Résumés
Résumé
Les pensées de l’action de Weil et de Camus se heurtent à une même antinomie : la volonté d’agir raisonnablement implique à la fois de renoncer à toute action, car une action ne peut être efficace que si elle est potentiellement violente, et d’agir, car s’abstenir de toute action signifie accepter la violence présente. L’agent doit dès lors justifier la violence qu’il met en oeuvre. En conséquence, cet article confronte la manière dont ces deux auteurs s’efforcent de résoudre cette difficulté. Une telle confrontation nous permet, d’une part, de trouver chez Weil les fondements philosophiques qui manquent à la pensée camusienne. D’autre part, la lecture de Camus nous prémunit contre une interprétation erronée de la justification weilienne de moyens violents par une fin raisonnable.
Abstract
The theories of action of Weil and Camus come up against the same antinomy: the will to act reasonably both implies renouncing to undertake an act –because an action is efficient only if it is potentially violent– and acting –because not acting would be tantamount to accepting the present violence. This is why the agent must justify the violence of his action. Consequently, this paper confronts the way that these two authors try to resolve this difficulty. Such a comparison makes it possible, on one hand, to find in Weil philosophical foundations lacking in Camus’ thinking. On the other hand, Camus’ work allows us not to err by misunderstanding how Weil justifies violent means by a sensible end.
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