relatif aux POP. Comme beaucoup de traités de l’ère post-Rio, la Convention POP n’a pas échappé au débat sur le développement d’une différenciation au niveau conventionnel. Or, pour cela, les négociateurs se sont tournés vers le principe des responsabilités communes mais différenciées (PRCMD). Cette convention est ainsi le seul accord à consacrer explicitement le PRCMD en dehors du régime du climat. Malgré l’importance accordée à la différenciation en doctrine, la Convention POP n’a pourtant été que très peu étudiée. Il convient donc de s’interroger sur la place occupée par le PRCMD dans le régime POP. Bien qu’elle soit d’un classicisme patent, cette question est d’un réel intérêt dans la mesure où les éléments de réponse dégagés pourraient apporter un nouvel éclairage sur la pratique du PRCMD. L’auteur analysera donc dans son article la façon dont le PRCMD a été consacré, mais également les moyens de mise en oeuvre du traitement différencié dans le régime POP.
EN :
The Convention on Persistent Organic Pollutants (POPs), the main international agreement on POPs, came into effect in 2004 and has been signed by 179 parties to date. Like many post-Rio treaties, the POP Convention was affected by the debate on differential treatment, and the negotiators chose to refer to the CBDR principle. As a result, the POP Convention is the only treaty outside the field of climate change to explicitly enshrine this principle. However, despite the importance given to differential treatment in the doctrine, the POP Convention has not been extensively studied, and it appears important to assess the role played by the CBDR principle in the POP regime. While clearly classical, this question is still of real interest since it could shed a new light on CBDR practice. The aim of this article is therefore to assess the scope and means of implementation of the principle in the POP regime.
ES :
El Convenio de Estocolmo sobre los Contaminantes Orgánicos Persistentes (COPs) que entró en vigencia en el año 2004 ha logrado reunir hoy en día a 179 partes, y constituye el principal instrumento vinculado con los COPs. Al igual que muchos tratados de la era post-Rio, el Convenio de Estocolmo no ha podido escapar del debate sobre el desarrollo de una diferenciación a nivel convencional. Ahora bien, es por ello que los negociadores se han inclinado hacia el Principio de responsabilidades comunes pero diferenciadas. Este Convenio es el único acuerdo que consagra explícitamente este principio fuera del régimen climático. A pesar de la importancia acordada a la diferenciación en la doctrina, el Convenio COPs ha sido estudiado muy poco. Es por ello que conviene preguntarse sobre el lugar que ocupa el Principio de responsabilidades comunes pero diferenciadas en el régimen COPs. Aunque provenga de un clasicismo manifiesto, esta interrogante ostenta un verdadero interés en la medida en que los elementos de respuesta obtenidos puedan aportar una nueva perspectiva sobre la práctica del Principio de responsabilidades comunes pero diferenciadas. Este artículo tiene como objetivo analizar de qué manera ha sido consagrado el principio en cuestión, e igualmente, examinar los medios de aplicación del tratamiento diferenciado en el régimen sobre los COPs.
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Le principe des responsabilités communes mais différenciées et les déplacés climatiques en Afrique : un partage du fardeau avec les États riches ?
Tohouindji Christian Hessou et Kristin Bartenstein
p. 289–314
RésuméFR :
En raison de leur faible niveau de développement, les États africains figurent parmi les pays les plus vulnérables aux changements climatiques. La Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, en articulant le principe des responsabilités communes mais différenciées, oblige les États nantis à soutenir financièrement, entre autres, les mesures d’adaptation prises par les pays en voie de développement. Les auteurs montrent dans le présent article qu’il est possible d’interpréter les mesures d’adaptation envisagées par ce régime comme s’étendant aux mesures destinées à la protection des réfugiés et des déplacés internes. Par conséquent, le financement de mesures d’adaptation offert dans le cadre du régime climatique pourrait être mobilisé pour la mise en oeuvre des instruments africains relatifs aux déplacés climatiques, en particulier la Convention de l’Union africaine sur la protection et l’assistance aux personnes déplacées en Afrique, signée en 2009, à Kampala. Ce financement est en effet l’expression d’un partage différencié des responsabilités communes induites par les changements climatiques.
EN :
Because of their low level of development, the African States are among the most vulnerable to climate change. The United Nations Framework Convention on Climate Change, by setting out the principle of common but differentiated responsibilities, requires wealthy States to provide financial support for the adaptation measures implemented by developing countries. The authors argue in this paper that adaptation measures contemplated by the climate change regime can be interpreted as extending to measures to protect refugees and internally displaced persons. As a result, funding for adaptation provided under the climate change regime could be used to implement African agreements on persons displaced by climate change, in particular the 2009 Kampala Convention for the protection and assistance of internally displaced persons in Africa, since such funding reflects a differentiated sharing of the common responsibilities created by climate change.
ES :
Debido a su bajo nivel de desarrollo, los Estados africanos figuran entre los países más vulnerables a los cambios climáticos. La Convención Marco de las Naciones Unidas sobre el Cambio Climático, basándose en el Principio de las responsabilidades comunes pero diferenciadas, compele a los Estados ricos para que apoyen financieramente, entre otras cosas, las medidas de adaptación llevadas a cabo por los países en vías de desarrollo. Los autores exponen en este artículo que es posible interpretar las medidas de adaptación previstas por este régimen, extendiéndolas a las medidas destinadas a la protección de los refugiados y desplazados internos. Por lo tanto, el financiamiento de las medidas de adaptación que se brinda en el marco del régimen climático, podría movilizarse para la implementación de los instrumentos africanos relacionados con los desplazados por causas climáticas, y particularmente de la Convención de la Unión Africana para la Protección y la Asistencia de las Personas Internamente Desplazadas en África, conocida como la Convención de Kampala de 2009. Este financiamiento es, en realidad, la expresión de un reparto diferenciado de responsabilidades comunes inducido por los cambios climáticos.