Résumés
Résumé
Quels sont les grands arrêts des tribunaux canadiens ayant façonné les droits des femmes ? Cette question soulève d’importants défis d’ordre théorique et méthodologique. Il n’est pas facile de définir un « grand » arrêt pour les femmes et les critères pour déterminer les arrêts qui ont fait « avancer » la condition des femmes au Québec. De plus, il est difficile de travailler avec des banques de données structurées en dehors des réalités des femmes. Dans le texte qui suit, les auteures abordent plus particulièrement ces deux défis méthodologiques. D’abord, elles définissent leur cadre théorique féministe. Ensuite, elles se penchent sur l’invisibilité de la catégorie « femme » dans les banques de données jurisprudentielles. Comme elles l’ont constaté, la littérature est silencieuse à ce sujet. Pourtant, cette invisibilité ne doit pas surprendre : le savoir est produit par et pour des hommes occidentaux, et il en est de même des outils de repérage. Les auteures visent à faire avancer les réflexions sur les théories féministes du droit et à mieux comprendre le rôle de ce dernier dans la reproduction de la subordination des femmes.
Abstract
What landmark decisions by Canadian courts have shaped women’s rights ? The question raises important theoretical and methodological challenges. It is not easy to define what constitutes a “landmark” decision for women, or which cases have “advanced” the situation of women in Québec. Furthermore, it is hard to work with databases compiled with no regard for feminine realities. In this survey, the authors focus on these two methodological challenges. First, they establish a feminist theoretical framework ; second, they discuss the invisibility of the “woman” category in jurisprudence databases. As they observe, the literature remains silent on this topic, and yet the invisibility is not surprising : since knowledge is produced by and for western males, the same applies to data retrieval tools. The authors’ aim is to advance reflections about feminist theories in law and to shed light on the role played by the law in propagating feminine subordination.