Résumés
Résumé
La présente étude part du constat que les efforts en vue de préserver la diversité linguistique se sont concentrés jusqu'à récemment sur deux approches complémentaires associées à la protection des droits de la personne, l'une étant axée sur l'interdiction de la discrimination fondée sur la langue, l'autre, sur la reconnaissance et la promotion des droits des minorités linguistiques. Toutefois, cette façon d'aborder le problème, qui met l'accent presque exclusivement sur des facteurs internes à l'État, laisse de côté la dimension internationale de la question. Nonobstant le constat alarmant qu'un nombre appréciable de langues disparaissent chaque année, on semble encore ignorer la menace que représente, pour la préservation de la diversité linguistique, la mondialisation de l'économie avec son cortège d'accords commerciaux internationaux donnant priorité absolue aux considérations économiques. Comme ces accords ne font guère de place en général à des restrictions aux échanges de biens ou de services fondées sur des considérations relatives à la langue, il est normal de s'inquiéter du sort réservé à des interventions telles que les quotas radiophoniques basés sur la langue, les exigences linguistiques en matière de services professionnels, les subventions accordées sur la base de critères incluant la langue, les exigences linguistiques en matière d'étiquetage. Plus grave encore, on commence seulement à s'inquiéter du fait que, dans la nouvelle société de l'information qui découle de la mise en œuvre de ces accords commerciaux internationaux, les langues qui seront exclues courent le risque d'une marginalisation plus ou moins rapide. L'objet de la présente étude est précisément de montrer qu'une approche de la préservation de la diversité linguistique axée exclusivement sur les droits de la personne n'est plus suffisante pour atteindre le résultat souhaité à partir du moment où les pressions qu'exerce la mondialisation sur les langues se situe en dehors du rapport État-individu et minorité-majorité.
Abstract
This paper begins with the observation that efforts made for preserving linguistic diversity have, until recently, been concentrated in two complementary approaches associated with the protection of human rights : one grounded in the prohibiting of discrimination based on language, and the other, in the recognition and promotion of minority language rights. Yet, this manner of approaching the problem emphasizes almost exclusively internal State factors, leaving aside the international dimension of the problem. Notwithstanding the alarming observation that an appreciable number of languages disappear each year, no one seems to realize the threat for the preservation of linguistic diversity represented by globalization with its cortege of international trade agreements that give absolute priority to economic considerations. Since these accords hardly tolerate restrictions on the exchange of goods or services based on considerations pertaining to language, it is normal to be concerned about the fate of actions such as radio quotas based on language, linguistic requirements for professional services, subsidies granted on the basis criteria including language, linguistic requirements for labeling. More important, concerns are only starting to be expressed regarding the fact that in the new information society that originates from the implementation of these international accords, languages that will be excluded sooner or later run the risk of marginalization. The purpose of this paper is to demonstrate exactly that an approach to linguistic diversity based solely on human rights is no longer sufficient for attaining the desired results because the pressure exercised by globalization on languages is situated outside the State-individual and minority-majority relationship.
Veuillez télécharger l’article en PDF pour le lire.
Télécharger