Résumés
Résumé
L’article propose une étude de la pièce 4.48 Psychose de Sarah Kane dans une perspective queer. Le texte invente un langage de l’ambivalence : un langage qui transgresse les catégories binaires. Le corps de la comédienne s’installe dans un espace mental et symbolique où plusieurs voix s’enchevêtrent et s’hybrident; cet espace est ambivalent, entre la vie et la mort, entre le sublime et l’obscène. La liminalité ici devient un espace-temps propice à la réappropriation du corps par une écriture qui se substitue à la chair.
Abstract
This study of Sarah Kane’s play 4.48 Psychosis puts forth in a queer perspective. The play sees the emergence, on stage and in text, of what Judith Butler refers to as “queer identity”. Its text invents a language of ambivalence between voice and writing, between the masculine and the feminine: a language that transgresses binary categories. The body of the protagonist settles in a mental and symbolic space where several voices intertwine and hybridize; this space is ambivalent, between life and death, between the sublime and the obscene. The phase of liminality in which the piece unfolds becomes a space-time conducive to the re-appropriation of the body by a writing that replaces the flesh.
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Parties annexes
Note biographique
Aramesh Yaghoubi est étudiante au doctorat en études littéraires à l’UQAM depuis l'automne 2016. Elle se spécialise dans le théâtre moderne français. Elle a complété une maîtrise à l’Université Lille 3 (France) intitulée « L’esthétique du mal dans Les Bonnes de Jean Genet ». Son projet de thèse porte sur la corporéité dans le théâtre moderne : « Du corps liminaire au sujet hybride : la question de la corporéité et de la subjectivité dans les oeuvres théâtrales de Samuel Beckett ».
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