Résumés
Résumé
Yves Frenette continue à s’intéresser aux destinées des Franco-Ontariens du centre et du sud-ouest de la province. Il scrute les trois dernières décennies du xxe siècle, examinant, malgré la rareté des sources, certains aspects de l’évolution des Franco-Ontariens des deux régions. Grâce à un important apport migratoire, le nombre de francophones s’accroît dans le Centre, alors qu’il demeure stationnaire dans le Sud-Ouest. À l’orée du xxie siècle, les deux régions abritent 35 % des Franco-Ontariens de la province ; mais, comme la population totale de ces régions a aussi augmenté, le poids de cette francophonie demeure très faible. Néanmoins, ces Franco-Ontariens sont financièrement plus à l’aise et ils sont plus instruits que dans le reste de la province. Par ailleurs, dans les deux régions, les transferts linguistiques vers l’anglais continuent de plus belle, ce qui va de pair avec des transformations sur le plan de l’identité, notamment chez les jeunes. En raison de ces tendances et de l’éparpillement historique de la population de langue française, le réseau institutionnel est ténu et il fait face à de grands défis. Toutefois, le réseau scolaire prend de l’ampleur, notamment au palier secondaire, souvent après des luttes épiques. Après avoir vu le jour, les établissements doivent affronter de nombreux obstacles, le plus important étant leur petite taille. Quant aux programmes postsecondaires en français, ils sont très limités. Ce survol des deux régions permet à l’auteur de contraster l’évolution des communautés franco-ontariennes de Welland et de Toronto. Dans le premier cas, le déclin de la petite ville ouvrière se traduit en parallèle par celui de sa population de langue française, en dépit d’un certain essor institutionnel. À Toronto, par contre, la communauté francophone est dynamique et diversifiée, et traversée de redéfinitions identitaires et de questionnements institutionnels. En épilogue, Yves Frenette se demande si, en dépit du fractionnement qui ressort de son étude, une conscience régionale francophone ne serait pas en voie d’éclosion dans le Centre et le Sud-Ouest, en raison notamment de la fonction métropolitaine de Toronto et de la restructuration des conseils scolaires.
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