Résumés
Résumé
La question de la liberté religieuse est aujourd'hui au coeur des droits fondamentaux. Parce qu'elle concerne l'individu et la collectivité, elle préoccupe aussi bien les États que la société internationale. Il ne s'agit plus seulement d'une question philosophique ou purement religieuse. Elle touche aussi, et davantage, le droit, qu'il soit national ou international. Il est ainsi possible de parler des assises juridiques de la liberté religieuse.
Au Cameroun, ces assises juridiques sont nombreuses et variées. Quelles sont-elles et qu'engendrent-elles ? Autrement dit, qu'elle est la substance de ces fondements juridiques et quelle en est la portée ? Telles sont les interrogations fondamentales que le problème des assises juridiques de la liberté religieuse soulève.
Dans ce pays, la substance des assises juridiques de cette liberté fondamentale est relative, d'une part, à son énonciation et, d'autre part, à sa protection. Les textes internationaux et nationaux en vigueur y énoncent la liberté religieuse en consacrant un droit à la liberté religieuse et en organisant ses modalités d'exercice. Ils protègent, avec la jurisprudence, les personnes et les communautés religieuses, tandis que les textes nationaux déterminent les mécanismes de protection des biens appartenant aux communautés religieuses. Par ailleurs, la portée de ces assises juridiques est ambivalente. D'abord, il se produit un relatif effritement du monopole des religions classiques, lequel se traduit par la prolifération des sectes et de nouveaux mouvements religieux de même que par la réémergence de la religion traditionnelle africaine. Ensuite, il y a une persistance des limitations à l'exercice de la liberté religieuse. Celles-ci sont de deux ordres: juridique et extrajuridique. Au total, les assises juridiques de la liberté religieuse sont, comme Janus, « biface » : elles favorisent en même temps qu'elles défavorisent son exercice.
Abstract
Today the issue of religious freedom is at the heart of fundamental rights and since it affects both individuals and society as a whole, it is a concern for state governments and the international community. This issue goes beyond philosophical and purely religious considerations. It is one that also involves to an even greater extent the legal substrata upon which national and international communities are based and in this case, one may speak of the legal foundations for religious freedom.
In Cameroon, these foundations are varied and numerous. What are these foundations and what tangible effects do they produce ? Or, one may ask : What is the substance of these legal foundations and their scope in practice ? Here then are the basic questions that underpin the legal issues arising from religious freedom.
In Cameroon the substance of these legal foundations for religious freedom depends, on the one hand, upon the statement of such rights and, on the other, upon the protection thereof. National and international texts in force in Cameroon guarantee religious freedom by granting a right to religious freedom and stipulating the terms and conditions for exercising such a right. They, along with the rule of court law, also extend to the protection of individuals and religious communities, while national texts provide the legal machinery for protecting property belonging to religious communities. Yet the effects of these legal foundations are somewhat ambivalent. First, there has been an erosion of the monopoly held by conventional religious bodies, which has turned into a proliferation of sects and new religious movements, plus the re-emergence of traditional African religions. Then there are the ongoing limitations in the exercising of religious freedom that assume two forms : legal and extra-legal — a Janus-faced freedom pointing in the two directions for favouring and discouraging religious practice.
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