Résumés
Résumé
L'encadrement juridique des organisations transnationales suscite de grandes difficultés théoriques et pratiques. Pour les affronter, il est nécessaire de clarifier la notion de personnalité morale, car c'est ce concept qui détermine les paramètres du rattachement de ces entités aux ordres juridiques étatiques.
Malgré une opinion contraire répandue, l'auteur considère que la source fondamentale des divergences théoriques reste l'opposition entre les thèses de la fiction et de la réalité de la personnalité morale, opposition que l'on veut croire dépassée mais qui sous-tend encore les débats actuels. L'approche de la fiction domine en common law et l'école de la réalité dans les régimes civilis tes.
Les principes du rattachement juridique des personnes morales aux systèmes étatiques sont directement reliés à la conception de la personnalité morale adoptée par ces systèmes : loi de la constitution en common law, loi du siège social réel en droit civil, divergence qui provoque des conflits de rattachement. H existe aussi un deuxième type de rattachement relié à la notion de contrôle, baptisé ici rattachement politique. Son impact est important à l'égard de certaines questions telle la levée du voile corporatif.
En conclusion il faut distinguer entre deux lignes théoriques bien distinctes : la première se fonde sur l'idée de la fiction de la personnalité et son rattachement volontaire à une loi constitutive, la seconde s'articule autour de la notion de reconnaissance d'une réalité localisée par son siège. Une partie des difficultés des débats actuels provient de cette divergence de conception qui n'est pas toujours explicite.
Abstract
The legal framework of transnational organizations raises many theoretical and practical difficulties. In order to cope with them, it is necessary to cast fresh light on the concept of juridical personality since this concept is the one determining the type of relationship existing between such organizations and state legal systems.
Despite a widely accepted opinion to the contrary, the author considers that the basic source of theoretical differences resides in the opposition between the theses of the fiction and the reality of juridical personality, an opposition that is believed to be outdated yet that still underlies present debates. The fictional approach dominates in common law and the reality school of thought, in civil law regimes.
The principles of the legal relationship of juridical persons with state systems are directly linked to the conception of the juridical personality adopted by such systems : the rule of incorporation in common law and the rule of the real juridical seat in civil law, a divergence that causes conflicts in attempts to secure the concept to a common basis. There also exists a second type of relationship linked to the concept of control, herein called the political relationship. Its impact is important regarding certain questions such as going behind the corporate veil.
In conclusion we must distinguish between two very distinct theoretical lines of thinking : the first is based on the idea of the fiction of the personality and its voluntary attachment to an enabling act, while the second is built around the concept of recognizing a reality the location of which depends on its seat. Some difficulties in present debates issue from this divergence of conception which is not always evident.
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