Résumés
Abstract
Michael Stocker’s “The Schizophrenia of Modern Ethical Theories” attacks versions of consequentialism and deontological ethics on the grounds that they are self-effacing. While it is often thought that Stocker’s argument gives us a reason to favour virtue ethics over those other theories, Simon Keller has argued that this is a mistake. He claims that virtue ethics is also self-effacing, and is therefore afflicted with the self-effacement-related problems that Stocker identifies in consequentialism and deontology. This paper defends virtue ethics against this claim. Although there is a kind of self-effacement involved in the exercise of virtue, this is quite different from the so-called schizophrenia that Stocker thinks is induced by modern ethical theory. Importantly, manifesting virtue does not require one to embrace mutually inconsistent moral commitments, as is at times encouraged by consequentialists and deontologists. This paper also considers a reading of the virtue-ethical criterion of right action that is encouraged by Bernard Williams’s distinction between a de re and a de dicto interpretation of the phrase “acting as the virtuous person would.” I argue that such a reading addresses concerns that a virtue-ethical criterion of right action inevitably generates a problematic form of self-effacement.
Résumé
« The Schizophrenia of Modern Ethical Theories » de Michael Stocker réfute les versions du conséquentialisme et de l’éthique déontologique sous prétexte qu’elles conduisent à l’auto-effacement de l’agent. Alors que l’on pense souvent que l’argument de Stocker nous donne raison de préférer l’éthique des vertus à ces autres théories, cela constitue une erreur selon Simon Keller. Ce dernier affirme que l’éthique des vertus conduit aussi à l’auto-effacement et qu’elle rencontre par conséquent les mêmes problèmes d’auto-effacement que Stocker identifie dans le conséquentialisme et la déontologie. Cet article défend l’éthique des vertus contre cette hypothèse. Bien qu’il y ait une forme d’auto-effacement dans la manifestation des vertus, celle-ci diffère assez de la « schizophrénie » que Stocker juge induite par la théorie moderne de l’éthique. Il est important de comprendre que la manifestation de vertus n’implique pas d’adhérer à des engagements mutuellement inconsistants, comme les conséquentialistes et déontologues l’invoquent parfois. Cet article envisage aussi une lecture du critère éthique de la vertu de l’action juste suggérée par la distinction que fait Bernard Williams entre l’interprétation de re et de dicto dans la locution « Agir comme le ferait une personne vertueuse ». Je soutiens qu’une telle lecture répond à la préoccupation considérant qu’un critère éthique de vertu crée inévitablement une forme problématique d’auto-effacement.